On est loin de la qualité qui habitait Cure, par exemple. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scenario de Loft est plus que confus, décevant, et surtout tiré par les cheveux. Le fantastique n'est ici plus qu'un prétexte au démonstratif plastique de Kurosawa, et on s'ennuie très vite tant le film est répétitif (les ficelles du suspens sont usées à force d'être reproduites à l'identique toutes les dix minutes).
La réalisation est pourtant audacieuse par bien des aspects, et on pense à Kubrick, quand Kurosawa, habile, fait naître l'angoisse de plans simples en apparance et pourtant délicieusement travaillés. C'est la cohérence de la réalisation et de la photographie, la pertinence de certains plans, qui fait rester jusqu'au bout.
Le gros problème du film l'handicape pourtant trop pour qu'on puisse le conseiller. Le scenario est mauvais (il faut le dire comme ça). Si l'intrigue, durant les dix premières minutes, pouvait promettre une résolution ou tout du moins un développement fort intéressant, la manière dont l'idée originale est traitée ne convainc pas. Les plans se suivent sans véritable fluidité, et tout stagne.
Les acteurs sont un peu enfermés dans un carcan, et leur interprétation n'est pas remarquable, bien qu'honnête.
Au final, le film est une déception dans son ensemble. Le talent réel de Kurosawa ne parvient pas à tirer vers l'angoisse, le suspens, et surtout, un minimum de cohérence. On s'ennuie, on ne comprend pas grand chose, et on est forcément un peu triste, d'avoir payé une place pour sortir en se demandant si on ne s'est pas endormi.
Mention spéciale aux scènes romantiques qui surgissent sans que l'on comprenne bien comment et pourquoi. Le kitsch, ici, est assez honteux.