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lioneldelyon
15 critiques
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5,0
Publiée le 31 décembre 2022
John Cameron Mitchell nous revient en pleine forme avec une chronique sensuelle et sexuelle, libertine et libertaire d'une force dévastatrice. Il alterne avec réussite des scènes de comédie à l'humour ravageur, d'émotion et de sexe crues. Sur ce sujet casse gueule, il évite la vulgarité crasse et nous parle non pas de sexe mais d'amour et de la recherche si difficile du bonheur et de l'équilibre. Ses personnages nous renvoient à notre propre solitude, à nos blocages les plus enfouis et abattent, sans jamais céder à la facilité, nos barrières morales ou sociales. Il faut dire que ses acteurs tous méconnus, y mettent beaucoup d'eux et sont incroyables de naturel et de présence. Tous ont d'ailleurs mis leurs propres expériences pour composer leurs personnages. Paul Dawson qui arrive à nous émouvoir aux larmes (mais qui sait aussi faire preuve d'une très grande souplesse!) et Sook-Yin Lee (excellente en "sexologue" frigide) sont d'immenses révélations, mais tous les acteurs à l'unisson se donnent au delà de toute réserve et de tout tabou. A la différence de Breillat ou de Clark, la chair n'est jamais glauque ou triste, elle est au contraire l'expression d'un espoir, d'une promesse, celle de la tendresse, du respect et de l'Amour. John Cameron Mitchell aime ses acteurs infiniment et arrive à créer un lien d'empathie entre eux et nous. Ainsi, le spectateur n'est jamais mis en position de voyeur libidineux, mais il se retrouve presque en position d'acteur, d'ailleurs l'un des personnage le confirme en disant: "Regarder, c'est déjà participer". Cet hymne à la liberté sexuelle, dans un monde post 11 septembre triste et réactionnaire, vous ouvre l'esprit, l'âme et le corps comme rarement un film de cinéma ne l'a fait. Osez ce film pour ouvrir votre esprit et retrouver un semblant d'espoir dans l'humanité. Tout n'est pas pourri ici bas et ce Shortbus nous fait revenir à des sentiments simples, mais très sains! Plus qu'un film, une expérience artistique déjantée et unique!
Un film sur la complexité de l'être, sur les blessures de sa vie, sur sa nécessité de l'Amour, quelle que soit l'apparence première de cet être. Le début du film axé sur la "performance physique" libère du voyeurisme et permet l'accès au sensible. Un film grâce auquel on sort différent, mis face à nous même. Superbe car universel.
Contrairement a Ken Park, Shortbus a un propos et pourrait etre un film "classique" si les scènes "crues" avaient été asseptisées. On ne survole pas tous les jours un New York en papier mâché.
Film vraiment sans intérêt,je ne vois pas trop quel message il veut faire passer, esthétiquement c'est assez mitigé,les images sont crus et n'ont vraiment pas d'intéret artistique. (hétérosexuel accrochez vous!).Je n'ai rien contre la liberté sexuelle mais ce film bien que choquant n'apporte rien de nouveau. (pour les gens qu'on l'impression d'être intelligent en allant voir ce film, ayez le courage de louez un film porno).
Les aventures sentimentalo-copulatives d'une poignée de New-Yorkais (une sexologue, un couple gay, une dominatrice...) convergeant vers un Eden du plaisir, Shortus, sorte de lupanar arty et underground. Jusqu'ici, grosso-modo, quand des scènes de sexe non simulées étaient présentes dans un film, c'était soit à dessein purement masturbatoire, soit pour faire de la provoc'. John Cameron Mitchell signe ici une oeuvre sur le sexe en réalisant un tour de force tenant de l'inédit : filmer explicitement des ébats parfaitement intégrés (et même retrospectivement indispensables) au récit sans que jamais son film ne puisse être taxé de pornographique. Loin de tout caractère dérangeant, voyeuriste ou gratuit, la fesse est chez Mitchell naturelle, saine, ludique et marrante. Un résultat bluffant qui doit beaucoup aux acteurs, parties prenantes du processus créatif, et à la confiance instaurée par le cinéaste. Mais il n'y a pas que du cul dans Shortbus, et c'est là qu'on peut déceler un certain déséquilibre, car la partie sentimentale paraît un peut trop classique en regard des innovations précitées. Heureusement, on jouit d'une réalisation fort belle (les transitions assurées par virevoltage dans un New-York en carton-pâte numérique sont simples mais efficaces), et on passe un moment inoubliable, étonnant, parfois émouvant et souvent hilarant (je ne pourrai plus jamais entendre l'hymne national américain sans penser au film).
Shortbus s'ouvre magnifiquement sur une musique entraînante et des scènes explicitement sexuelles, dans le but d'avertir le spectateur de ce qui l'attend par la suite... Les plus sensibles quitteront la salle. Mais ceux qui restent auront une chance de saisir cette impression de douceur et de tendresse unique qui caractérise le film. Les rôles sont attachants, portés par des acteurs simples et naturels, dans des situations à la fois drôles, ridicules, touchants, sublimes... Mon préféré reste le personnage de James, et je pense qu'il touchera beaucoup de monde.