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dougray
243 abonnés
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3,0
Publiée le 8 janvier 2012
Grand classique de la filmographie de l’immense Jean Gabin, "Touchez pas au grisbi" n’est pourtant pas son film le plus réussi. Pourtant, on retrouve cette ambiance à l’ancienne qui fait le charme des vieux films avec ses voyous habillés comme des milords, ses rivalités entre gangs, ses femmes forcément réduits au rang de potiches serviles, son argot parisien… On se délecte également de l’interprétation, comme toujours sans fausse note, avec le grand Jean Gabin magnifique en truand respecté, René Dary en complice de toujours, Dora Doll et Jeanne Moreau en danseuses de revue, Paul Frankeur en patron de boîte et surtout la première apparition de l’énorme Lino Ventura qui éclaboussait déjà l’écran de son charisme. L’affrontement entre Gabin et Ventura, deux des plus grands monstres sacrés du cinéma français, est d’ailleurs le principal intérêt du film qui, pour le reste, s’avère d’une facture particulièrement classique. La mise en scène, tout d’abord, souffre d’un rythme lancinant que ne vient pas relever la musique (anecdotique) ou le travail sur l’image (idem). Certaines scènes sont même franchement inutiles, à commencer par celles de la maîtresse américaine de Max. Ce défaut, inhérent à la plupart des vieilles productions, en est particulièrement frappant en raison d’une intrigue sans grande surprise qui ne doit son salut qu’à la présence de Gabin et Ventura et à un final crépusculaire surprenant. Quant aux dialogues, on aurait particulièrement apprécié que Michel Audiard soit de la partie. Au lieu de répliques mémorables, on a le droit à un recueil de toutes les expressions du milieu parigot des années 50. C’est déjà ça, sans doute, mais c’est insuffisant pour rivaliser avec les grands films de Gabin.
Pour son premier rôle au cinéma, on trouve un Lino Ventura déjà exceptionnel, très à l’aise, et ce même en face de l’immense Jean Gabin, toujours aussi charismatique.
Un film noir à l'ancienne, bourru, viril et délicieusement écrit. Becker réalise un film ciselé et parfaitement rythmé, à l'ambiance particulière dans laquelle on se sent tout de suite bien. On aimerait faire partie de ce Paris interlope fait d'amitiés éternelles et de trahisons si prévisibles. La réalisation est efficace et dynamique et les dialogues sont un vair petit bijou. On se régale de chaque réplique, d'autant plus que celles-ci sont servies par une brochette d'acteurs mythiques totalement dans leur élément.
Film qui relança la carrière de Jean Gabin qui jusque là faiblissait, "Touchez pas au grisbi" permet à l'acteur de trouver un rôle sur mesure en gangster bougon et lucide qui pense à la retraite après un gros coup. Confrontation des générations (Lino Ventura face à Gabin) aussi bien au niveau des personnages que des acteurs, le film retranscrit parfaitement l'atmosphère des années 50 et bénéficie d'un scénario plutôt simple mais efficace que Jacques Becker met en scène avec talent, prenant son temps pour installer l'ambiance et définir les personnages avant de finir sur une scène de fusillade très réussie.
Un vrai bon film de gangster à l'ancienne, avec tout ce que cela peut comporter de qualités et de défauts. Les qualités? Des gueules de cinéma, Gabin en chef de la pègre, qui se déplace lentement, qui donne une impression de maîtrise totale, d'emprise sur les autres. Lino Ventura dont s'était le premier film, un des mes acteurs fétiches. On a doit aussi à une plongée presque documentaire dans le milieu mafieux, bien loin des films actuels avec 50 scènes d'actions, où tout est affaire de relation, tout se fait discrètement, lentement. Mais le film a aussi ses défauts. Je ne lui reprocherai pas sa lenteur car c'est propre à l'époque et car cela sert le propos, jusqu'à un final haletant. ce qui m'a dérangé c'est plus l'abus de scènes inutilement longues qui alourdissent le film. C'est un peu contradictoire de vanter et lui reprocher sa lenteur, mais je pense qu'il manque une scène au milieu qui redonne du rythme, avant l'attente finale. Car là finalement le film est juste une longue attente. Mais ça reste un classique !
Le film noir à la française c’est la plupart du temps une histoire de gangsters, avec tout le pittoresque un peu facile, ou carrément démagogique, du milieu. Il n’y a réellement que Melville qui ait réussi à partir de là pour faire quelque chose d’original (si on laisse de coté les parodies de Lautner). Becker reste dans les clous, on a droit à Pigalle, aux histoires d’hommes… Mais heureusement il part d’un roman avec une intrigue intéressante, et la réalisation est documentée et rigoureuse, en en faisant pas trop sur l’argot, le folklore du truand, les codes d’honneur. On aime ou on n’aime pas le genre, on est obligé de saluer le travail du réalisateur.
Un des grands classiques du film policier français, qui annonce par ses thèmes (un truand qui veut se ranger et fait passer l'amitié avant l'argent) et sa manière (personnages laconiques, rythme ralenti imposé par un Becker au sommet de son art), toute une série de films policiers français à venir, et en particulier ceux de Melville. Voir ma critique complète sur mon blog :
On oublie un peu avec les années à quel point le Cinéma Français était une véritable pointure en terme de films de gangsters à une époque. En plus de donner un rôle clinquant à Jean Gabin, ce premier volet de la trilogie de Max le Menteur donne une dimension poétique au monde des affranchis. Le véritable danger ne se trouve pas chez les policiers mais uniquement dans l'entourage proche tant par erreur que par trahison alors qu'une tragédie peut vite arriver par manque de prudence dans ce milieu où la trahison fait loi. Les criminels sont vieillissants et expérimentés mais une banale erreur de débutant vient vite nous rappeler à quel point l'avenir est proscrit au milieu des grands pontes, l'amour et l'amitié sont des poisons à abandonner si l'on veut survivre. Incontournable.
Un bon polar classique, mais quelque part plutôt décevant. Il a pris un vrai coup de vieux, surtout par la faute d'un scénario vraiment très faible; l'argument est simple, simpliste , pas plus épais qu'un papier à cigarette. Le film est vraiment sauvé par une interprétation majestueuse : Gabin à son apogée, Ventura et Jeanne Moreau débutants sublimes, des seconds rôles comme on en faisait à l'époque. La mise en scène est belle, des plans soignés, des contre -plongées, des cadrages au couteau; L'utilisation du Noir & Blanc est parfaite. La faiblesse c'est vraiment cette intrigue, qui a du mal a nous garder captivé.
"Touchez pas au grisbi" est le souvenir nostalgique d'un cinéma français de qualité qui n'est plus. La "noirceur" des scénes, le pétillant des dialogues, la carrure des acteurs, voilà ce qui fait toute la force titanesque d'une oeuvre comme celle-ci. Mieux que "Les Tontons flingueurs", la richesse de l'argot du film nous fait sourire à plus d'un moment. Passant de la prononciation roc de "paddock" pour désigner un lit à celle guturale de "tire" pour appeler une voiture, on se plait dans l'univers du "Milieu". "Touchez pas au grisbi" est donc une bien belle porte d'entrée vers la force des situations du Milieu. Le jeu de Jean Gabin, quant à lui, est un exemple à suivre à la trace. De nos jours, plus aucun acteur n'a la présence de ce monstre sacré. Son regard posé et son imposante carrure force le respect. Grâce à ses atouts naturels, Gabin incarne le personnage de Max à la perfection. Tout les acteurs d'ailleurs sont impeccables, participant pleinement à l'univers du film. Quant à la réalisation de Jack Becker, elle est pleine d'humanité et nous décrit la belle amitié entre ces deux hommes de façon tout à fait original. On retient aussi et surtout le théme original qui revient en laet motiv faisant sonné l'armonica ( comme anonçant la venu du western ). Finalement "Touchez pas au grisbi" est un vrai chef d'oeuvre français. Je n'aime pas dire ça mais il faut l'avouer, des films comme ça, on en fait plus aujourd'hui.
Un classique du genre; "Touchez pas au grisbi" est un excellent polar à la française. Il réunit deux monuments du cinéma: Jean Gabin et Lino Ventura. Ce dernier a d'ailleurs fait ses premiers pas sur grand écran avec ce film.
Du cinéma classique (dans le sens noble du terme ) comme on l'aime , une réalisation et un scénario parfait , Gabin , Ventura et les seconds rôles au diapason , bref , un vrai bonheur .
Certe le film ouvre une nouvelle page du cinéma français mais au vue du casting on reste sur sa faim. L'expression cinéma à papa prend tout son sens ici, par moments.
Quoi que l'on en pense, "Touchez pas au grisbi" n'a rien d'anecdotique dans le cinéma français. Puisqu'il s'agit du film qui a relancé la carrière de Jean Gabin, qui embrassera ensuite ces personnages de sachant charismatique. Et c'est aussi le premier rôle de Lino Ventura, qui se fera repérer en inquiétant gangster. Sur le film en lui-même, je comprends qu'aujourd'hui on puisse décrocher. L'argot parisien est amusant, mais il n'y a pas vraiment la verve des films dialogués par Audiard. Et le rythme est assez lent, pour une histoire marquée par un fatalisme relativement prévisible. Néanmoins, "Touchez pas au grisbi" bénéficie de ses acteurs de caractère. De quelques choix originaux, dont le fait de ne pas montrer le braquage dont le magot attire tout le monde. Et d'une jolie ambiance noire qui fait la part belle au développement des personnages. Car l'intérêt du film ne sera pas tant un règlement de compte entre gangsters. Mais plutôt comment Max, truand en fin de carrière, peut encore gérer ses affaires... et surtout ses amitiés et son honneur.