"Peur(s) du noir" a comme atout principal son originalité : une pièce collective autour du thème de la peur, en dessins animés utilisant uniquement le noir et le blanc. Peur de mourir, angoisse du monstre, visions cauchemardesques et sanglantes, ou bien peur d'un paysage effrayant, d'une métamorphose imprévue... ces six variations sont véritablement flippantes. Et c'est, après l'originalité du film, le seul atout qu'il propose. car en fait, de cette étrange série (fortement déconseillée aux enfants : sexe, vulgarité, décapitations, et complexité du montage) ne sort qu'une vague sensation d'écoeurement. L'ensemble n'est pas si cohérent qu'on le dit, ou du moins il l'est à condition de mettre de côté le montage imprévisible et complètement abstrait. C'est-à-dire que le projet ne tombe pas dans l'inégalité, les morceaux ayant tous en commun ce noir et blanc utilisé d'une manière toujours renouvellée. Les rajouts musicaux sont excellents, les techniques utilisées souvent crédibles, mais dans ces six oeuvres (dont on oubliera simplement la dernière, incompréhensible histoire d'un homme chauve dans une maison sans sortie), dont certaines jouent au départ de la caricature avec exagération, il manque une réelle distinction de la personnalité de chacun : évidemment, on sait faire la différence entre 3D et coups de crayons, mais les obligeances sont tellement spécifiques qu'au final, les courts-métrages finissent par se ressembler - ce qui est peut-être voulu, pour créer un malaise, et justement une fameuse cohérence - . Mais on est un peu frustré de n'aperçevoir seulement le style de chacun, et de ne pas vraiment pouvoir les dissocier. A l'exception de l'excellent épisode sur le monstre des marais, qui contient une véritable particularité esthétique et une concentration plus large dans l'atmosphère et le paysage, le concept du collectif reste bloqué à cette barrière-là. Et puis, sinon, des intermèdes insignifiants - et qui n'ont pour but, apparemment, que de faire durer un p