"Le casse du siècle"… avec un titre pareil, on sait d’avance que le dit casse est un casse réussi. A partir de ce moment-là, je pense qu’il est crédible de penser que nous sommes en droit de nous attendre à une mise en scène à la hauteur de l’événement cité dans le titre. Oui eh bien, le fait est que nous allons être un peu déçus. Si l’internaute cinéphile Caine78 a dit que "Le casse du siècle" ne casse pas des briques (à juste titre, et en plus je lui dis bravo pour ce joli jeu de mot), je confirmerai ses dires en disant que ce film n’est et ne sera jamais un diamant du cinéma (oh! oh! oh!). Pourtant, ce petit thriller britannique est un honnête divertissement qui se suit sans déplaisir, malgré un sujet aux airs de déjà-vu. Seulement il ne propose aucune grosse originalité, si ce n’est par petites touches : d’abord l’implantation dans les années 60, par ailleurs assez bien reconstituées par les coiffures, en particulier celle Laura Quinn (Demi Moore) ; ensuite le scénario qui propose une association surprenante entre une cadre de la prestigieuse société diamantaire, la London Diamond, et un homme d’entretien de nuit. Empreinte à la fois d’un savant mélange de confiance et de méfiance, cette association est motivée par des intérêts très différents, si différents que le spectateur découvrira avec stupeur les véritables motivations du principal instigateur du cambriolage aussi audacieux qu’intelligent. On se prend de sympathie pour le vieillissant Hobbs, incarné avec beaucoup de subtilité par un Michael Caine des grands jours, un acteur dont on se souviendra principalement pour ses rôles de vieux (trilogie "The dark knight", "Kingsman : services secrets",…) tant il le fait avec beaucoup de charisme et de naturel. Demi Moore est une femme de caractère, on le sait, et elle l’exprime très bien à travers certains rôles (comme dans "Harcèlement"). Sauf qu’ici c’est tellement flagrant qu’elle s’attire rapidement les suspicions de l’inspecteur, incarné par un Lambert Wilson si droit que je me suis dit qu’il aurait fait un beau Sherlock Holmes. "Le casse du siècle" ne s’attarde pas pour autant sur le casse en lui-même, mais plus sur le développement de la psychologie des deux personnages principaux. Certes on suit avec intérêt la préparation du larcin dont on n’en verra finalement que peu de chose, le scénariste et le réalisateur ayant opté plutôt pour la révélation du mode opératoire en fin de film, mettant ainsi le spectateur au même niveau que Laura Quinn. Ce choix est intéressant, et nul doute qu’il se serait avéré payant si le rythme avait été plus élevé. Le cambriolage ayant été perpétré par des gens comme vous et moi, c’est-à-dire par des non-professionnels, l’action est inexistante. La musique accompagnant l’intrigue est intéressante, mais du fait que "Le casse du siècle" manque cruellement de rythme, les notes musicales contribuent au ralentissement du déroulé de l’histoire, alors qu’elles étaient censées souligner l’ingéniosité du plan. En conclusion, malgré une approche un peu différente des films de braquage, "Le casse du siècle" ne laissera pas un souvenir impérissable.