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Acidus
715 abonnés
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4,0
Publiée le 3 août 2014
Deuxième et meilleur volet de la trilogie du sabre, Kenji Misumi dévoile une nouvelle fois ses talents pour la mise en scène mais cette fois, contrairement à "Kiru" (1962), additionné à un scénario digne de ce nom. Emprunt d'une philosophie et d'une spiritualité complètement japonaises, ce long métrage apporte sa vision des traditions japonaises et du Kendo. A voir.
Tiré d'une nouvelle de Mishima, " le sabre" repose sur un scénario qui propose le portrait d'un professeur de Kendo animé par une droiture ( certains diront rigidité) comportementale.
Dédié entièrement à son art martial et à la formation de son groupe d'entraînement, le personnage principal est jalousé par son adjoint. Ce dernier manipule le groupe et le conduit à désobéir.
Si les qualités de mise en scène et de la photo sont indéniables, ( le scope noir et blanc est très réussi) " le sabre" (1965) pêche ( selon moi) par un scénario un peu trop superficiel.
La personnalité du personnage principal qu'on nous montre, révèle certains traits de masochisme dont on ignorera les origines ( on voit une seule scène qui montre une mère distante et peu aimante).
La rigueur de ce professeur qui pense établir un parallèle entre exemplarité et refus du plaisir laisse songeur. La conclusion du titre montre d'ailleurs l'impasse de cette philosophie existentielle nihiliste.
De mon point de vue " le sabre" constitue le maillon le plus faible de la fameuse trilogie du sabre de Misumi.
Le sabre prouve s'il en était besoin que Kenji Misumi fait décidément partie des grands réalisateurs japonais. Le réalisateur de la saga Baby cart et de plusieurs épisodes de Zatoïchi, montre ici une parfaite maîtrise de son savoir-faire. Les cadres sont superbement découpées et certaine séquences visuelles sont tout simplement incroyables. Cela dit, l'influence américaine d'après-guerre se fait encore trop ressentir -l'actrice danse le charleston ou conduit sa voiture devant un fond défilant. Il faudra encore quelques années à Mizumi pour s'en détacher et se forger un style purement japonais. L'histoire quant à elle s'avère passionnante même si trop littéraire par moment - ce qui est normal vu qu'elle est tirée d'une nouvelle. La pratique du kendo (art martial qui se rapproche de l'escrime) n'est pas seulement physique, elle est également spirituelle. Pour pratiquer le kendo, il faut suivre une discipline de fer, voire ascétique. Autour de cette thématique centrale se chevauchent des histoires secondaires de rivalités entre deux concurrents, d'amour inassouvie ou de questionnement sur notre propre manière de vivre celle du héros s'avérant radicale). Bref, une histoire puissante réalisé de main de maître prouvant une nouvelle fois la valeur du cinéma japonais.
La vie de jeunes étudiants pratiquant le Kendo. Kokubo fervent capitaine du club, y instaure une discipline de fer. L’histoire d’un jeune incompris, hors de son temps, de sa génération, des valeurs actuelles. Le maître Kenji Misumi maîtrise le sujet, les acteurs sont bons, une réalisation sobre un film magnifique.