Non! Non! Non!
Ce film est à l'image de ce que l'on nous sert à longueur de temps: du politiquement correct, désormais sur celluloid!
Trop, c'est trop.
Même s'il faut rendre justice au réalisateur qui connaît son travail (j'ai trouvé la forme très réussie et l'ultra-réalisme de la mise en scène et du jeu ont une force indéniables), le propos est à contrario délayé, d'une bêtise et d'un non-sens effarants.
Non seulement le "héros" nous perd en cours de route (la mécanique est répétitive, le personnage n'a pas d'épaisseur, notre ampathie est plus que limitée...), mais le propos du film est des plus obscurs, voire douteux.
D'accord, nous ne sommes pas aux USA et le mauvais garçon peut s'en tirer... Mais que dire alors des motivations réelles du personnages?? Il nous en faut un minimum, surtout pour 2h35 de film. Désolé, pour moi, ça ne fonctionne pas.
Le pire, sans doute: on enfile les clichés comme dans un collier de perles et le tout devient limite nauséabond. L'idée de dépeindre un milieu carcéral deshumanisé, pourquoi pas! Mais ici, la sauce ne prend pas. L'exagération nous perd très vite, tout est corrompu, aucun personnage n'a son atome de bons sens, de réflexion, de compassion... Du coup, on reste à l'écart. On espère jusqu'à la fin une sorte de "rédemption", un éclairage nouveau, un tournant dans le scénario qui n'arrive jamais, jusqu'à la fin qui est d'un pompeux rarement atteint. Jusqu'au titre, gentiment provocateur, qu'on essaie très péniblement d'expliquer dans le film... C'est râté.
L'interprétation du jeune comédien réussi à nous maintenir éveillé, mais hélas, ce film est bel et bien symptomatique de notre époque: dès lors qu'on manque d'idée, on se réfugie derrière les sujets à la mode, ces pauvres déliquants pris dans un engrenage, le communautarisme et blablabla... Un énorme ras le bol ressort de tout ça. Nous n'avons même pas ressenti la moindre émotion tant les personnages sont antipathiques, le sujet convenu et le propos scabreux.