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chrischambers86
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3,5
Publiée le 14 novembre 2018
C'est sans aucun doute le film le plus cèlèbre des Philippines! Une mise en scène sèche, à la limite du documentaire, happe le spectateur, s'acharnant à suivre dans les rues de Manille cet homme perdu qui espère retrouver sa petite amie dont il avait ècrit plusieurs lettres sans rèponse! Sur un arrière plan social bien sombre (misère, pauvretè, prostitution masculine...), le portait de ce jeune pêcheur dèsoeuvrè, portè par le dèsespoir, la rage puis la soif de vengeance, est une descente aux enfers ultra rèaliste qui n'offre finalement aucun espoir à Julio et Ligaya! Une sorte de « Romèo & Juliette » philippin des seventies à la fois poignant et pessimiste! Tout n'est certes pas parfait dans "Manille : dans les griffes des tènèbres", heureusement les temps faibles sont compensès par des moments très forts, d'un beau lyrisme (les flashbacks) ou de grande tragèdie (le final). Cela ne fait pas un chef d'oeuvre mais assure des images indèlèbiles au cinèphile! A quand une rètrospective des films de Lino Brocka ???
Tourné en 1975 par le cinéaste philippin Lino Brocka, Manille est un film sombre, qui raconte l'histoire d'un jeune provincial naïf montant dans la capitale de son pays à la fois pour y chercher du travail, et pour y retrouver son amoureuse, enlevée par une maquerelle menteuse et manipulatrice. Malgré la solidarité de classe qui va s'exprimer et l'amitié qu'il va nouer avec certains de ses compagnons d'infortune, le héros ne parviendra pas à se soustraire des ténèbres de la grande ville : patrons vils et exploiteurs, insoutenable domination des riches sur les plus fragiles, corruption généralisée, violence physique et psychologique, prostitution,... Une œuvre âpre et désespérée, mise en scène avec talent.
Ce film de 1975 n'a pas vieilli, description rude de la vie à Manille pour un jeune pécheur à la recherche de sa petite amie qu'une mère (maquerelle) a emmené de leur village en faisant miroiter un avenir doré...
Lino Brocka met en scène dans "Manille" une ambition romanesque folle puisqu'il s'agit de raconter à la fois une trajectoire sociale d'un jeune ouvrier qui finira par se prostituer et une quête amoureuse. Car Julio va devoir retrouver sa fiancée Ligaya dans une ville qui promettait un avenir radieux mais qui devient très vite une sorte d'enfer sur Terre, bien plus lugubre qu'une province qui propose peu d'emplois mais qui échappe au moins aux problèmes de la capitale : exploitation sur les chantiers, conditions de travail déplorables, impossibilité de se loger et de se nourrir convenablement, la liste de ce constat social aussi large qu'implacable est longue et parfaitement incarnée. Le film échoue toutefois à faire converger le social et le mélodrame, l'histoire d'amour étant essentiellement mise en scène par de brefs flashback certes intéressants dans les contrastes de ton et de lumière opérés avec le quotidien de Julio mais dont l'usage devient trop répétitif. On peut aussi regretter que Julio ne retrouve pas Ligaya plus tôt, ce qui aurait évité un enlisement des plaintes du protagoniste dans un systématisme quelque peu lassant. Contrairement à "Insiang" qui parvenait avec brio à traiter successivement d'une situation sociale et d'une histoire d'amour, "Manille" garde toujours cette mise en scène néo-réaliste poignante et marque par sa violence frontale (la vengeance finale de Julio) mais perd en fluidité et en précision d'écriture.
Une œuvre étonnante, dont la tension reste constante du début à la fin, grâce notamment à l'utilisation d'une musique inquiétante. Un certain romantisme caractérise l'anti-héros, issu d'un milieu misérable, spoiler: dont le chemin de croix se terminera mal . Un an avant "Taxi driver", Lino Brocka choisissait d'adapter un roman populaire, non sans recourir à un mélo parfois appuyé, avec une puissance visuelle et une sensualité qui n'ont rien perdu avec le temps.
J'avoue être peu renseigné sur la situation actuelle des Philippines, mais après avoir vu ce film on ne peut que se dire qu'elle ne pouvait pas être pire qu'en 1975. "Voyage au bout de l'enfer" aurait très bien convenu comme titre aussi car l'horreur (prostitution masculine et féminine sordide, conditions de travail atroces, police violente peu sensible à la notion de justice, etc...!!!) que vivent les pauvres dans Manille est souvent insoutenable. Le film recèle pas mal de longueurs mais a le mérite d'aller vraiment jusqu'au bout de son très noir propos à l'image du tout dernier plan glaçant.