Les amoureux de nature seront enchantés par cette odyssée forestière. Mi-documentaire, mi-comte pour enfant. Luc Jacquet est un magicien dans son genre. Il sait mettre en lumière ce qui parait invisible, ou du moins, ce que l'on ne prend pas assez la peine de contempler. Les animaux, les insectes, les plantes, la vie dans sa pleine définition. Si l'homme ne pensait pas uniquement profit, il savourerait d'autant plus cette magie omniprésente, bien au delà des villes, là où les klaxons se muent en chants d'oiseaux. Quelle magnifique histoire que Le renard et l'enfant! D'un côté, cette petite fille fait de la peine à vivre seule avec ses parents au milieu de nulle part, passer ses vacances à errer dans les bois comme une amazone intrépide. Mais à la longue, on finit par envier ce repli dans l'insouciance, ce besoin d'expérimenter, cette soif d'aventure, guidé d'un inépuisable onirisme enfantin. A croire que la patience fait son œuvre, le fait de dompter la nature, la rendre docile. Néanmoins, le message véhiculé rend un grand hommage à ce monde sauvage, ce monde qui nous dépasse. On comprend qu'il est impossible de dompter la nature sans la corrompre, que l'homme a son monde, et qu'au delà, il y a tout le reste. Tous ces petits êtres tapis dans l'ombre, façonnés par l'instinct et la crainte de l'humain. On aimerai tous être cette petite fille que rien n'effraie; ni les ours, ni les loups, ni la solitude, ni même la crainte de se blesser, mais au bout du compte, il convient de se dire qu'au fond, la nature est indomptable, elle est encore plus pure que l''insouciance infantile, et il est préférable de ne la toucher qu'avec les yeux, conserver une distance raisonnable entre elle et nous. Ne pas confondre aimer et posséder. Des images qui provoquent l'émotion et qui ne laissent pas indifférent. Un univers idyllique créé de toute pièce par le réalisateur suite à une expérience marquante avec un renard. La magie du montage rend toute sa noblesse aux paysages et à la faune, car il faut bien se dire que peu de forêts aujourd’hui abritent autant d'animaux. Même si la narration est pour le moins simpliste, le jeu de la petite fille nous emporte du début à la fin. Un film indispensable. 4,5/5