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BlindTheseus
307 abonnés
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0,5
Publiée le 12 janvier 2010
Dans un cadre champêtre l'adaptation d'une tragédie grecque se déroule plus ou moins lentement, et dans laquelle des amazones au tempérament aussi grand que l'intelligence se débattent avec des bergers ou des méchants attitrés (Lycidias) qui se révèlent d'ailleurs pimenter cette bluette sentimentale qui réussit à être plus puritain que l'oeuvre. Du cinema peut-être français, mais surtout d'un autre temps.
Le vent dans les feuilles, qui agitait aux larmes le coeur de la belle Delphine du "Rayon vert", est arrivé, après bien des détours et bien des incarnations, jusqu'aux Amours d'Astrée et de Céladon. Dans ce film, parmi les plus beaux qui soient, il trouve une place à sa mesure. Andy Gillet et Stéphanie de Crayencour sont deux ivoires vibrantes, au travers des voix et des gestes desquels la foi amoureuses et les artifices manifestes de l'art, effectuent un transfert permanent et réciproque d'une dimension à une autre : l'amour infini existe, au travers de figures poétiques, d'accessoires, du chant puissant de la nature, et c'est la poésie qui fait couler les larmes des amoureux et des spectateurs quand elle accomplit leur voeu. Le film ouvre un passage vers une Arcadie sublime, que nous pouvons aujourd'hui nous figurer, goûter et presque concrètement atteindre car elle est est constituée de vent et de mots, d'élans éperdus et de mythes, de larmes, d'étoffes et de corps tout à la fois.
Le film de Rohmer n’est ni le chef d’œuvre encensé par les Cahiers à un point tel que la critique ne veut plus rien dire (on supposera qu’ils ont rempli leur devoir de reconnaissance envers leur père), ni ce film ridicule descendu avec virulence par d’autres. Rohmer inscrit son projet esthétique autour de la nature et de la peinture. Une nature verdoyante dont nous pouvons véritablement ressentir les manifestations (le bruissement du vent dans les arbres, le son direct de la forêt et des oiseaux). Quant à la peinture (et la sculpture), Rohmer convoque Poussin, Chardin et Fragonard et construit ses plans comme des tableaux (on pense à ces bergères endormies ou à ce sein découvert). C’est ici la réussite du film, tant le cinéaste nous avait peu habitués à accorder tant d’importance au travail pictural. Après, il est nécessaire d’accepter le maniérisme du texte, certainement emprunté à l’ouvrage de référence, ce qui n’est pas forcément aisé tant il ne parvient pas toujours à échapper au ridicule. On peut faire abstraction de certains anachronismes ou de certaines invraisemblances, mais il sera difficile de ne pas rire à la vue d’un Céladon d’1,80m avec des épaules de nageur, déguisé en fille sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Difficile aussi de ne pas être exaspérer devant la bêtise obstinée d’un Céladon amoureux d’une bergère toute aussi cruche que lui… Je doute fortement qu’au XVIIème siècle, les jeunes étaient à ce point crétins! Quant à la profondeur du propos, je la cherche encore. On a bien 2 ou 3 séquences intéressantes (sur l’amour ou sur la nature des dieux) mais qui ne s’illustrent pas pour leur richesse réflexive mais pour leur légèreté, quelque peu naïve certes, mais sans conteste pleine d’une vitalité réjouissante (principalement grâce au personnage de Hylas). A 87 ans, Rohmer fait preuve d’une jeunesse attendrissante pour traiter ses thèmes de prédilection (fidélité et amour libre). Ca donne le sourire, à défaut de voler très haut.
Au regard de tous ces cinéastes qui font un usage démagogique et complaisant de la violence et du cynisme on a presque envie de remercier Rohmer pour oser aujourd'hui faire un tel film: un marivaudage en gaulle vu de la Renaissance ! Si l'angle d'attaque force (encore) le respect le vieux maitre n'en fait pas grand chose et se contente d'un exercice de style sans grand enjeu en matière de cinéma. Le plaisir que l'on prends à ce film réside dans la satisfaction que l'on a à retrouver l'univers du cinéaste avec ces jeunes gens volubiles,ce cadre impeccable et ces anachronismes délibéres qui donnent souvent au film une dimension poetique.
L'astrée ,une pastorale de 5000 pages , écrite en 20 ans au début du XVII em, et réputée complètement illisible : le défi du réalisateur était osé.Dans un sens ,il est resté fidèle à l'oeuvre :c'est pas regardable ... On dirait un film amateur tourné par des lycéens avec un camescope .
J'étais, avouons-le, peu tenté par le kitsch du dernier Rohmer - pendant longtemps mon réalisateur préféré -, et la première partie de cette adaptation précieuse (le ton Rohmerien, à la fois charmeur et irritant, éclate dès les premiers dialogues !) de "l'Astrée" d'Honoré d'Urfé a confirmé mes craintes : n'y décèle-t-on pas finalement chez Rohmer les premiers signes de la sénilité, et son choix - intellectuellement indiscutable - de l'adaptation au pied de la lettre de mignardises du XVIIe siècle ne condamne-t-il pas "les Amours d'Astrée et de Céladon" au ridicule ? Il faut patienter tant bien que mal une bonne heure pour que les mécanismes pervers de la fiction Rohmerienne se mettent en place : dès lors que la machination du vieux druide conduit le héros au travestissement, pour mettre à l'épreuve l'obstination butée des deux amoureux, le film devient brûlant, conjuguant une sensualité inédite chez Rohmer avec son habituel génie dans la chronique pantelante de l'amour. 30 minutes de pur génie.
Jusqu'à ce que je découvre que ce film était bel et bien sur allociné, je pensais avoir à faire à un film amateur... En effet, un triste palmarés d'acteurs théatraux qui ne savent pas poser un soupçon de justesse dans leur jeu, ni même gérer leurs intonations... en d'autres termes, ils sont trés mauvais... C'est plat, c'est long, la qualité d'image est loin d'être excpetionelle... Bref, on s'ennuie... Les personnages sont tous aussi agaçants les uns que les autres, excépté le druide qui est le seul à rester crédible dans son jeu. Et, je dois également avouer, que la scène finale est grotesque à souhait... On attend tout le long du film qu'ils se retrouvent, c'est vrai quoi, pour être finallement confronté à une scène pitoresque, qui ne nous offre même pas un supçon de sentiment...
Superbe, merci Rohmer pour toute cette finesse, cet esprit libre, cette audace de servir un si beau texte et de le servir de cette façon si unique, si belle, si surprenante...il faut se laisser porter devant un tel film...laissez vos craintes au vestiaire, calez vous bien dans votre siège et acceptez l'indicible.
Un grand moment de cinéma … son naturel, sa pureté, son romantisme sans faille nous fait flotter dans un bonheur intense. Les paroles délicates, le cadre enchanteur, la façon atypique de filmer font de ce film une réelle préciosité.
Bon film. Je suis surtout content d'avoir pût découvrir cette histoire dans un film. Ca évite de lire le bouquin qui fait plus de 5000 pages, même si le film est forcément moins complet. Néanmoins, ca suffit à passer un bon moment.
Champêtre mais peu festif ! Rhomer s'est raté sur ces amours-là ! L'étoile pour Céladon, d'une réelle beauté androgyne ! Sinon, rends-moi le barde d'Astérix, Joyce !
On se laisse aller avec délectation au rythme de ce suspense romantique, à la fois si désuet mais si frais, dans sa manière de s’affranchir du registre soutenu sans y enlever de son raffinement, et de l’animer par des personnages candides mais spirituels, interprétés par d’excellents acteurs, qui par leur présence, donnent vie à la sensualité teintée d’un érotisme délicat qui s’y prête. LES AMOURS D’ASTREE ET DE CELADON est un marivaudage précieux et charmant, plein de grâce, de lyrisme et d’élégance. Avec une incroyable rigueur et beaucoup de sophistication, Rohmer réussit à ressusciter et revigorer un genre, une ambiance naturelle et un registre de langue, et par la même occasion, trouve une nouvelle jeunesse.
Un peu "niais"... et fort peu crédible, le déguisement de Céladon; et trop de "pudeur" dans les vêtements ; pas très beaux, les costumes... On voit même (ma voisine l'a noté!) le slip de Astrée tout au début du film (je ne l'ai pas vu, moi ...Et vous ?). Sensualité de mise en scène de cinéma, par moment, faussement jouée. Artificiel ! Il est vrai que Rohmer a un parti-pris d'expression vocale compassée dans ses premiers films (du moins): mais là, je trouve que "ça ne passe pas" ! Les Arcadies s'y trouvent bien représentées cependant , avec tous les ingrédients "classiques", ce qui dispense de lire d'Urfé ou Sannazarro, ou la Diane de Montemayor qui sont vraiment longs, longs, longs à lire ! Les textes , par contre , sont fort intéressants et donneront de bons sujets de réflexion à ceux qui voient l'Amour sous une seule forme et ne questionnent ni la Fidélité ni l'Infidélité (par exemple !). En tous cas, l'ensemble est rafraîchissant et quelque peu réjouissant, surtout pour ceux qui n'ont pas "la chance" de vivre parfois dans les derniers endroits où l'on peut, au moins dans des fêtes, jouer au "paganisme" (wiccas,earth festivals, burning man, rainbow gatherings)!....
Une petite leçon sur l'art du couple de temps en temps ne fait pas de mal. Le film offre un bel éventail de situations de couple, d'adultère et autres pratiques... Un film que je n'ai pas regretté bien l'affiche me laissait croire à mieux. On notera un petit clin d'oeil au monde cruel de l'audiovisuel au service du petit écran. Pour ma part je suis allé voir ce film pour y voir Franois CLUZET et André DUSSOLLIER que j'avais adoré dans "Ne le dis à personne". Bref, un film que je ne conseille et déconseille pas. En gros : faites votre opinon seul sur ce coup.