Les meilleurs films sont toujours les plus discrets.Preuve en est avec cette pépite franco-espagnole venue de nul part,mettant en scène,et ô combien avec beauté,un vieux garçon paumé et une voisine excentrique et sensuelle.Entre Tati et Almodovar,entre burlesque et onirique,le film de Javier Rebollo est en apparence d'une simplicité extrêmement touchante.Mais bien au-delà de cet amas de scènes routinières aussi pures que belles,"Ce que je sais de Lola" cache une tendresse rare,une subtilité de ton et un conduit scénaristique franchement splendide.La mise en scène,très calculée,ne nuit pas pour autant à l'aspect reculé du film,et au contraire,on est envoûtés du début à la fin par ses plans sublimes qui riment avec l'esprit du personnage principal,à cette photographie si parfaite et si soignée,à ses contrastes fascinants dignes d'un Johnnie To (si si!) et ses éclairages sournois.Porté tout du long par un acteur épatant de non-dits et d'immobilisme (Michaël Abiteboul) et par la belle Lola Duenas,rescapé du malsain "Volver","Ce que je sais de Lola" est un film infime,minuscule,préçis,un film ou le rien côtoie le tout,ou le plus microscopique des êtres affronte le plus misérable des drames.Si il faut reconnaître,même si l'on se force à l'avouer tant le film est adorable,que le principe de la routine filmée en plans fixes tourne parfois au répétitif et qu'il lasse par moment,on ne peut au final qu'être ému par ce voyage dans le coeur d'un homme vide d'émotions et de sentiments,et dont la vie ne se résume qu'à la répétition d'actes simples et vitaux.Un film gris comme un ciel d'automne,mais dont les rayons de soleil ne demandent qu'à être devinés.Une porte qui s'ouvre comme un secret que l'on dévoile,la mort d'une vieille dame comme la fin d'une ère,l'observation d'autrui comme une survie ultime à la banalité,l'horizon de la mer comme l'infini reproduction du présent.Voilà tout ce que l'on peut ressentir des images du film après s'être attaché pendant 1h50 à cet homme à pr