Sandy est un film un peu bizarre en fait. C’est comme s’il y avait deux films en un. D’un côté il y a cette histoire d’ascension pour cette jeune chanteuse (Sandy jouant presque son propre rôle), dans un scénario basique mais pas désagréable qui ressemble à pas mal d’histoires que l’on trouve aujourd’hui plus dans la télévision jeunesse. C’est assez sympathique si tant est que l’on est sensible au genre. D’un autre côté, et c’est là que c’est moins plaisant, Sandy nous gratifie d’une tonalité comédie franchouillarde balourde à souhait ! Autant l’histoire de Sandy est à peu près digeste, autant les gags d’une lourdeur inqualifiable (autour de Galabru et du groupe de musique de Tchee) sont dévastateurs ! Rien que Galabru dansant sur du rock « maison » c’est un gag en soit que l’on aurait aimé ne pas voir ! Alors soyons franc, la première partie est assez concernée, après ça diminue un peu jusqu’au final tout en musique, et soyons franc, ce n’est pas non plus l’inondation de gags foireux, mais à la limite ils n’auraient pas été là, Sandy aurait été une comédie très correcte.
Le casting est mené par une Sandy Stevenson dans un rôle taillé sur mesure, et auquel elle apporte un certain relief. Pas spécialement mémorable actrice, elle se débrouille suffisamment pour convaincre, et les parties chantées sont convaincantes. Le souci c’est le reste ! Galabru qui se déchaine pour trois apparitions grand max ; Tchee qui fait n’importe quoi (mais bon voir Tchee au casting d’un film ça promet généralement du très lourd), et puis une belle galerie de la comédie franchouillarde avec Luis Rego ou Henri Guybet, bref, vous voyez, c’est du sur mesure ce casting ! Bon, on sent qu’ils se connaissent tous et qu’ils délirent ensemble avec enthousiasme, mais on reste sur de la pantalonnade souvent surjoué ! D’ailleurs on sent qu’ils sont là pour le cachet, leur présence étant souvent très partielles, juste histoire de mettre quelques gags.
Le travail formel est celui d’une comédie populaire basique. Michel Nerval emballe un film correct, sans plus, avec une mise en scène simple, des décors limités, une photographie que je n’ai pas forcément pu apprécier pleinement vu la qualité de ma copie, mais qui n’avait pas l’air spécialement recherché. Non, le film mise surtout sur la musique. Des morceaux musicaux plutôt comiques mais toujours assez sympathiques, nombreux, et qui apportent un peps certain au film. Si la bande son n’est pas forcément à la hauteur des compositeurs (si je ne m’abuse il y avait Bashung), ce n’est pas mauvais et c’est alerte.
En sommes, Sandy est une comédie sur la musique qui n’est pas désagréable, mais qui s’enlise sans trop d’explication dans la pantalonnade plutôt que de se concentrer sur l’ascension et les déboires de son héroïne qui auraient largement suffit, avec un peu de dégrossissement supplémentaire, pour tenir un long-métrage de qualité. Je donne la moyenne tout de même car je ne me suis pas ennuyé, et c’était bien mieux que ce que je craignais. 2.5