Belles images, filmées avec grâce, qui mettent en valeur la nature dans sa plénitude, ses mystères et secrets. La voix d'Isabelle Carré, narrant son aventure, d'elle, Bertille, petite fille, nous accompagne, et suffirait probablement à la magie de l'incarnation. Ce qui est le plus captivant, troublant, attachant, c'est l'attente de l'enfant, son approche progressive, ses attentes répétées ne serait-ce que pour seulement apercevoir cette renarde qui se faufile ensuite comme une ombre dans la forêt qui est son domaine de liberté. Ensuite, ça a tendance à tirer en longueur, alors que le réalisateur multiplie (pas forcément avec bonheur à notre goût d'ailleurs) l'apparition d'animaux, multiples, ce qui ne se produit pas dans la réalité, même quand on a de la chance et qu'on est discret... Bien sûr, c'est un conte, mais la magie n'avait pas besoin d'être appuyée. Dommage! Dommage aussi peut-être que le film se termine sur l'image de Bertille devenue mère, et son enfant. Comme les parents de la fillette étaient restés hors champ, il aurait pu en être de même pour Bertille adulte. Le questionnement de Bertille, sa prise de conscience après la chute de la renarde fuyant désespérément la maison des hommes, est atténué par les dernières images... Aurait-on toujours la crainte de produire des chocs sur l'enfant spectateur et sans doute ses parents, en terminant par une note grave? Il semblerait que oui...