Très ancré dans le type de cinéma parisien bobo et branché, "Comme les autres" se savoure comme une petite comédie sympathique et sans prétention, sur un thème rarement abordé et donc d'autant plus nécessaire. L'homoparentalité, thème casse-gueule s'il en est (surtout pour un premier film), semble ici ne pas être si délicat que ça puisque le réalisateur, apparemment formé dans un type de réalisation industrielle, fonce droit dans son sujet sans aucun complexe. Et tant mieux, plutôt que d'un mélo larmoyant pour lequel il faudrait s'apitoyer sur la dure intégration et l'injustice dont sont victimes les personnages. S'il en rajoute toujours un peu trop (la romance avec une sans-papiers semble vraiment forcer le verrou de l'universel) et que la plupart des situations sont somme toutes carrément improbables (la rencontre par un accident de voiture en plein réveillon, la mère si gentille qu'elle accepte tout, la meilleure amie qui balance toutes ses frustration d'un coup), le réalisateur offre un petit film plutôt bien ficelé et très efficace. On s'attache aux personnages, à leur histoire, simple et belle, et la mise en scène, quoique peu révolutionnaire, laisse place à de beaux moments. Mais le mieux reste l'interprétation toujours juste de Lambert Wilson, l'un des plus grands comédiens français d'aujourd'hui. Face à lui, Pascal Elbé, plus sombre et moins approfondi, est un peu écrasé. Pilar Lopez De Ayala, en clone de Bérénice Bejo, et vu récemment dans l'excellent "Capitaine Alatriste", livre une composition touchante, simple aussi, sans pathos. "Comme les autres" réussit alors à sonner vrai car il s'inscrit dans une réalité généralement bien retranscrite, notamment ses clichés (la famille peu compréhensive, les femmes désolées de ne pas trouver l'homme idéal, mais toujours meilleures amies de l'homosexuel, les supers métiers et les supers appart's qui s'en suivent), et même si la démarche d'adoption sonne un peu maigre contrairement à ce qu'il en est vraiment, ce dive