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Yves G.
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4,0
Publiée le 28 mai 2017
La Cinémathèque française a consacré le mois dernier une rétrospective à Jacques Becker. l'un des plus grands réalisateurs des années 50, il a laissé une œuvre hétéroclite : des films naturalistes ("Goupi mains rouges", "Casque d'or"), des polars ("Touchez pas au grisbi"), des œuvres plus intimistes qui annoncent la Nouvelle vague ("Rendez-vous de juillet", "Rue de l'estrapade").
"Le Trou" est son dernier film. Jacques Becker est mort avant d'en avoir fini le montage. C'est son chef d’œuvre.
Il est inspiré d'une histoire vraie : la tentative d'évasion d'un groupe de prisonniers de la prison de la Santé relatée par l'un de ses protagonistes, José Giovanni, dans son tout premier roman. Toute l'action se déroule dans leur cellule et dans les sous-sols de la prison dont ils essaient de s'évader. Avec une économie de moyens remarquable et une efficacité redoutable, sans aucune musique mais avec une attention aigüe au bruitage, Becker filme en longs plans séquences quasi-documentaires la réalisation d'une évasion. On voit ces co-détenus mettre en œuvre un plan méticuleusement exécuté ; on partage vite leur anxiété et leur impatience.
L'enjeu dramatique ne se résume pas à la question de savoir s'ils parviendront à creuser ce trou dans le plancher de leur cellule pour accéder aux souterrains de la prison qui communique avec les égouts de Paris. Un autre enjeu est la solidarité des prisonniers auxquels se greffe un cinquième détenu dont on se demande pendant tout le film s'il les trahira ou pas.
A sa sortie en 1960, le film avait été d'autorité réduit de trente minutes par son producteur. Il ressort dans son version originale de deux heures douze. Happé par le suspense de cette évasion dont on ignore juste à l'ultime scène si elle réussira ou pas, je n'ai pas regardé ma montre une seule fois.
"Le Trou" (1960) Arte le 10.04.2017 (version écourtée et restaurée
Jean-Pierre Melville le qualifiait ainsi : "Le plus beau film français" Je n'irai pas jusque là ! Mais nous tenir en haleine dans le huis clos d'une cellule de prison (enfin presque) durant 132 mn, il fallait le talent d'un Jacques Becker pour réussir ça ! Encore la version restaurée que j'ai vue a-t-elle été amputée de 24 mn par les producteurs qui avaient attribué l'échec commercial (eh oui, surprenant n'est-ce pas ?) de ce film a sa trop grande longueur initiale ! J'avoue du reste que même raccourcis, certains longs passages finissent encore par devenir agaçants, même s'il faut bien faire son trou.. On serait presque tentés d'aller aider à l'oeuvre collective pour abréger les souffrances réciproques ! Mais après tout, cette langueur était-elle peut-être voulue pour ajouter à notre angoisse ? C'est une aventure dont l'ambiance est lourde, menaçante, et peuplée de suspenses. Le noir et blanc ajoute encore à l'atmosphère glaciale. Pas de musique non plus : seulement des bruits, parfois inquiétants, qui viennent ajouter à la morbidité ambiante des prisons. Beaucoup de réalisateurs contemporains feraient bien de suivre l'exemple, eux qui en abusent pour cacher la médiocrité de leur travail !. L'aventure n'est pas non plus sans me rappeler "l'évadé d'Alcatraz" superbe oeuvre de Don Siégel"... Magnifique chant du cygne de Jacques Becker qui mourut avant la sortie en salles. La relève Becker était préparée : son fils Jean est assistant dans ce tournage, dans lequel on le voit par ailleurs brièvement en gardien de prison ! Bien que devenus acteurs par la suite, les cinq principaux héros de ce film ne l'étaient pas lors de leur sélection pour le tournage : ils avaient tous été retenus pour leurs "sales gueules" mais ont fait néanmoins une prestation superbe ! Beaucoup ont fait une belle carrière comme Constantin et Meunier. On peine à croire que tous les acteurs de cette histoire, à ma connaissance sont aujourd'hui partis rejoindre le paradis du cinéma. Sauf Catherine Spaak naturalisée italienne et qui en 2017 a 72 ans. Mais elle ne fait qu'une apparition fugitive dans ce film qui aura été son premier rôle. A savourer à tout prix, claustrophobes s'abstenir néanmoins... ! (voir ma critique par ailleurs) willycopresto
Film excellent. On suit tous les préparatifs de l'évasion qui paraîtront peut-être un peu lents aux jeunes spectateurs, habitués à une action soit beaucoup plus rapide. Mais c'est justement ce qui est intéressant, le film prend son temps, détaille toutes les étapes et la fin est logique pour cette époque. Le film s'inspire du roman de José Giovanni et de sa propre histoire.
Un très bon film et sans doute l'un des grands films Français
L'histoire d'un homme fraîchement arrivé dans sa cellule en prison et dont ses collègues de cellules préparent un plan d'évasion, une immersion avec ses hommes et une préparation vers l'évasion réaliste. Les scènes et plans sont maîtrisés auquel le spectateur se prend lui aussi au jeu et reste en permanence dans l'action, le rythme ne s’essouffle pas et cela reste au contraire très prenant. Le scénario intéressant et les acteurs tous très bons. C'est intense et le dénouement finale (qui m'a quelque chagriné) et auquel on ne s'attend pas reste excellent
J'aurais voulu que ce film soit un chef d'œuvre, mais est un chef d'œuvre se doit d'être sans la moindre tâche. Or on ne peut passer sous silence ni certains dialogues qui sont plus du domaine de l'écrit que du parler, ni le jeu peu convaincant de l'acteur jouant Gaspard. Sinon quel film ! Il faut quand même être un cinéaste super doué pour nous fasciner pour des coups de burin dans une paroi sans que cela ne tourne en longueur. On se passionne, pour la préparation de cette évasion, mieux on y participe restant ébahis vers les trésors d'ingéniosité dont font preuve ces "Daltons" et le suspense fonctionne à fond. La dimension humaine n'est pas oubliée et sur ce point c'est bien la noirceur de son "âme" qui est mise à nue, froidement, sans concession. La réalisation est sans faille et souvent techniquement remarquable, la direction d'acteurs est excellente (Constantin et Kéraudy sont étonnants) à l'exception de Gaspard. Bref un très; très grand film !
Lent et posé le film de Jacques Becker nous plonge dans l'intimité de cinq détenus qui prépare une évasion. Le réalisme de la vie carcéral est frappant, mais on peut reprocher quelques longueurs... Un film qui a quand même bien vieilli et qui a été une source d'inspiration pour de nombreux réalisateurs.
Très bon film carcéral. Il s'agit d'une étude presque "clinique" d'un projet d'évasion. Nous suivons les différentes étapes du projet, avec ses innombrables obstacles et l'intelligence des prisonniers qui à chaque fois parviennent à trouver une solution. Sont illustrés également les rapports entre les prisonniers, obligés de vivre dans une promiscuité certaine, et qui doivent gérer des questions de confiance, de leadership... La mise en scène est brute et donne sa force au film : pas de montage stroboscopique ici ! Un plan séquence nous montre en temps réel le creusement d'un trou dans du béton ! Le film pourrait être ennuyeux à mourir, mais il ne l'est jamais, du fait du cadrage, toujours juste, et de la qualité des acteurs. Seul le personnage de Gaspard, le nouveau, est mal interprété. A voir.
Le Trou brille par son réalisme maniaque et son côté documenté documentaire documentariste plus vrai que nature, d'où une froideur peu amène qui rebute quelque peu. Bien que l'on ne s'ennuie pas malgré ses deux heures bien tapées, bien que l'on apprécie sa mise en scène et ses plans rigoureux, le film se révèle très mécanique et un brin répétitif... quelque chose qui fait le boulot mais sans âme.
Cela n'est pas imputable aux acteurs mais à l'approche choisie, très rèche à tout le moins. On est aux antipodes d'un Papillon par exemple. Le Trou est aussi l'occasion de croiser un petit nouveau à l'époque, l'inénarrable Michel Constantin ainsi que les apparitions fugitives de Paul Préboist, Gérard Hernandez et Catherine Spaak.
Avec "Un condamné à mort s'est échappé" de Robert Bresson sorti quatre ans plus tôt, "Le trou" s'inscrit également dans ce qui se fait de mieux en matière de film d'évasion de prison. Le réalisateur choisit de s'attarder sur chaque étape de cette évasion en montrant les moyens et processus utilisés avec une rigueur quasi-documentaire. Cet effet documentaire est renforcé par l'absence de musique alors que les bruits du quotidien carcéral sont, au contraire, mis en avant. Effet immersif garanti ! La sobriété de la mise en scène accentue aussi cette sensation. Une perle dans le genre que je conseille vivement.
C'est vraiment pas mon genre de film mais je suis tombé dessus par hasard et j'ai été surpris par le jeu de Kerraudy, et par la longueur d'une scène où ils creusent longtemps...
A voir absolument le film est tellement intelligent...
J'avoue que les trois premières minutes du film m'ont fait peur, je pensais que le film allait être froid et ennuyeux. Il n'en est rien. Le trou est un film brillant et captivant de bout en bout : Becker s'attache à tous les petits détails de l'évasion, rendant le film très riche et surtout extrêmement immersif. La mise en scène, très sobre, va au plus près des personnages et instaure une tension particulièrement réussie (Becker fait par exemple durer un plan pendant lequel un personnage casse un mur ou lime un barreau, sans coupe, histoire qu'on sente toute la souffrance physique du personnage et la peur de celui-ci d'être pris). La fin est absolument géniale, les acteurs jouent de façon très calme, les personnages sont intéressants car pas manichéens... C'est vraiment prenant de bout en bout ! Un film immersif et captivant.
Ce film français des années 60 nous plonge dans l'univers carcéral, de manière intimiste et réaliste. Le spectateur accompagne réellement l'action. C'est vraiment bien construit, progressif et captivant, malgré les lenteurs de certains passages.
Si Le Trou est si captivant, malgré qu'il soit intrinsèquement ennuyeux à suivre, c'est qu'il se présente comme l'antithèse de Un condamné à mort s'est échappé, sorti trois ans plus ans, dans sa façon de détailler les moyens mis en œuvre par un groupe de prisonniers pour s’évader de leur cellule. Avec le sens du détail dont fait preuve Jean Becker (qui signait là son dernier film) et le réalisme du roman de José Giovanni dont le scénario est tiré et qui s’inspirait de l’expérience carcérale de son auteur, Le trou est sans conteste le film le plus précis en terme de retranscription de la vie en prison et des espoirs un peu fou de s’en évader. L’amateurisme des acteurs et la lenteur du rythme peuvent rendre certains passages rébarbatifs mais l’ensemble reste un travail cinématographique, dans la mise en scène comme dans l’écriture, d’une rigueur qui mérite d’être prise pour exemple.
Claude Gaspard est incarcéré à la prison de la Santé, à la suite d'un faux témoignage de sa femme l'accusant d'avoir tenté de l'assassiner. Il a pour compagnons de cellule quatre détenus qui préparent leur évasion. Claude est adopté. Avec une énergie farouche, ils creusent un tunnel devant les mener à la liberté.
Tiré de faits réels, le film est porté par deux aspects: la percée du trou et donc l'évasion en elle-même qui nous est montrée avec force et la relation de ces 5 personnalités fortes et distinctes, de leur courage, de leur honnêteté, de leur sens de l'honneur. Sans doute le meilleur film d'évasion classique.