'' Les Anges Exterminateurs '' est une oeuvre dense, importante et dérangeante.
Cependant, son côté subversif, lié à la sexualité, n'y est pour rien: les scènes érotiques sont magnifiques, presque discrètes au sein de l'immense machination tragique. L'esthétique -bien que remarquable- n'est pas phénoménale et ces séquences ne sont pas le cœur de l'intrigue. L'enjeu se situe autour; avant et après. Le titre étant concrètement l'une des thématiques abordées.
Évidemment, on perçoit Brisseau au travers du personnage principal, fermement campé par un François Van Den Driessche plus émouvant que jamais. Néanmoins, ignorons l'aspect défensif pour en retenir l'essence; l'enchevêtrement des relations humaines. Beaucoup de réalisateurs l'abordent, mais rarement avec une telle finesse.
Ce qui devient épatant, c'est que dans le film, les relations appartiennent à 'un tout', qui relève du genre fantastique, absolument infernal, voir pervers. Sommes-nous notre propre vérité ? François pense qu'il a le contrôle, or sa manipulation est totale.
Enfin, cela demeure ancré dans la quête du plaisir, au féminin. C'est la partie poétique et baroque de l'œuvre, notamment au travers de confidences et de 'jeux'. Difficile de démasquer quelque chose qui fait appel à la fois à la perception sensorielle et à la conscience.
Après les événements, vécus du point de vue de François, pour le spectateur, le dénouement est d'une violence étouffante. La cruauté humaine, le destin, la souffrance -ce final crée une perte de repères. La scène n'est pas graphique et, sortie de son contexte, demure anodine. Or, c'est juste parce que le film nous a happé , nous a questionné et nous a touché, que la dernière partie nous dérange.
Rien que cela force le respect.
La singularité de se métrage est totale. Ce n'est pas un coup de cœur. Par contre, il s'agit d'une œuvre considérable, parce que douloureuse et belle; elle scrute et fouille notre être.