L'auteur Français touche-à-tout detesté de Godard revient enfin,au bout d'un an et des poussières,après "Le temps qui reste".Son nouveau film tant attendu s'intitule "Angel",et conte l'ascension,la gloire et la chute d'une excentrique romancière amoureuse et à côté de ses pompes,née de l'imagination d'Elizabeth Taylor dans son roman éponyme dont le film est,vous l'aurez compris,tiré.Un film tourné en Anglais (la première fois pour Ozon),et dont la construction archi-classique ne l'empèche pas pour autant d'avoir des choses à dire,et de bien les dire même.Parce qu'au-delà du portrait d'une artiste 'imaginaire',Ozon s'attache à magnifier une femme,humaine,ambitieuse,croulant sous le poids de ses mots voilés et roses.Malgré une exposition trop rapide,tout est saisi dans ce personnage haut en couleurs,plus complexe qu'il n'y paraît;c'est aussi l'occasion de pointer du doigt le snobisme insupportable,les caprices incohérents et les envies titanesques d'une jeune femme en proie à la gloire (et à l'amour):une star,pour tout dire.Le film d'Ozon est donc à double tranchant,visant les pepoles sous ses décors exagérés aux couleurs criardes,ou encore l'irresponsabilité masculine,la peur de tomber dans l'oubli,sous une musique à la démesure tout à fait jouissive,tout comme son personnage.Ozon en fait beaucoup trop,des costumes aux maquillages,des décors aux arrières-plans en carton,et tant mieux:autant d'énormes clichés aux film d'"époque" et aux romances à l'eau de rose qu'il s'amuse à pulvériser,chose que l'on comprend à condition de faire l'effort d'aller voir un peu plus loin,pour trouver la facette cachée du film,une facette qui se fait terrifiant reflet de notre société,où la réussite fait plonger d'un moment à l'autre,où l'excentricité est le fruit avarié d'un étonnant transfert de responsabilité,et où les petites pièces d'or qui scintillent même à l'ombre prévalent avant tout.Une métaphore,donc.La mise en scène ample et réjouissante de beauté traduit à merveille un messa