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212 critiques
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4,0
Publiée le 26 juin 2024
Oeuvre audacieuse, autobiographique de Marjane Satrapi, explorant les turbulences de la révolution islamique et de la guerre Iran-Irak. À travers les yeux de Marjane, le film interroge sur la manière de se définir dans un contexte de répression, où la résistance passe par l'humour, la musique et la culture.
En mettant en évidence Téhéran, comme un personnage à part entière, et comme un lieu de souvenirs et de changement, où le conflit entre modernité et traditions règne, elle symbolise la répression et la guerre marquée par l'animation en noir et blanc.
Quant à la représentation et la considération de la femme dans une société ultra patriarcale, la quête d'émancipation et la recherche identitaire de Marjane offre une critique incisive, drôle et touchante du régime du Shah et des dynamiques oppressives qui persistent sous la République islamique.
Une véritable réussite cette adaptation de la BD du même nom. Drôle, touchant, triste et surtout très réaliste! J'avais lu la BD il y a quelques mois et j'avais donc eu la surprise à ce moment là, c'est pourquoi je ne mets que 3 étoiles. Mais pour les novices, c'est un 4 étoiles sans hésitation. C'est excellent et à ne surtout pas rater!
"Persépolis" est l'adaptation homonyme de la bande dessinée de Marjane Strapi contant sa vie à Téhéran et à Vienne. Ce film a remporté le prix du jury à Cannes. Tout d'abord, il faut dire que la réalisation de Vincent Paronnaud et de Marjane Strapi est vraiment magnifique. Les touches de noir et blanc sont vraiment magnifiques et les effets qu'ils donnent sont d'une ingénuosité étonnante. Cependant, le montage trop saccadé peut gâcher parfois le plaisir que l'on prend. Ainsi, les évènements s'enchaînent et les nombreuses éllipses sont parfois énervantes. Le spectateur aurait pu préféré une narration plus fluide mais cela est vraiment pardonnable puisque la réalisation est exceptionnelle. De plus, les anecdotes contées sont parfois très drôles et permettent de traiter le sujet de l'Iran avec beaucoup de légèreté sans toutefois omettre l'importance de celui-ci. Là est la force de ce film. En traitant le film avec une certaine légèreté grâce à l'animation, les réalisateurs nous font réellement comprendre, si ce n'était pas déjà fait avant, l'ampleur de la crise iranienne. Quelques scènes sont vraiment très drôles (notamment la scène de l'interprétation de "Eye Of The Tiger"). De plus, les dialogues sont vraiment très bons. Le personnage le plus chanceux concernant les dialogues d'ailleurs est le personnage de la grand-mère doublé par Danielle Darrieux. Son personnage est vraiment délicieux, et est sûrement le plus abouti. Concernant le doublage, c'est assez contrasté. Si les femmes (Deneuve, Darrieux, Mastroianni) s'en sortent très bien, les interprètes masculins ont plus de mal. Mais, ce n'est pas non plus catastrophique. Ainsi, sans être un chef d'oeuvre, "Persépolis" redonne à la France une certaine force dans le secteur de l'animation et se révèle être un très beau film.
Il est des bonheurs qui se partagent avec émotions, « Persepolis » en fait partie. Prix du Jury à Cannes cette année, une sortie sur les écrans précédée d’un mirifique bouche à oreille, personne ne peut ni ne doit y rester insensible. Adapté de la BD éponyme, l’histoire de Marjane Satrapi si spécifique qu’elle soit touche dans ce qu’il y a de plus personnel, mais surtout pour son côté universel. A l’inverse du traitement épuré et stylisé de l’animation en noir et blanc, ici pas de manichéisme, aucun schéma sociétal n’est idéal ni dans le bien, ni dans le mal. Satrapi dépasse le stade diatribe féroce sur la nocivité d’un pouvoir dictatorial (ici la république islamiste de l’Iran). Elle s’attache au facteur humain, à a capacité de l’homme à conserver son intégrité et sa dignité. C’est un véritable message d’espoir qu’elle diffuse au gré des évènements, griffant au passage l’aberrance de systèmes qu’ils soient religieux ou pas, peu importe le continent… La valeur pédagogique de ce film n’étant pas la moindre de ses qualités. Le ton général contribue énormément aussi à nuancer nos ressentiments, les bons ou gros mots fusent autant que les larmes retenues. La haine est absente. Techniquement parlant, le peu de fioritures qui accompagne les images donnent à chaque scène un côté essentiel, une urgence de la démonstration, comme si tout à chacun devait évoluer au mieux dans un grand théâtre de marionnettes. Pour le clin d’œil, « Persepolis » est tantôt aussi léger qu’une pluie de fleurs de jasmin, tantôt aussi éprouvant à regarder que la toile de Munch, « Le cri ».
D’un point de vue purement artistique, Persepolis est presque un chef-d’œuvre. Il n’est pas une simple version animée de la bande dessinée. Il est un véritable film où sont élaborés de manière parfaite un équilibre entre scènes d’actions et de réflexions, une extraordinaire musique, de superbes dialogues, des jeux d’ombres et de lumières, ainsi qu’un usage narratif des contrastes entre noir et blanc, et couleurs. Il est aussi parfait quand aux sentiments, à l’histoire et à la poésie qu’il réussi à mettre en valeur. Cependant, on doit déplorer certains aspects de Persepolis. Ainsi, même subtilement distillés, anti-américanisme et anti-occidentalisme primaires percent. Les tortionnaires à la solde du Shah sont efficaces, selon l’auteur, parce qu’ils ont été entraînés par la CIA. Pourtant leurs successeurs islamistes se sont montrés cent fois plus efficaces et bien plus ignobles sans avoir jamais été formés par la CIA. L’opposition au Shah puis au régime des Ayatollah semble, selon elle, se résumer surtout aux opposants communistes. Pas un mot sur les autres opposants libéraux démocrates. La complaisance des partis de gauche iraniens et Occidentaux pour les exactions islamistes est édulcorée, et symbolisée par l’oncle communiste que l’auteur s’évertue à positiver. La guerre elle-même semble, à ses dires, être due non pas surtout aux errances des révolutionnaires islamistes, et la folie des grandeurs de Saddam Hussein, mais au cynisme des occidentaux qui ont vendu des armes aux deux camps. Le fait que les forces antagonistes auraient pu tout aussi bien s’adresser aux Soviétiques, ou aux Chinois, pour leur achat d’armes, semble être absent des arguments de Marjane Satrapi. Le jeu pervers de l’URSS dans la région est également absent de sa présentation gauchiste et politiquement correcte du drame iranien. L’excellence de la démarche artistique de Marjane Satrapi ne parvient pas à masquer son parti pris idéologique que les critiques semblent étrangement avoir occulté complètement.
Génial, j'ai trouvé ce film super, l'histoire pourtant dramatique, est tournée avec humour surtout grâce à la voix-off et aux musiques entraînantes ! C'est également un film très intéressant sur l'Iran et j'ai appris beaucoup de choses. Mais, ce n'est pas un film comique, il y a aussi énormément d'émotions, et on peut verser une petite larme lors des scènes familiales !
Incontestablement, une des réussites de 2007. Un alliage détonnant d'Histoire et d'histoire, qui en changeant régulièrement de tons (grave, humoristique, trivial) véhicule un bel éventail d'émotions. Satrapi pose un regard personnel et intelligent sur les obscurantismes politique et religieux, la condition de la femme, l'adolescence etc... Son regard est également très critique quant à la société occidentale, c'est une bonne chose.. On aurait même aimé que le film se prolonge pour voir comment l'artiste aurait traité les rapports Iran/ Bush et qu'elle aurait été sa peinture de Paris. Toujours est-il qu'un film qui prône la liberté avec autant de tempérament, ne peut être qu'une bonne chose, à une époque où les libertés individuelles reculent chaque jour un peu plus, même chez nous : fermeture des bars à 2h, interdiction de fumer, de se rassembler devant les immeubles, droit à la grève bafouée, temps du travail qui augmente, accès à la culture de plus en plus difficile... Vive les coups de gueule, vive le cinéma, vive Persepolis.
On pourrait presque faire de "Persepolis" un film pédagogique et explicatif d'une certaine histoire du Monde si seulement le film n'était pas autobiographique. Ce n'est pas un reproche car les personnages évoluant autour du personnage de Marjane sont très interessants et notamment celui de la grand-mère. "Persepolis" permet de revenir sur l'histoire d'un pays dont on parle beaucoup mais qu'on connait finalement assez peu, à savoir l'Iran ; et déjà rien que pour ce petit cours d'histoire, le film vaut le coup d'oeil. Au niveau graphique, le film reste dans un adapatation stricte du style BD en 2D et noir et blanc ce qui le rend un peu fade d'autant que l'absence de musique laisse parfois des blancs.
A voir et revoir. C'est l'Iran (Axe du Mal selon G. Bush) vue de l'intérieur ! Eh oui avec de tels raccourcis on oublie vite que les Iraniens sont d'abord et avant tout les premières victimes de leur propre système politique. Comme disait si bien Sting " I hope the russians love their children too", pour dénoncer la guerre froide
Présenté à Cannes en compétition Persepolis est un dessin animé français totalement atypique : à l'heure où les ordinateurs permettent une surenchère dans le graphisme, on a ici une oeuvre très épurée dans la forme, le plus souvent en noir et blanc. Noir et blanc : des couleurs qui représentent tout à fait, pour nous, l'apparence physique de la femme iranienne, enfermée dans sa tenue musulmane. Iranienne : c'est la nationalité de Marjane Satrapi, qui, avec l'aide de Vincent Paronnaud, a tiré un film des 4 BD dont elle était l'auteur. Un film qui a enchanté la Croisette en mai dernier, spectateurs et critiques réunis. Très autobiographique, "Persepolis" raconte l'histoire d'une jeune iranienne, née dans une famille ouverte et progressiste, depuis le régime du Shah jusqu'à aujourd'hui. C'est bourré d'humour et de tendresse et on apprend beaucoup de choses sur le sort des femmes en Iran, ainsi que sur les modifications progressives de cette société. Un film intelligent, passionnant et nécessaire. Un Prix du Jury cannois parfaitement mérité.
Doté d'un scénario bien écrit en reprenant des faits historiques, "Persépolis" entraîne le spectateur dans un récit autobiographique prenant par sa légèreté et sa simplicité. De plus, la réalisation est très réussie en choisissant l'animation en noir et blanc. Par ailleurs, les personnages sont haut en couleurs et ils apportent tous quelque chose au long-métrage. Ainsi, le film est divertissant, drôle et touchant à la fois tout en captivant parfaitement le spectateur, à voir !
Un très beau film d'animation autobiographique de Marjane Satrapi, qui retrace son enfance en Iran, ses quelques années passées en Autriche, son retour en Iran et enfin son arrivée en France. Son histoire est semée d'embûches, certaines liées à l'histoire de son pays, d'autres à son histoire personnelle, et elle parvient à les retranscrire avec une franchise et une dignité touchantes. Mais elle laisse également place à l'humour : drame et comédie se confondent dans "Persepolis" à la perfection. Graphiquement intéressant, ce film est une vraie réussite.
Face au concert de louanges, j'ai fini par aller voir ce "Persepolis" qui, pourtant, ne me tentait pas du tout. Au final, la surprise est effectivement totale devant ce petit bijou à la sensibilité extrême. Parfois très drôle dans le recul de la cinéaste vis-à-vis de sa naïveté enfantine, le métrage est peu à peu gagné par l'amertume et la nostalgie. Traitant sans faux-semblants le régime actuel de Téhéran, la cinéaste s'en prend à toutes les tentatives de répression et son caractère rebelle et légèrement anarchisant ressort dans de nombreuses séquences jubilatoire. Avec une clairvoyance et une franchise totale, elle se livre sur le plan personnel, tout en décrivant l'état pitoyable de son pays et de l'Europe (le passage à Vienne est un grand moment). Au final, faites taire vos éventuelles réticences et laissez vous charmer par ce dessin-animé intelligent et même esthétiquement beau à de nombreuses reprises.