Honorable petit western que ce Un homme nommé Sledge. Il est porté par un honnête casting composé de gueules de cinéma comme on les aime dans le genre, avec James Garner dans un rôle à contre-emploi (qu’il a détesté par ailleurs, mais dans lequel il se débrouille honorablement), Dennis Weaver, John Marley… Avec au milieu, dans un rôle qui prend du sens à la fin, Laura Antonelli. Sans être très original dans les personnages qu’il nous propose, le film est honorablement porté par son casting solide au gré d’une intrigue qui peine un peu. Après une scène d’ouverture classique, le film se traine un peu dans son exposition, avec un rythme chaotique entrecoupées de scènes d’action prétexte histoire de tenir en haleine. Le métrage prend vraiment son sens à partir du milieu du film, moment où l’on entre dans le vif du sujet, jusqu’à un final très réussi, dans l’esprit des western spaghetti que l’on aime. Le rythme devient beaucoup plus équilibré, l’histoire prend son envol, il y a un souffle tragique prenant.
Visuellement, Vic Morrow, plutôt acteur d’ordinaire, rend un hommage réussi au genre western. Il n’y a rien de très original dans sa mise en scène, mais on sent un amoureux du genre qui reproduit avec application les codes du genre. L’action est bien fichue, notamment dans le final, et je relève aussi des décors de qualité et un budget manifestement assez conséquent pour quelques scènes spectaculaires. Il y a de la figuration généreuse, et quelques effets pyrotechniques qui ne manquent pas d’allure. A noter une bande son prenante, là aussi, pas spécialement originale dans le genre, mais très efficace.
Un homme nommé Sledge n’apporte rien de vital au genre du western spaghetti, mais c’est réalisé avec un sens certain du bon artisanat. Si l’on donne sa chance au film après une petite demi-heure poussive, on passe un bon moment avec un métrage qui contentera sûrement les amateurs du genre. 3