S’il a réussi sa vie sur le plan financier, Jean-Pierre Ménard se sent seul, sa femme lui refusant le “devoir conjugal” depuis trop longtemps. Par contre, quand il s’agit de faire chauffer la carte Gold, y a du monde. La solution à ce problème de couple ? Lui couper les vivres, et instaurer une nouvelle règle : “pas de cul, pas de fric.” On a connu plus léger comme postulat, et il y avait donc de quoi craindre beaucoup de son traitement. Sauf qu’Alexandra Leclère (“Les Sœurs fâchées”) n’est ni Max Pécas, ni sa fille. Pas de gaudriole au menu, donc, mais une comédie grinçante sur la place de l’argent dans les rapports entre hommes et femmes. Un sujet en vogue dans le cinéma français, récemment au cœur de “La Doublure”, “Prête-moi ta main”, ou “Hors de prix”. Mais, à défaut d’originalité, ce “Prix à payer” possède assez d’atouts pour faire grimper sa valeur, à commencer par son scénario. La progression dramatique est solide (avec un refus du happy end total), et les dialogues, tranchants, nous valent quelques moments croustillants. Car, entre Jean-Pierre et sa femme, mais aussi Gérard et la sienne, c’est une véritable guerre qui se joue devant nos yeux : fourberies, coups bas… rien ne manque, et le film atteint son sommet lors de la scène du dîner entre les protagonistes, festival de répliques cinglantes, comme lorsque Ménard explique que sa femme possède un certain don pour l’écriture car… elle remplit très bien les chèques. Sauf qu’après ça, le rythme retombe, tandis que le ton se fait un peu moins mordant, mais un poil plus grave, abordant frontalement la question de la prostitution, et insufflant un peu d’émotion à toute cette acidité. Et c’est là que Christian Clavier surprend : tour à tour drôle et touchant, mais toujours sobre, il se rapproche, ici, plus de “Mes meilleurs copains” que des “Visiteurs 2”. Une surprise qui n’a pas de prix, d’autant plus que le reste du casting n’en est pas moins bon. De quoi faire du "Prix à payer" un divertissement de valeur.