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chrischambers86
13 726 abonnés
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4,5
Publiée le 13 juin 2024
Une très grande rèussite pour ce premier long mètrage de Bernard Rose ("Candyman") dans lequel le spectateur s'immisce dans l'univers intèrieur de la jeune et solitaire Anna qui souffre des absences de son père! A partir d'une histoire de monde parallèle, le rèalisateur utilise intelligemment toutes les ressources du monde trouble touchant à l'enfance avec cette maison en papier dans laquelle se rèfugie l'hèroïne de quatorze ans! Un propos passionnant, une vision originale des mystères de l'enfance avec ses peurs et ses fêlures, une mise en scène qui redore le blason de l'onirisme! Une certaine forme de perfection (du moins pour un premier coup d'essai) qui doit beaucoup à la formidable performance de Charlotte Burke (son unique incursion au cinèma). Les paysages de rêves clairsemès, les F / X à l'ancienne et la bande son atmosphèrique de la team Stanley Myers / Hans Ziemmer ajoutent un vrai plus à ce magnifique film fantastique qui remporta à juste titre le Prix de l'ètrange à Avoriaz! A ne pas manquer...
Film fantastique, réalisé par Bernard Rose, Paperhouse est un joli long-métrage singulier. L'histoire nous fait suivre Anna, une petite fille solitaire et rêveuse, qui découvre un jour qu'elle est capable de rentrer dans un monde parallèle après avoir dessinée une maison sur une feuille de papier. Seulement, les liens entre le monde réel et celui imaginaire sont minces et le rêve va petit à petit virer au cauchemar. Ce scénario, adapté du roman Marianne Dreams de Catherine Storr paru en 1958, nous plonge pendant une heure et demie dans une intrigue au concept alléchant. En effet, ce dernier consiste à pouvoir se rendre dans les dessins que l'on croque, et si le récit se bride par rapport aux innombrables possibilités que cela offre, il exploite tout de même bien cet élément central à sa façon. Cela donne lieu à des scènes créatives se déroulant dans un univers fictif étonnant. Hélas, les séquences dans le monde réel sont elles moins prenantes. Le ton se veut lui assez dramatique du aux thèmes abordés, notamment la maladie infantile. Cette thématique est intelligemment et malicieusement traitée via cette rencontre dans une autre temporalité. Une rencontre entre deux enfants pas forcément très attachants à cause de leurs caractères peu intéressants. Ces derniers sont joués par Charlotte Burke et Elliott Spiers. Ils sont entourés par une distribution comportant également Jane Bertish, Samantha Cahill, Glenne Headly, Sarah Newbold ou encore Gemma Jones. Mais ce sont bien les visages des deux petites têtes blondes qu'on retiendra tant ce sont eux qui accaparent toute l'attention. Tous ces rôles entretiennent des relations basées sur la sincérité et l'entraide. Malheureusement, ces échanges ne procurent pas beaucoup d'émotions malgré la gravité de la situation. Pourtant les dialogues sont plutôt bons mais ils manquent de ce petit quelque chose en plus pour réellement toucher. Sur la forme, la réalisation du cinéaste britannique s'avère bonne mais assez académique. Sa mise en scène manque un peu de folie à contrario du scénario comportant de bonnes idées. Mais le visuel se rattrape avec son monde imaginaire dont l'esthétique nous gratifie de quelques plans marquants. Ces images sont accompagnées par une bonne b.o. cosignée par Hans Zimmer et Stanley Jacobs. Leurs compostions mystérieuses sont qualitatives et dans le ton du propos. Reste une fin réussie venant mettre un terme à Paperhouse, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert.
Paperhouse gâche en partie son cauchemar éveillé par l’entrelacs de deux mondes qui communiquent fort mal – le passage de l’un à l’autre s’avère grossier, brise notre immersion dans le songe par une série de poncifs plutôt mal interprétés au demeurant. Bernard Rose dispose d’un talent indéniable pour la construction d’un univers parallèle étrange et angoissant ; son travail ici anticipe Candyman (1992), notamment l’idée d’une transition par un décor urbain délabré entre deux espaces – le trou dans le mur correspondant à la bouche du visage peint, l’accès à un squat désaffecté situé le long d’une voie de chemin de fer à l’abandon –, un espace physique et un autre mental. La maison isolée en pleine campagne cristallise ainsi les peurs et la douleur éprouvées par la jeune Anna devant deux bouleversements : le retour d’un père jusqu’alors absent, la disparition d’un garçon de son âge emporté par la maladie. Tous les deux fonctionnent en miroir l’un de l’autre : le père, connu d’Anna, n’a d’abord aucune consistance, n’existe que par l’intermédiaire d’une photographie qui fait de lui une ombre ; Marc, inconnu d’Anna puisque son introduction dans le long métrage tient au récit que fait de lui le médecin à domicile, dispose au contraire d’une présence à l’écran. Le père démissionnaire est évacué, l’ami imaginaire concrétisé. Le réalisateur en tire une représentation pertinente de l’appréhension du réel par l’imagination chez l’enfant, sans oser déstructurer un film qui, pendant une heure, alterne de façon mécanique monde diurne décevant et monde nocturne intrigant. La clausule parvient à imposer une série de visions puissantes que desservent, une fois encore, une dramatisation mal dosée et le jeu inégal de la jeune actrice Charlotte Burke. Paperhouse est donc une curiosité dont l’intérêt est de créer une forme audacieuse et cauchemardesque pour incarner le deuil chez l’enfant.
4 561 abonnés
18 103 critiques
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3,5
Publiée le 24 avril 2021
Anna (Charlotte Burke) est prise d'une étrange fièvre qui la fait s'évanouir et dériver dans un monde qu'elle a elle-même créé. Un monde morne qu'elle a dessiné avec un petit garçon triste l'habitant d'une vieille maison minable au milieu d'un champ isolé. Comme tout dessin d'enfant la maison et son habitant Marc sont les habitants de ce monde de purgatoire et de limbe. Anna commence à rendre visite au garçon et à la maison de plus en plus fréquemment pour essayer de comprendre ce qui se passe et ce faisant elle tente de sauver le garçon mais sa fièvre fait qu'elle a de plus en plus de mal à se réveiller à chaque fois et risque non seulement de la tuer mais aussi de les piéger elle et Marc à jamais. C'est ce qui résume le film Paperhouse de Bernard Rose brillamment obsédant et poétique. Un film si simple qu'il est presque impossible à expliquer et impossible à oublier. Il s'agit d'une fantaisie sérieuse dirigée de main de maître et exceptionnellement bien interprétée par ses acteurs en particulier Charlotte Burke et Elliot Speirs (Marc). Et pourtant il ne s'agit pas non plus d'un film pour enfants mais il est destiné à nous rappeler ces jours insouciants d'autrefois qui ne sont plus que de sombres souvenirs. Paperhouse n'essaie pas d'expliquer ses qualités les plus rêveuses et laisse la plupart des choses à l'imagination des spectateurs et c'est ce qu'il fait de mieux d'ailleurs...
Film qui vaut surtout pour son ambiance particulière dans les partie‘‘rêves'' sinon le scénario en lui-même est relativement simpliste. Aujourd'hui le film commence à accusé son âge et le doublage Français est tout simplement catastrophique, de plus l'actrice Charlotte Burke qui joue Anna est vraiment plus que moyenne pas vraiment étonnant que sa carrière n'ai pas continuer. Correcte mais pas un chef-d'oeuvre du genre.
Un petit chef d'oeuvre qui risque de vous rendre amoureux. Les airs de Gabriel Fauré (Requiem) et du grand Hans Zimmer transfigurent des images et une histoire d'une poésie rare. Les acteurs habitent leurs personnages; aucune fausse note, casting parfait. Cette oeuvre romantique dans laquelle se mêlent psychologie, premières amoures, relations de couples, confrontations face à la maladie et à la mort est un petit bijou qui saura tirer des larmes au plus profond de votre cœur d'enfant dont vous ne soupçionnez pas l'existence. Une rincée très salée à chaque fois que je le regarde; ce film est une véritable poésie.
Film qui a très mal vieilli (mauvais jeu d'acteur, scènes de "frisson" à la limite du ridicule, photo et musique des années 80). J'aime les scénarios où se mêlent rêves (ou cauchemars) et réalité mais là il manque la partie poétique qu'on peut retrouver dans les films du genre plus actuels comme le "Labyrinthe de Pan" ou "Quelques minutes après minuit". Pourrait servir de base à un remake en étant retravaillé et amélioré.
Un film très original qui prend aux tripes, nous fait retomber en enfance, une enfance cauchemardesque et solitaire où les parents sont des ennemis et les rêves des fuites insécurisantes.
C'est la première fois que je vois un film se faire déprécier par sa musique à ce point. Pourtant elle est signé par deux grands noms hollywoodiens. Mais là, c'est de la torture ! L'omniprésence de cette musique symphonique interprété aux synthétiseurs (avec les pires nappes des années 80) étouffe le film jusqu'à le rendre ridicule ! Elle va jusqu'à se substituer aux bruitages (riffs de guitares) avec une lourdeur qui dépasse l'entendement. Je suis certain qu'en changeant seulement sa piste musicale, ce conte aurait été bien plus apprécié et reconnu aujourd'hui.
Sous un concept fort sympathique, "Paperhouse" s'emmêle dans les clichés et la prévisibilité. Cependant, la réalisation est assez bien faîte et l'intrigue nous tient en haleine avec quelques passages angoissants et à suspens. Le potentiel de départ n'est donc pas totalement exploité et une fin trop niaise n'empêche pas "Paperhouse" de s'en sortir honorablement.
Un fillette malade s'occupe en dessinant, et se rend compte que ce qu'elle dessine se matérialise dans ses rêves. "Paperhouse" souffre d'un rythme assez lent, et d'une intrigue dramatique finalement assez simple (histoire d'amitié, trouble familiaux). Cependant, le film a de nombreux atouts. En premier lieu, les deux acteurs qui jouent les enfant sont attachants (dommage que leur carrière n'ait pas continué). De plus, la réalisation de Bernard Rose est particulièrement soignée, avec notamment des décors oniriques poétiques, quelques superbes paysages, et un mélange drame/fantastique/horreur maîtrisé. Enfin, on notera un gros travail sur les sons, que ce soit dans les voix, les effets sonores, ou la BO. En somme, il s'agit d'un bon film fantastique, dont l'intrigue aurait gagné à être étoffée.
L'histoire, pourtant originale et pleine de poésie, est très mal mise en scène... L'héroïne n'est pas du tout attachante, le doublage français aggrave la chose. Ce film a mal vieilli, je suis sûre que l'on pourrait en faire quelque chose !
Si l’on associe le nom de Bernard Rose à ses films Candyman, Ludwig Von B. ou encore Anna Karenine, peu de spectateurs ont pu profiter de sa toute première réalisation, Paperhouse, qui pourtant est un long-métrage bien plus abouti qui s’annonçait comme un fer de lance des fables fantastiques et des voyages oniriques qui allaient fleurir dans les années suivantes. L’universalité de ce récit qui joue avec les peurs nocturnes enfantines pour interroger sur la limite entre rêve et réalité doit beaucoup à la sobriété de l’univers visuel de cette maison imaginaire qui, si elle avait été plus artificielle, n’aurait pas eu un tel impact. La part horrifique est elle aussi parfaitement réussie grâce au soin méticuleux que le réalisateur donne à chacune de ses scènes. Les deux jeunes acteurs, que l’on ne reverra malheureusement plus à l’écran, permettent de rendre d'autant plus émouvant ce conte lyrique méconnu et pourtant dépourvu de défaut.
Tournant discrètement son premier film avec une grande sincérité (on refuse de choisir entre film d'horreur et film familial pour se garantir un succès commercial), Bernard Rose ouvrait sans le savoir une grande porte vers un cinéma onirique qui, avec "Le Labyrinthe de Pan" ou "Lovely Bones", continuera de faire dialoguer rêve et réalité. Peu connu mais précurseur.