Black Christmas est un film d’horreur joyeusement sanglant, qui nous fait partager le plaisir coupable de voir massacrer à l’écran une équipe de nymphettes séduisantes. Bon, c’est un peu dommage, c’est vrai, heureusement ce n’est que du cinéma.
Le casting évidemment est attrayant pour ses jeunes actrices, toutes très charmantes, formant la sororité qui va devoir recruter dans les petites annonces à la fin du film. Trachtenberg, Winstead, Cassidy et d’autres encore ne sont pas vraiment là pour autre chose que se faire éliminer, puisqu’elles ont des personnages tout de même très superficiels et interchangeables. Maintenant je ne m’attendais pas vraiment à autre chose. Je regrette tout de même que quelques talents ait été de fait un peu gâché, du coté de Trachtenberg par exemple. Le casting masculin est pour sa part vraiment très secondaire, je n’ai pas grand-chose à dire dessus.
Le scénario suit un schéma assez classique de slasher, surtout dans sa seconde partie. Maintenant le maitre mot de Black Christmas c’est efficacité. A l’image d’un Chromeskull 2, Black Christmas envoie du lourd. Courte durée, rythme alerte, nombreux meurtres bien méchants, flash-backs rétrospectifs dérangeants, on est dans un métrage nerveux et violent qui ne s’encombre pas de fioriture. Certes le résultat est un peu brut et pas toujours très fluide du coup, mais au final c’est assez prenant, et il est difficile de décrocher sérieusement si on aime le genre il va de soi. La séquence ou les choses se dénouent est tout de même assez brouillonne.
Le réalisateur livre une mise en scène efficace quoiqu’un peu maladroite dans les scènes violentes justement. Il cherche à donner une surintensité, mais du coup il filme souvent de manière trop rapide ce qui ne permet pas de profiter toujours pleinement des effets horrifiques. Il y a tout de même de vraies réussites, notamment dans les flash-backs où il livre un travail plus opulent, plus ambitieux, avec des angles de vues notamment plus soignés. Les décors sont corrects, bien que le film soit surtout un huis clos dans une maison, mais le film se passe à Noël, et il n’utilise pas ce fond comme un simple prétexte. Cela amène visuellement des choses originales, et la photographie est très travaillée. Black Christmas apparait du coup comme un métrage luxueux et raffiné, avec des effets de lumières et une gestion des couleurs très pointus. Les effets horrifiques tiennent bien la route. Nombreux, violents, ils sont un cran au-dessus de la moyenne des slashers, et Black Christmas est clairement destiné à un public déjà plus averti dans le registre. Enfin, la bande son fait la part belle à Noël, pour un décalage auditif-visuel du meilleur effet.
Au bout du compte ce Black Christmas est un divertissement efficace et sympathique. C’est un slasher tout à fait honnête. Maintenant il a des limites que j’ai évoquées, et qui le pénalise tout de même pour véritablement se détacher, et pouvoir prétendre appartenir à la crème. Disons qu’il remplit le contrat mais en empruntant les raccourcis, ce qui forcément rend le film assez rêche et moins séduisant par exemple qu’un Kolobos. 3.