Considéré comme un Cronenberg mineur, simple film de commande pour son auteur, "Les Promesses de l'ombre" n'a pas à pâlir face aux autres films du réalisateur. Loin du mystérieux et du fantastique qui a fait la réputation du sieur Cronenberg, "Les Promesses de l'ombre" s'inscrit dans le milieu de la mafia russe londonienne, avec un zeste de proxénétisme dans tout ça. Certes, si pour ma part il ne s'agit pas du meilleur Cronenberg, il n'empêche que "Les Promesses de l'ombre" a de grandes qualités, même si j'aurai préféré un poil plus de surprises et de folie. Mais bon, inutile de faire la fine bouche devant le film qui nous propose de la qualité, avec une mise en scène toujours fidèle au savoir faire de Cronenberg, une histoire cohérente qui manque un poil de surprises hélas (je le répète), le tout servi par un casting aux petits oignons. Le trio Mortensen/Watts/Cassel fonctionne à merveille, de plus que les seconds rôles possèdent aussi une personnalité bien développée, ce qui est rare de nos jours (je pense notamment aux personnages campés par ce cher Jerzy Skolimowski qui abandonne la caméra un instant pour faire l'acteur, ainsi que Armin Mueller-Stahl, glaçant en parrain de la pègre). "Les Promesses de l'ombre", pour ce qui n'était censé qu'être un simple divertissement, est bien plus que ça, le film nous plongeant dans un univers dur et âpre rappelant les gangsters de chez Scorsese, le côté rock n'roll en moins pour privilégier le réalisme, réalisme qui marque l'ambiance du film du début à la fin. Décidément, David Cronenberg n'est pas encore prêt à être sénile tant le bonhomme nous sert encore de bons films, à l'instar du récent "Cosmopolis", même si il s'agit d'un tout autre genre. Même en étant moins bon que les autres réalisations de ce cher Cronenberg, "Les Promesses de l'ombre" demeure un film de qualité.