Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
tixou0
701 abonnés
1 999 critiques
Suivre son activité
0,5
Publiée le 10 août 2013
Marie NDiaye (co)scénarise comme elle romance, amphigourique et sec, raclé jusqu'à l'os. Claire Denis, également scénariste, réalise à l'unisson sur ce récit de tête coupé au scalpel : sans une once d'émotion. Où est l'intérêt de ce pesant opus ? Le "message" étant sans doute : haro sur le Blanc, partout et en toute occasion, coupable par essence de tous les maux (voir pour Défense et Illustration dans l'actualité le pays du délicieux Mugabe, avec ses merveilleux massacres d'ignobles profiteurs blancs, justes spoliations à la clé). Huppert "hupperise" à tout va (prestation à registre itératif et limité), peaufinant son personnage de "seule contre tous" inauguré en 2007 sous d'autres cieux colonisateurs avec "Un barrage contre le Pacifique" (ce dernier, bluette académique à la saveur fade ayant au moins l'avantage de n'être ni prétentieuse, ni bourrative) - je la préférai, et de loin, devant la caméra du "Coup de torchon" de Tavernier, qui lui savait la diriger dans un film avec du sens et de l'âme.
Garder coûte que coûte une plantation de café dans un pays d'Afrique secoué par la guerre civile n'est pas chose facile. Une situation taillée sur mesure pour Isabelle Huppert qui s'est faite une spécialité des rôles de femmes fortes luttant seules contre tous. Son indiscutable talent ne parvient pas à masquer les faiblesses et les incohérences d'un scénario décousu, particulièrement mis en évidence par une conclusion énigmatique en queue de poisson.
White Material s'inscrit, d'une certaine manière, dans la lignée de films comme Disgrace, soit des films occidentaux visant à remettre en cause la légitimité de la présence de l'homme blanc en terres anciennement colonisées. Isabelle Huppert incarne ici une femme forte qui cherche, en plein éclatement de guerre civile dans on ne sait quel pays africain, à sauver sa plantation de café, le fruit d'un travail. Or, plus le film avance, plus progresse l'évidence que le White Material ne saurait avoir la moindre légitimité, laissant planer le même malaise que dans le film Australien suscité, ce sentiment nauséeux était par ailleurs porté par la B.O des excellent Tindersticks. Tristes constats que ces films qui nous assènent l'impasse en pleine face, l'impossibilité d'une réconciliation.
Claire Denis n'est pas une femme facile (en tant que cinéaste), Marie N'Diaye, sa co-scénariste, non plus (en tant que romancière). White Material, fruit de leur collaboration, est, on s'en doute, un film exigeant, ingrat et tout sauf oecuménique. Sa vision de l'Afrique et plus que dérangeante, brutale et pas compassionnelle pour un sou (comme l'explique d'ailleurs Claire Denis dans ses interviews). On peut aussi la trouver froide et réductrice, en particulier pour les enfants-soldats dont la représentation est plus que schématique. "Il n'y a pas de psychologie dans White Material", explique de son côté Isabelle Huppert, dont le rôle est trop proche de celui de Barrage contre le Pacifique (de funeste mémoire) pour convaincre (les mêmes moues, le même regard hagard et ce côté petit soldat d'une guerre perdue d'avance, tellement agaçant). Après 35 rhums, film taciturne, mais baigné d'humanité et de tendresse, White Material, film spectral et cauchemar noir, laisse de marbre, d'autant que l'écriture en est outrageusement chaotique.
"White Material", réalisé par Claire Denis, est un film sur le déni d'une femme plongée dans une guerre civile d'un pays d'Afrique. Refusant de voir la réalité en face, elle décide de rester malgré tout dans sa plantation de café, mettant son entourage en danger devant des rebelles enragés et sans pitié. Isabelle Huppert est très impliquée dans ce long métrage mais Claire Denis, si elle réussit son portrait d'une femme entêtée, peine à convaincre dans sa présentation trop sommaire d'un pays africain en pleine débâcle. Sa caméra est hypnotisée par l'actrice française, au détriment du reste de l'histoire. Un film intéressant par son sujet mais plombé par un traitement un peu trop contemplatif.
Un film qui veut apporter un regard humain sur les problèmes de l'Afrique et aborder aussi les conflits de famille , mais c'est tellement mou que l'envie de dormir est presque irrésistible . Une histoire au sujet plutôt intéressant mais raconter de façon tellement bordélique que l'incompréhension vient vite , plein de scènes oubliées ou d'autres complètement inutiles et qui plombe définitivement le rythme du film . Des acteurs tout juste correct mais ils ont tellement peu de dialogues que par moment , on peut croire que c'est un film muet en couleurs . Le bon point du film reste la photo , maitrisée et juste lumineuse comme il faut pour représenter la chaleur et la tension de l'instant mais la mise en scène de Claire Denis est tellement insipide que cette belle photo ne sert a rien , les plans fixes sans intérêts a part faire carte postale se suivent et se ressemblent , pour mieux ennuyer . Un drame beaucoup trop mou pour vraiment intéresser , dommage car l'histoire pouvait être intéressante .
Claire Denis retrouve le continent africain, elle qui a grandi au Cameroun. Elle signe avec Marie NDiaye, la romancière, un scénario rude et juste. Relents de colonialisme, rapports tendus entre Noirs et Blancs, pauvres et riches (saisis dans une dialectique de domination/rébellion), guerre civile, enfants soldats, corruption... Autant de sujets abordés de façon évanescente. C'est à la fois une qualité et une limite. On connaît et on apprécie le style de la réalisatrice, parfois à la limite de l'abstraction. On se laisse séduire ici par une torpeur languissante mais menaçante. Menace sourde et lourde, ponctuée d'éclairs de violence, jusqu'au chaos, jusqu'à la folie sanglante. Claire Denis filme très près des corps, des visages, et porte paradoxalement un regard distancié, sans jugement. Le problème avec cette approche, certes très esthétique, c'est que les sujets paraissent effleurés et les motivations/réactions des personnages pas toujours limpides : le coup de folie du fils n'est pas assez bien introduit pour que l'on y croie, le personnage incarné par Michel Subor n'est pas très travaillé et il est difficile de comprendre le geste final de l'héroïne... Côté casting, Isabelle Huppert porte le film sur ses épaules. Très convaincante en résistante obstinée et inconsciente. Tout en maigreur et en rousseur, vêtue de robes datées aux couleurs passées, son aspect physique ajoute à l'étrangeté de cette étrangère. Christophe Lambert : plutôt bon, dans un registre sobre. Michel Subor : toujours aussi mystérieux et magnétique.
Voilà un film fort, rude, cauchemardesque. L’ambiance admirablement rendue vous accroche, l’impartialité de la réalisatrice qui ne juge rien, le jeu d’acteurs irréprochables poussent à aimer fortement ce film. Mais la lenteur (voulue ?) du propos, le montage un peu hermétique tuent l’émotion. On admire un beau film un peu sans âme.
Huppert fait de l'huppert (y'en a qui aiment!), Lambert nous fait pitié, les acteurs (?) noirs (hormis Bankolé et encore) récitent leur leçon, Claire Denis s'amuse à bousculer la caméra, le monteur a tout mélangé (ou peut-être a-t-il voulu faire un flash-back?), le scénariste aidé (?) par Marie Ndiaye a baclé son devoir en 3 pages, tout ça fait un bien mauvais film, destiné à donner mauvaise conscience à tout le monde. Tout se vaut, les blancs, les noirs, le gouvernement, les rebelles, tout est dans tout (et réciproquement?). On voit que ça vole haut. prenons l'air intelligent en sortant. La critique professionnelle a encensé ce navet, on comprend qu'ils aient de moins en moins de lecteurs. Vivement Camping 2!
Poursuivant son goût de l’épure et sa passion la culture franco-africaine, Claire Denis propose un récit âpre, qui ne séduira pas d’emblée un certain confort visuel et narratif, mais distille peu à peu sa force, avec une dernière-demi heure époustouflante.
Dans un pays dAfrique francophone, une guerre factieuse ou ethnique non identifiée menace l'existence d'une petite exploitation familiale de café dirigée par Maria Vial (I.Huppert), laquelle, en dépit du danger s'entête à terminer sa récolte avec quelques misérables ouvriers. Claire Denis ne fait que suggérer la violence, spoiler: voire l'horreur dans une des séquences finales, d'une guerre civile africaine telle que le continent en pourvoit sans cesse. Mais elle réussit parfaitement à restituer le danger alentour et l'atmosphère délétère ou de déliquescence qui imprègne les lieux. Incarnant une de ces expatriées françaises depuis plusieurs générations dans un pays qui est devenu le sien, Isabelle Huppert, toujours parfaite, est le personnage central du film en même temps que son énigme. Son obstination à demeurer sur place, malgré la menace qui se rapproche et le risque qu'elle fait courir à sa propre famille font d'elle une figure ambivalente, à la fois courageuse et inconséquente. Le drame réaliste qui se joue, facette de la "Françafrique", semble mis en scène comme un cauchemar, avec des ellipses et des séquences aux confins de l'étrangetéspoiler: , introduites notamment par la folie soudaine du fils de l'héroine.