Cette année la plus grande Triade de la Mafia de Hong Kong va élire son nouveau leader: elle doit choisir entre Big D, un énervé violent et arroguant, et Lock, un mafioso père de famille aux allures de médecin. Les élections peuvent commencer, entraînant pots de vins, meurtres, poursuites tout ça sous l'oeil des flics... Le dernier film de Johnnie To était alléchant, on le pensait de retour pour une parodie musclée des forces de l'ordre et de la mafia. Et en fait c'est un tout autre style de mise en scène qui nous acceuille dans Election 1, beaucoup plus épuré, beaucoup plus réaliste, moins caricaturé et plus noir. Oui, depuis le génial "PTU", la mise en scène de To a beaucoup murie. Le réalisateur de "Breaking news" filme ici les élections du nouveau leader de la violence comme n'importe quelle cérémonie religieuse (comme une sorte de communion en faite), codes d'honneurs et gages de bonnes volontés comprises! La violence y est ici représentée comme normale, totalement intégrée dans la société, se déclarant et se votant avec un naturel politique. Cependant "Election 1" , ce n'est pas également ça, c'est également une représentation symbolique du pouvoir. Pendant tout le film, les gangs s'acharnent sur un sceptre qui donnera le pouvoir absolu a son détenteur, se donnant à un jeu de chat et à la souris jusqu'à la mort sans se rendre compte que le dit pouvoir leur glissera entre les pattes tel un sable insaisissable: le pouvoir n'est que le fruit de la possession exprimé par l'envi, l'égocentrisme et la jalousie. Le tout filmé par la caméra lente et soignée de Johnnie To, le film est une critique assumée de la violence et du pouvoir qui gangrènent la société de Hong Kong. Assez décevant quand même, on regrette le To d'autrefois, vif et rock'n'roll tout en appréciant le nouveau qui, quand à lui, est lent appliqué et vraiment, vraimentt sombre.