Bien sûr, on peut se cantonner dans l'éros sous le regard du mâle qui fantasme, stoïque ou à peu près pour se rattraper ensuite avec sa régulière... Surtout qu'on sait que le cinéaste exorcise lui-même tout un pan de son histoire en nous servant ces magnifiques images agrémentées de dialogues parfois un peu abrupts, pour ne pas dire tordus. Il n'en reste pas moins que c'est une oeuvre forte, équivoque à souhait, mais d'une certaine beauté en soi, il y a des moments très émouvants, je pense à ces gros plans du masculin et du féminin qui se toisent, hé oui, sexualité masculine et féminine sont aux antipodes depuis que le monde est monde... En tant que femme, j'admets bien que le sexe pose question, soit tabou, par tout ce qu'il recoupe, plaisir, tentation, chantage, procréation, commerce, abus de pouvoir, mystère, mysticisme... Et Brisseau est loin d'être complaisant, il s'égratigne lui-même tellement à travers son acteur masculin, qu'il a choisi séduisant, ça crée un vertige à défaut de tout à fait convaincre, en tous cas on évite le malsain et la morale est sauve !