Début 1960. Une colonne de militaires français (6 soldats, 1 sous-officier et un officier) dans le beau milieu du Sahara algérien. Ils sont à la recherche d'un avion disparu dans le secteur. Ils le trouvent, pas un survivant (et il manque même 2 ou 3 cadavres à l'appel - ?). On leur tire dessus alors qu'ils ensevelissent sommairement les morts. Une providentielle tempête de sable leur permet de prendre de la distance avec leurs assaillants (4 ou 5 fellaghas, et un officier), et une longue marche plus tard, les voici en vue d'un village fortifié inconnu - non répertorié sur les cartes. Voilà le décor planté - sauf que cela a pris déjà pas mal de temps... Dans cet univers clos - l'enceinte du village - le drame va se nouer, et les Français vont s'entretuer, sauf 2 d'entre eux : Malovitch, qui réussira à rejoindre une route et sera recueilli par une patrouille française, et Michel, qui s'est découvert une vocation de "Gardien" et qui guide son nouveau peuple - dont il ne parle pas la langue - (quelques vieillards, femmes et enfants apeurés) dans le désert. Sic. Personne ne donne de crédit au témoignage de Malovitch, mais son retour à la base a son utilité : rapporter une mystérieuse mallette récupérée dans l'épave, et qui est au centre de l'intrigue.... De leur propre aveu, les coscénaristes et coréalisateurs, Sandra et Hugues Martin, fascinés par le désert, ont décidé d'y tourner, avant même d'avoir arrêté une histoire à mettre en scène. Le résultat paraît être à mi-chemin entre le film de guerre (d'où sans doute la présence des fellaghas, dont les Martin ne font pas grand chose cependant) et le récit fantastique (avec sorcière - "Daouïa", et "Djinns", les "Murmurants" du désert). Cela pourrait même être compris comme une sorte de fable politique : en pleine Guerre d'Indépendance, les méchants Français en rajoutent en effet une couche dans l'ignominie avec l'opération "Gerboise bleue" - les autochtones se défendent, à coup de créatures préislamiques (cela permettrait de passer outre aux très nombreuses invraisemblances d'ailleurs).
Une étoile pour souligner la volonté très louable d'innovation des Martin, mais pas plus, car si les intentions sont méritoires, le résultat n'est pas à la hauteur. On s'enlise vite dans les sables : personnages stéréotypés, intrigue conduite dans la confusion, longueurs, etc. Un mot de l'interprétation : si Taghmaoui fait de la figuration, loin des éclats de sa carrière internationale, si Frémont déçoit (une fois n'est pas coutume) qui force le trait de son rôle de brute (sous)galonnée, Leprince - Ringuet quant à lui se bonifie plutôt avec l'âge.
On est très loin des « 5 étoiles » de complaisance qui fleurissent sous la « plume » d’internautes débutants (90 % de ces thuriféraires déposent là curieusement leur première critique….). 1 étoile.