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TTNOUGAT
592 abonnés
2 530 critiques
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4,0
Publiée le 29 janvier 2012
Découvrir un excellent film japonais est toujours un moment heureux, même un long moment puisque ce film dure 3 heures. Le scénario est irréprochable, les japonais sont toujours respectueux de leur public, et fort intéressant. Facile à suivre, il permet de faire constamment travailler nos méninges pour tenter d'en deviner la conclusion. La mise en scène classique est même parfois assez réussie mais pas au point d'en faire un chef d'œuvre. Il faut dire que Mizoguchi a placé la barre si haut que les moindres défauts de ses compatriotes ressortent vite. C'est du japonais cent pour cent, leur intelligence et leur obstination sont impressionnantes; quant à leur indifférence vis à vis de la misère physique ou morale, elle est ici terrifiante. Les acteurs son tous remarquables, le vieil inspecteur de police (Yumisaka) ainsi que le personnage central (Inukaï) ressortent du lot mais c'est surtout Yaé qui nous touche au plus profond du cœur. Il faut la voir, mignonne comme tout et fort bien habillée, aller retrouver l'homme des dix dernières années de sa vie. Ce qu'elle lui dit est déchirant à entendre, il est vrai qu'ayant conservé de lui un petit morceau d'ongle, il ne pouvait en être autrement. C'est impressionnant de voir combien les japonais traitaient mal leurs prostituées et combien les cinéastes les respectent. C'est pour moi une des caractéristiques majeures de leur septième art. Assurément, c'est un film à voir ou chaque spectateur y trouvera son plaisir tant le fond policier est bien construit et tant la peinture des mœurs y est bien rendue.
Le film se déroule sur 10 ans et met en parallèle une enquête de police et un fugitif qui, pris dans l'ouragan de l'époque, semble errer tel un fantôme dans ce détroit meurtrier où tant de gens trouvent la mort. Ce film est une chasse à l'homme dans fin avec ces plans serrés pour acculer l'homme au faux pas. Pas mal du tout.
Il y a tellement de subtilité dans l’approche scénique de Tomu Uchida qu’il est très difficile de distinguer le social du film noir, dans ce très long métrage qui n’usurpe pas sa distance. Au fil du temps elle nous raconte ce que l’on sait déjà, mais l’accroche narrative varie chaque fois pour ajouter une information supplémentaire, un renseignement déviant du cours des choses. Celui qu’entreprend un soldat abandonné par une guerre perdue, et qui va rebondir sur le hasard d’un mauvais télescopage, suivi d’une autre rencontre plus idyllique . Celle qui va lui faire comprendre qu’il peut renaître et payer sa dette à la société qui le recherche. Une enquête criminelle au long cours prétexte à explorer les bouleversements sociaux qui frappèrent le Japon de l’après-guerre . La culpabilité est-elle solvable dans l’oubli et la contrition ? AVIS BONUS Le point de vue très éclairé d’un spécialiste du cinéma japonais Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
13 726 abonnés
12 426 critiques
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4,0
Publiée le 19 février 2012
Film produit au milieu des annèes 60 par la Tōei Company Limited, "Le Dètroit de la faim" est l'un des films majeurs de Tomu Uchida! Le cinèaste japonais exploite avec beaucoup de maîtrise un fait divers contemporain des sixties lorsqu'un prêteur sur gages local ètait assassinè avec toute sa famille! La chose avait donnè lieu à un roman de Tsutomu Mizukami (ici adaptè par Uchida) avec le recours de pas mal de fiction quand même, (les criminels responsables de l'assassinat vont être pris un moment dans un terrible naufrage). Uchida compose ici un pur film noir ancrè nèamoins dans l'après-guerre et la rèalitè japonaise de l'èpoque! D'autant que le mètrage se donne le temps (près de 3h quand même) de fixer à la fois, la misère et l'espoir, qui se conjuguent avec ce sujet dans une remarquable allègorie dramatique! Les acteurs sont èpatants en particulier Rentarô Mikuni et surtout Sachiko Hidari, complètement magique qui incarne superbement Yae, la jeune prostituèe (il faut la voir se livrer à un "orgasme" avec un simple bout d'ongle). Tout est donc rèuni pour faire de ce "dètroit de la faim" une oeuvre testamentaire, profondèment percutante dans sa mise en scène...
Troisième film que je découvre de Tomu Uchida après "Le Mont Fuji et la lance ensanglantée", qui m'avait convaincu mais pas des masses et "Meurtre à Yoshiwara", qui lui m'avait pas convaincu et pas des masses. Là, j'ai été non seulement bien convaincu mais en plus bien des masses. Sans le classer parmi les dix meilleurs films japonais comme il l'est officiellement, "Le Détroit de la faim" est un brillant film noir, dans la même veine que "Le Chien enragé" et "Entre le ciel et l'enfer", qui en plus d'avoir une intrigue passionnante, reconstitue subtilement l'ambiance du Japon de l'Après-guerre et présente une fascinante étude de plusieurs personnages, dont une prostituée un peu fêlée mais attachante et un industriel respectable mais au passé douteux, joués par des acteurs parfaits. Le film dure près de trois heures mais il tient sans le plus petit problème et très efficacement sa durée. Un indispensable de chez indispensable.
Je n'avais même pas remarqué que le film durait plus de 3h tellement on est pris dans cette histoire ! C'est remarquablement bien joué et je regrette beaucoup que les films de Tomu Uchida sensei n'aient pas été distribués hors Japon parce que c'était un grand maître du cinéma japonais. Il le reste.
Un grand film policier qui n'a rien à envier au grand polar occidentaux. L'acteur principal est formidable dans son interprétation d'un criminel ambiguë si criminel il est vraiment... Le scénario laisse libre à notre interprétation et c'est pour le mieux. Le seule défaut de ce film est sans doute sa durée qui nécessite de couper le film en deux pour pouvoir garder toute sa concentration. Troisième film du réalisateur visionné et je fini par me demander si une seule de ses réalisations possèdent une happy end...