Sans moi est un nouveau coup de coeur, juste quelques jours après 7h58 dans un style totalement différent. Le premier film de Olivier Panchot est une merveille de délicatesse, de finesse et de sensualité mais qui cache des sentiments violents et des mises en abîme vertigineuses...L'alchimie de ce genre de film et de scénario ne prend que si l'interprétation est à la hauteur. Et c'est bien le cas ici. Clémence Poésy et Yaël Abecassis nous offrent des compositions de très haute volée tout en retenue et émotion contenue, l'essentiel passant dans les regards et les gestes. Après quelques rôles mineurs, la plus jeune des deux actrices trouve enfin un vrai premier grand rôle à sa mesure et elle est très convaincante, une belle carrière s'ouvre à elle. Voilà un rôle et une occasion en or pour elle, un peu à l'instar de Mélanie Laurent avec Je vais bien, ne t'en fais pas l'année dernière à même époque. On va la revoir très vite à la fin du mois dans Le dernier gang le nouveau film d'Ariel Zeitoun. Yaël Abecassis confirme, elle, tout le bien que l'on pensait d'elle depuis Va, vis et deviens. Egalement très convaincante, c'est sans doute son personnage qui est le plus touchant car finalement, contre toute attente, le plus fragile. Deux très belles et bonnes actrices pour un très beau duo...Si la mise en scène de Olivier Panchot peut sembler classique et ennuyeuse pour certain, elle est en faite sobre, discrète, efficace. Elle s'efface totalement derrière ses personnages pour mieux les sublimer et les mettre en lumière. Elle nous offre en fait deux magnifiques portraits de femmes qui se cherchent, vont se croiser, et partir vers un avenir plus qu'incertain...Sans moi fait partie de ces oeuvres envoûtantes qui vous séduisent sans savoir trop pourquoi et auxquelles on repense longtemps et souvent. Un très beau film...la suite sur mon blog...