Félcitez moi, je viens enfin de finir de voir ce « Into the wild » après presque une bonne dizaine de tentatives, toutes soldées par un sommeil contre lequel je n’ai pas pu lutter. C’est dire si j’ai trouvé ce film passionnant ! Je m’en suis lontemps voulu pourtant, me disant que c’était un sacrilège de me laisser aller et dormir plutôt que de suivre l’histoire d’un film avec des messages aussi forts, une oeuvre aussi poétique et riche en leçons philosphiques. Au bout du compte ce n’était pas une si mauvaise idée que ça en fait, de privilégier une bonne sieste ! Non pas qu’il soit totalement inintéressant, mais le rythme de ce film est tellement lent, les scènes silencieuses avec leurs musique de fond tellement ennuyeuses, les paysages si peu impressionnants -pourtant je suis du genre à aimer ce genre de vues pittoresques dans les films- que tous les événements qui se succèdent en deviennent aussi monotones les uns que les autres, parfois aberrants à y réfléchir. Christopher fuit un monde matérialiste, prétentieux et hypocrite alors que toutes les portes du succès lui étaient pourtant ouvertes, pour se consacrer à une quête solitaire vers le bonheur, en s’isolant au milieu de la nature. Au fur et à mesure de ses expériences, il tire ses propres conclusions, sauf que tout se passe uniquement dans sa petite tête sans que nous, spectateurs, l’on réussisse à y pénétrer suffisamment pour atteindre le fond de ses pensées. Tout reste trop superficiel, toutes ses théories demeurent ambigües. Oui, quelques phrases et extraits de livres nous sont récités par ci par là, mais on ne voit toujours pas le lien entre ces révélations et ce qui s’est produit pour en arriver à le concevoir. Tout se succède mais rien ne nous interpelle, il n’y a jamais rien de particulier à noter. En fait, le personnage principal s’isole tellement, se cloisonne dans sa propre bulle à tel point que même le spectateur n’arrive pas à le cerner. Entre les explications de sa soeur par rapport au contexte familial, la place qu’il a laissé en fuyant sa famille, et les différentes rencontres qu’il va faire le long de son parcours, on éprouve un certain détachement, qui se transforme en un désintérêt car on ne sait pas trop quoi faire de toutes ces informations. Ce film ne contient ni fait majeur, ni événement qu’on trouverait surprenant ou génial, ni même un peu d’humour, c’est juste l’histoire banale et sans artifices d’un jeune garçon qu’on va voir en train de s’exiler pour mieux réfléchir, et que le réalisateur tente de sublimer avec une belle bande originale, de jolis messages récités sans aucune subtilité et des cadres naturels agréables à contempler. Même les rencontres que Christopher va faire au fur et à mesure sont quasi-vides de sens, tout le monde s’attache à lui, ressent une certaine empathie envers lui, par contre lui derrière il s’en fout royalement, il leur sourit, les aide, prend avec plaisir la contrepartie (logis, nourriture, etc...) puis dégage d’un seul coup, les rayant de sa vie sans aucun scrupule. Nous dans tout ça ? Justement on a vaguement l’impression d’être tout autant négligés, on n’y trouve notre place nulle part, le milieu proposé n’est pas très inhospitalier. Un peu comme dans une soirée où l’on ne connaîtrait personne ou bien dans une forêt où l’on aurait atterri sans le vouloir, au milieu de bruits inquiétants d’animaux en train de faire leur vie de leur côté, on est mis de côté et on ne se sent à aucun moment concernés !