L'histoire est carrée et sèche. Cadrages au millimètre, montage rythmé, pas de musique. On songe à la fois aux grands films américains du genre (Les Démons de la liberté, par exemple), mécaniques bien huilées et fatales, mais aussi aux oeuvres de Bresson pour l'attention portée aux gestes, la précision du détail (Un condamné à mort s'est échappé). Interprété avec sobriété et force par des acteurs qui étaient non professionnels à l'époque, pour la plupart, ce film est un huis clos captivant. Classique sur le fond, parfaitement maîtrisé sur la forme. Du solide, du minutieux.
Excellent film de prison, tout le film est filmé de manière très minutieuse (la vie carcérale comme l'évasion) c'est détaillés et astucieux, scénario impeccable de josé giovanni qui est un maitre du genre policier et gangster, a voir absolument !
Dernier film de Jacques Becker, sur l’histoire authentique de José Giovanni. Le film mixe parfaitement l’univers des deux cinéastes. Becker s’inspire également du dynamise des polars américains de l’époque. L’évasion en soi, par la sécheresse et la précision de sa mise en scène rappelle parfois la célèbre scène de casse du « Rififi chez les hommes » de Jules Dassin. Tout cela fait du « trou » un classique du genre, agrémenté d’un casting de gueules comme on en voit plus.
Jacques Becker adapte ici le premier roman de José Giovanni (qui s'est inspiré de son expérience d'ex-détenu). Il en retranscrit un fabuleux, passionnant et au combien palpitant drame se déroulant quasi intégralement en huis-clos (les ¾ du film) à l’intérieur d’une cellule. L’intrigue se déroule à la prison de la Santé, Gaspard, accusé de tentative de meurtre prémédité sur sa femme se retrouve condamné à purger sa peine derrière les barreaux. Il se retrouve dans une cellule déjà occupé par quatre détenus qui ne tardent pas à lui confier leurs envies d’évasion. Très rapidement une amitié se lie entre-eux et tous les cinq vont redoubler d’effort pour parvenir à creuser un tunnel leur permettant de rejoindre le monde extérieur. Jacques Becker est parvenu avec Le Trou (1960) à retranscrire avec beaucoup de fidélité et réalisme, l’univers carcéral (l’isolement, il ne faut pas être claustrophobe à se retrouver dans une si petite cellule à cinq, des inspections surprises aux rondes de nuit, des repas indigestes aux colis généreusement garnis par les mères ou épouses des prisonniers). Avec beaucoup de minutie, Jacques Becker nous fait vivre les différentes étapes préparatoires pour que cette évasion puisse avoir lieu. Magnifiquement réalisé en noir & blanc et interprété par des acteurs aussi bien professionnels qu’amateurs, on se retrouve sans nul doute devant l’un des meilleurs films traitant de l’évasion carcérale (mention spéciale au twist-ending qui vous donnera à coup sûr des frissons !).
C'est étrange mais pourquoi regarde-t'on un film dont on est persuadé qu'il va nous ennuyer ? c'est étrange en effet mais avec Le Trou je me suis planté et c'est une très agréable surprise. Dès les premiers instants je suis entré dans ce film sur une histoire d'évasion en milieu carcéral, une description réaliste de cet univers clos et sinistre (le film est français et date de 1960 donc ne vous attendez pas à Midnight Express non plus) mais Le Trou se concentre sur l'évasion et le travail que cela implique des détenus d'une même cellule. Malgré le style sobre Le Trou parvient à nous captiver et plusieurs scènes sont nerveuses. Par contre j'ai trouvé que les anciens prisonniers faisaient trop vite confiance au nouvel arrivant.
Le chef d’œuvre des films noirs français des années 50 , il y en avait un c'est celui ci? Le trou est le film que tout le monde devrait le voir une fois dans sa vie,c'est une des plus grandes leçons que toute les écoles d'Art et d’Essai devraient montrer à leur élèves.On ne devient pas réalisateur parce que on veut réaliser un film,le métier de metteur en scène est une vocation,Jacques Becker dont celui ci est son dernier film a puisé toute ses forces pour réaliser son ultime film.Il meurt la même année que son film,il ne la jamais vu finit,c'est pendant le montage que le cinéaste décèdera d'une crise cardiaque.Ce film est réalisé minutieusement comme documentaire avec des acteurs quasiment inconnus à l'époque,dont Jean keraudy le Magiver avant l'heure de son vrai nom Roland Barbat c'est lui ,il était un acteur non professionnel,ami de longue date et camarade de cellule du scènariste José Giovanni dont le film est inspiré de son livre. Tout les second rôles étaient excellents,il y avait que un seul comédien de théâtre dans le Trou,c'est Marc Michel acteur favoris de Jacque Demy,mais celui qui deviendra suite à ce film un acteur reconnu par les français c'est Michel Constantin.Le Trou lorsque celui est sortie en 60 il n'a pas rencontré le succès ,mais c'est au fur à mesure des année que ce film deviendra un chef d'oeuvre.Ce dernier est le meilleur des meilleur films de prison, jamais réalisé ,c'est celui ci qui inspira énormément de film américain comme La grande évasion de John Sturges.Ce film noir est méga génial.
Le huis clos d’une cellule et le creusement d’un tunnel à la main pendant deux heures, par quatre hommes en maillot de corps ne semblent pas des sujets particulièrement cinéphiliques, et pourtant, Le Trou est un film fort, prenant, où la tension est permanente : le suspense est créé par une mise en scène sobre, dépouillée, minutieuse et très efficace ainsi que par une très forte dimension humaine, avec des personnages riches, dont la personnalité est attachante et sympathique, interprétés de manière remarquable par des acteurs non professionnels. Comme quoi on peut faire un excellent film sur la prison en échappant au manichéisme (gentils/méchants) et à la niaiserie propre à certains navets américains sur ce thème comme « Les évadés »
« Le trou » est l’emblème d’un concept cinéma vérité filmant un récit en temps réel montrant chaque action exécutée dans son intégralité.
Cette prodigieuse machinerie au verbe compté exécute un plan d’évasion d’une rigueur extrême le tout dans un chapelet d’images dont chaque contenu et un déploiement procédurier de A à Z.
La collaboration est parfaite entre cinq détenus respectueux du comparse, sympathiques volontaires et courtois préférant faire la belle plutôt que de contempler leurs quatre murs pendant vingt ans.
Le processus séquentiel de cette évasion est remarquable. Un authentique mécanisme d’horlogerie qu’il faut avoir le courage d’endurer en comprimant quelques bâillements.
L’action est cérébrale dans des manipulations au cordeau. Aucune excentricités ni débordements dans ses gestes d’orfèvres parfaits, automatisés mettant en lumière un formidable esprit d’équipe.
Ce qui compte c’est de foutre le camp et pour cela il ne faut être qu'un, puis cogner à en perdre la raison pendant d’interminables minutes sur des parois hypers résistantes.
La solidarité de l’ensemble est poignante, elle roule dans la farine des surveillants formatés par le contrôle dans un univers carcéral reconstitué de manière parfaite.
Jean Keraudy revivant pour le cinéma sa propre aventure déclencha à l’époque de nombreuses controverses entre des spectateurs sympathisants envers ces « Malfrats « courageux et déterminés à vivre en extérieur et d'autres beaucoup plus sentencieux.
Un chef d'oeuvre rien que pour son courage d'imposer des temps morts interminables mais indispensables à la compréhension des efforts de ces forçats grattant la terre à en perdre haleine.
Chef d’œuvre tout en sobriété et en densité. Il y a quelque chose de bressonnien dans la lenteur contemplative de l’action et la simplicité stylisée du jeu des acteurs, mais sans tomber dans ce que le modèle peut avoir de maniériste. Le huis clos et le suspense sont particulièrement efficaces, et le tableau de l’univers carcéral très vraisemblable. Le personnage du bricoleur de génie menant la tentative d’évasion est un des plus extraordinaires qui puisse se voir au cinéma. Le fait qu’il s’agisse du film testament de son réalisateur, très malade au moment de son tournage, est sans doute pour beaucoup dans sa force de métaphore existentielle.
Je ne m'attendais pas à ça. Je ne suis pas fan des films de prison (à part celui d'un certain Bresson, mais parce que c'est Bresson justement), la grande illusion ne m'a pas franchement intéressé, les films de Darabont et leur bon sentiments à deux balles m'exaspèrent), mais là, ce film profondément ancrée dans un réalité, osant filmer certaines scènes en temps réel, pour mettre encore plus dans l'ambiance. Cette tension permanente… Ces personnages qui même s'ils ont l'air sympathique on quand même un passé trouble et des comportements violents. On est pas dans le manichéisme, on est dans du vrai bon cinéma ! Des acteurs, des personnages, de l'histoire, de la mise en scène, de la tension mais que demande le peuple ?
C'est un film assez efficace et assez réussi bien mis en scènes par Jacques Becker. Cependant, je suis moins enthousiaste sur certains points. Déjà je trouve que les acteurs sont pas très convaincants, on sent vraiment qu'ils récitent leur texte, et le tout manque de conviction. De plus, le film n'arrive pas à créer des moments de tensions, on a qu'à de très brefs instants l'impression que leur projet est menacé, du coup même si le film n'est pas inintéressant, on a l'impression qu'il aurait pu être un peu meilleur. A noter tout de même que c'est agréable que le film ne soit pas caricatural (gentils/méchants), non là les gardiens de prison sont montrés comme des être humains, alors qu'on sait que dans pas mal de films ils sont représentés comme quasiment des tortionnaires. Mais c'est plutôt dans le cinéma américain que j'ai vu ce genre de chose.
Excellent film sur l'univers carcéral. Le scénario est plutot simple mais il est dés plus efficace car il parle d'une tentative d'évasion ce qui est toujours captivant surtout quand on sait que l'histoire conté est vrai. La mise en scéne de Jacques Becker est admirablement bien reussi car il arrive à nous faire ressentir cet effet d'enfermement que les prisonniers subissent. Cet effet est en plus surexploité car il n'y a aucune scéne en pleine air sauf une fois et ce moment est une veritable sensation de libération et apporte une bouffée d'air frais des plus agréable aux protagonistes mais aussi aux spectateurs. L'absence de musique renforce aussi l'aspect d'isolement même si j'aurais aimé une melodie lors de la courte scène d'extérieur. Seul petit bémol à mon gout, le jeu d'acteur qui est parfois discutable mais bon c'est pour chipoter un peu.