Sorti presque en même temps que Solitaire (que j’ai déjà critiqué), ce film est souvent le vilain petit canard, pourtant, indéniablement il est meilleur que le susnommé. Je commence par le casting. Très solide, il est emmené par un Dominic Purcell efficace et moins bourrin qu’à son habitude. Il est convaincant dans son rôle même s’il n’est pas non plus génial, il ne faut pas se leurrer. A ses cotés Orlando Jones m’a agréablement surpris. Je le connaissais surtout comme acteur comique, mais là il s’en tire très bien dans un rôle dramatique, même si son personnage à quelques réactions pas terribles (lors d’une scène en particulier dans la dernière demi-heure). Brooke Langton livre une prestation sobre, et s’investit dans son rôle. On notera aussi quelques personnages secondaires bien campés, avec des têtes connues (Jurgen Prochnow surtout). Dans l’ensemble le casting est très professionnel, même si les personnages sont moyens voir bien caricaturaux (une relative constante dans ce type de film). Coté scénario, la force de Primeval est d’avoir un arrière-plan à son histoire de monstre basique. Ce fond est assez intelligemment exploité par le réalisateur, et donne une dimension bien plus intéressante au film. Je note malgré tout que Primeval n’a pas que cette qualité. Le rythme est aussi au rendez-vous, avec très peu de temps morts, et la fin n’est pas bâclée comme dans Solitaire. Primeval se termine exactement comme il fallait, et c’est temps mieux. Katleman offre un métrage solidement mis en scène, avec une belle photographie, de bons paysages et une ambiance travaillée. La musique est un peu en retrait mais s’avère parfois bien utilisée. Les attaques du crocodile sont remarquables, variées et donnant l’impression d’une grande violence. C’est nettement mieux que dans Solitaire. Les effets horrifiques sont assez sobres et peu nombreux. Je mets un bémol tout de même sur le monstre en lui-même. S’il est bien fait et impressionnant, je trouve que sa manière de se déplacer (sur terre en particulier) est trop irréelle (néanmoins je ne suis pas un herpétologue confirmé alors), et brise un peu la crédibilité d’un métrage qui essaye tout de même de coller vraiment à cette dimension réaliste.
Bref, Primeval est un bon film de monstre, surtout en comparaison avec Solitaire. Tandis que ce-dernier avait des longueurs, des invraisemblances, une histoire médiocre (entre autre), là Katleman livre un ensemble bien meilleur. Je le conseille vraiment car dans le genre film à crocodile il se place très bien, et encore une fois, le fait de donner un peu d’épaisseur au scénario avec l’arrière-plan historique le différencie nettement des Lake Placid, Rogue et Black Water (ce-dernier a néanmoins un budget très inférieurs aux autres).