"GAL", acronyme du Groupe Antiterroriste de Libération, est à ranger plus ou moins aux côtés du diptyque Mesrine. Datant de 2006, et s’appuyant sur des faits réels qui ont secoué le pays basque entre 1983 et 1992, ce film est un bon thriller documentaire rondement mené par Miguel Courtois. La réalisation est appliquée, et détient à peu de choses près le même rythme que "Mesrine l’instinct de mort", lequel sortira deux ans plus tard. L’intrigue est très intéressante et captive assez facilement, si toutefois vous le regardez au calme car l’intrigue est somme toute assez complexe, comme tout sujet ténébreux et inavouable qui implique le milieu politique. Pour autant, on se perd un peu dans les flashbacks et c’est là que mon premier bémol arrive (une demi-étoile enlevée). L’histoire est tellement alambiquée qu’elle parait au final survolée, tout comme le stress des journalistes qui sont confrontés à diverses pressions et menaces, et ici vient mon deuxième bémol, enlevant encore une demi-étoile. Partant d’une note moyenne de 2,5, il ne nous reste plus grand-chose. Qu’à cela ne tienne, José Garcia s’en sort très bien dans un rôle on ne peut plus sérieux, bien loin des rôles de clown lourdingue qu’on lui connaît. On regagne donc une demi-étoile, plus encore une autre puisque je donne une mention spéciale à Jordi Mollá, excellent dans son rôle de sous commissaire corrompu par les hautes instances qui auront fait de lui ni plus ni moins un fusible, mais un fusible qui refuse avec entêtement de péter. La musique composée par Francesc Gener est magnifique et accompagne admirablement le film, et apporte encore une demi-étoile à ma notation. Tout en montrant la dure réalité du terrorisme, la réalisation est sérieuse et sans cache-misère, les temps morts ayant ainsi été bannis et rendus inexistants (et hop, une demi-étoile de plus). La photographie est parfois intéressante, notamment quand elle s’attarde sur l’expression des visages, et l’image ne souffre pas d’effets spéciaux jetés en pâture, faisant de cette œuvre un film très humain. On a juste droit à une séquence de pyrotechnie, ce qui est simplement suffisant au vu de la mouture du film. Le réalisateur a donc su ne pas tomber dans les pièges que tendait le sujet, et c’est là que viendra ma dernière demi-étoile, arrivant ainsi à quatre. Si le film avait été plus approfondi, avec des flashbacks mieux maîtrisés, je pense que ce film, malheureusement méconnu, aurait eu un retentissement commercial et médiatique bien plus important. De plus, j’ai eu grand plaisir de voir des lieux que je connais, comme le Fort de Socoa qui garde fièrement la baie de St-Jean-de-Luz, sites que j’ai eu l’occasion de visiter. A noter : la présence surprenante dans ce film espagnol Bernard Le Coq, le grand cuisinier d’Une famille formidable, mais à la prestation ici que je qualifierai de ni bonne ni mauvaise.