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soniadidierkmurgia
1 178 abonnés
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4,0
Publiée le 10 janvier 2020
Cinéaste allemand alternant téléfilms, séries et films depuis 1995, Matthias Glasner participe au festival de Berlin en 2006 pour "Le libre arbitre", drame psychologique qu'il a écrit en collaboration avec Jürgen Vogel, également acteur principal du film. Sur plus de 2h30, le film développe une histoire d'amour impossible et tragique entre deux êtres marginaux qui auront un court moment tenté d'unir leur solitude pour chacun lutter contre ses démons à côté d'un autre qui ne lui posera pas de question et surtout l'acceptera sans préjugé. Théo (Jürgen Vogel) muré dans son silence porte en lui des pulsions sexuelles qui l'ont conduit à commettre plusieurs viols à la suite desquels il a séjourné neuf ans en institution psychiatrique. Nettie (Sabine Timoteo) de son côté vient tout juste de se décider à quitter son père avec qui elle vit seule depuis des années par crainte d'affronter la vie et les rapports aux autres notamment les hommes. La caméra de Matthias Glasner suit au plus ses deux personnages seuls ou ensemble tentant désespérément de trouver une issue à leur mal être. Refusant tout pathos, le réalisateur nous fait très rapidement entrevoir que la partie sera très difficilement gagnable notamment pour Théo luttant pied à pied pour son libre arbitre sorte "M le maudit" des temps modernes qui contrairement à Peter Lorre dans le film de Fritz Lang, ne pourra que trouver en lui-même les moyens de stopper sa descente aux enfers. Diablement pathétique, éprouvant et émouvant "Le libre arbitre" grâce au jeu de ses deux comédiens n'en pose pas moins la question de la réponse que la société doit apporter à ses cas psychiatriques dont il est impossible d'assurer la guérison.
Quelles que soient ses lacunes, Le libre arbitre marque longtemps l'inconscient du cinéphile. Ce sont souvent des scènes chocs et brillamment mises en scène par Matthias Glasner qui imposent le souvenir. Le film commence en force avec une longue scène de viol qui suivait une chasse assez réaliste. Filmé avec le talent d'un Bruno Dumont, le viol ne nous épargne aucun détail sordide mais la retenue du cinéaste donne une force sans tape à l'oeil à la scène (rien à voir avec le viol d'Irréversible). Même chose pour la scène conclusive du Libre arbitre où il me semble avoir vu à cette occasion un des suicides les mieux filmés de l'histoire du cinéma. Le héros, brillament interprété par Jürgen Vogel, s'ouvre les veines et semble en même temps retourner à l'état minéral au fur et à mesure qu'il meure, comme s'il s'enfonçait inexorablement dans le sable à moins que cela soit la plage qui le phagocyte. Une scène époustouflante grâce aussi au talent d'actrice de Sabine Timotéo, dont les cris perceront à tout jamais mes tympans. Jürgen Vogel rend crédible un personnage capable de passer d'une violence extrême lorsque ses pulsions ne sont plus contrôlables à un comportement routinier (lorqu'il se lave le pénis après un viol) non exempt d'une névrose qui s'empare de lui. Le scénario trouve une idée brillante : celle de confronter deux personnages cassés, non par la société telle celle vue par un Mike Leigh en petite forme mais par une relation à l'autre problématique (le personnage de Sabine Timotéo entretient une relation ambigüe avec son père). Leur amour est impossible mais sera résolu par la mort de l'homme. Le libre arbitre est un bon film, malheureusement un peu long et qui se joue souvent du spectateur en amenant un suspens qui pourrait être mal perçu lorsque le héros suit une femme blonde. Fait-il cela parce qu'il cède à ses pulsions ou plutôt pour jauger de sa possibilté à les contrôler, jusqu'à l'extrème limite. Il sème un doute dans l'esprit du spectateur. Est il voulu ?
Drame social, avec crime. Les affres psychologiques d'un violeur. Le noir et blanc est l'intérêt du film, par ailleurs assez mal filmé. J'ai abandonné la vision au bout d'une bonne heure. Lors du (premier?) viol, totale complaisance dans la violence. Assez de ces films pervers sans aucune recherche stylistique... Incroyables sont les panégyriques sur ce film... Incompréhension.
Fabuleux récit d'une impossible rédemption, cette nouvelle perle du cinéma allemand est un modèle de rigueur dans sa mise en scène. Quelque part entre Dumont (en plus accessible) et Fassbinder (en moins ténébreux), 2h50 de beauté filmique.
Que dire de cette oeuvre inégale ? Commençons par le début : "Der Freie Wille" (Allemagne, 2006) de Matthias Glasner s'ouvre une scène de viol au bord d'une plage. A priori la scène s'annonce lourde et troublante. Que nenni, le jeu du comédien : Jürgen Vogel gâche tout. Il mime un violeur bestiale, certes, mais avec une outrance exagéremment expressive. De Funès passe pour un timide à côté. Le surjeu du comdéien gâche toute la crédibilité de la scène. Une fois cette scène drôle sans le faire exprès passée, le film trouve son rythme et devient même passionant. Le violeur sort donc d'incarcération et est confronté au monde extérieur, il est aussi confronté à ses pulsions. Le tension grimpe à certains instants. "Der Freie Wille" est véritablement un thriller où on craint chaques scènes. On craint que le personnage principal ne viole à nouveau. La mise en scène de Glasner, qui filme au plus près des visages comme pour extirper l'essence des expressions, utilise beaucoup la steadycam. Mais le clou du film reste véritablement l'actrice Sabine Timoteo, belle comme un coeur et qui joue avec un naturalisme déconcertant. Bref, "Der Freie Wille" est un film qui brille de par l'expérience inouïe qu'il propose : celle d'entrer dans la peau d'un violeur, dangereux pour les autres et pour lui même. Le film de Matthias Glasner n'est pas à mettre face à tout les regard mais c'est assurément une oeuvre remarquable de par son traitement narratif, le gros problème restant la scène d'ouverture ridicule de surjeu.
"Good bye Lenin", "la vie des autres" , "4 minutes" et tant d'autres que nous avons le plaisir de voir enfin sur nos écrans en France, sont la démonstration éclatante de la vitalité renouée du cinéma allemand, un pays qui (avec la France et les frères Lumière) fut tout de même le berceau du cinema (appelé à l'origine poétiquement en Allemagne "Lichtspielhaus" = la maison des jeux de lumière...pour l'anecdote). Aujourd'hui les studios de Babelsberg, près de Berlin (les premiers au monde) ambitionnent de relancer de grandes productions, ce qui est de bon augure.. Euh et "le libre arbitre" dans tout cela ? L'ayant vu lors d'un déplacement à Paris (sa diffusion étant confidentielle), c'est un archétype de ce nouveau cinema allemand où tout est basé, sans effets pséciaux, sur la psychologie (trouble en l'occurence ) des personnages.. Un film de très bonne facture, de grand intérêt, en dépit de son caractère forcément (vu le thème) violent.
Ce qu'il y a de remarquable dans ce film, c'est sa capacité à montrer ce qu'habituellement les autres films ne montrent pas, comme une succession de hors plans dévoilant les personnages seuls faces à eux mêmes, dans leurs chambres, au travail, les restaurants, les trains... Le réalisateur réussit le tour de force de nous faire entrer dans la peau de ses personnages en les filmant au plus près Passionnant et haletant
Bien sûr que je vais écrire deux mots sur ce film. D'ailleurs, j'ai trouvé étrange que dans notre portail préféré Allociné était annoncé qu'en trois salles, alors que les huit salles resoultent dans l'affiche séances. MK2 Beaubourg, où j'ai pu voir le film, ne resoultent pas encore. Etrange! En second lieu, le silence des Cahiers du Cinéma dont le numéro de février ne disait même pas un mot. Etrange!
J'ai trouvé le film bien fait, pas du tout long et avec une lumière qui reste dans le champ magnifiquement pendant tout le film. La violence, l'histoire d'amour, les raports difficiles, suicidaires homme-femmes, la société, le pulsionnel, le refoulé. Tous ces éléments font que le film parle très bien des conditions humaines sans avoir honte de les montrer ou sans tomber dans un truc moraliste. Non, ce film nous montre la vie de ses personnages telle qu'elle est. Théo, le violeur, a besoin d'une femme. Il est capable d'aimer, or il ne peut plus. Il s'explique à travers ses choix. Netti, est une jeune très gracieuse, elle ne veut pas rester sans Théo, or son destin est plus fort que ses désirs, ses rêves. Je n'en dis pas plus pour ne pas enlever la magie des plans. Et puis, chers cinéfils, courez le voir ce film, car il ne restera pas pour longtemps dans les salles.
Et une claque de plus par ce cinéma allemand qui ne cesse de me surprendre. Certes avec des thèmes souvent très dur (je pense à 4 minutes vu récemment) mais toujours très maitrisés. Le réalisateur ne choisit pas la voie trop facile du "pathos et violon". Il observe les comportements de ses personnages toujours borderline mais jamais psychanalysés. Il n'explique pas pourquoi ou comment, il montre. OK, c'est dur et terriblement pessimiste, mais malgré tout, une beauté se dégage de cette violence incarnée.
Un très... très beau film, qui souffre un petit peu que quelques défauts plastiques, mais qui vous marque profondément. Il nous fait rentrer dans ce personnage à la fois monstre et humain avec une force incroyable. Je ne suis pas très sensible au cinéma et pourtant, ce film m'a arracher quelques larmes. Et pas forcément des larmes de tristesse facile, des grandes larmes, des belles larmes, comme si cette histoire était la mienne. Bref, allez-y les yeux pas fermés...
A Paris, une seule salle pour ce chef d'oeuvre, et un seul horaire : quelle horreur ! Quand le cinéma européen devient aussi surprenant et riche que le coréen. La possible rédemption d'un violeur : voilà un thème dangereux et rarement(jamais ?) abordé au cinéma. Filmer la quadrature du cercle et l'inéquation permanente, voilà une réussite totale. Aucun pathos, tout est à échelle humaine : l'horreur, le désir de s'en sortir, la grace, les pulsions, ... Quel film intéressant, quel regard scrupuleux à l'heure du tout sécuritaire et des lois Dati. Aucun dogmatisme ici, le réalisateur Glasner n'élude aucune difficulté. Et les acteurs Jurgen Vogel et Sabine Timeteo (déjà vue dans "Au jour le jour") sont é-pous-tou-flants. De plus, le titre du film a rarement collé aussi bien à l'oeuvre proposée. Triple bravo au réalisateur qui ne prend jamais le spectateur pour un con. Mais ça va rester combien de temps à l'affiche ??
Tout d'abord bravo aux nombreuses personnes qui sont allées voir ce film au MK2 Beaubourg, même si ce cinéma n'était pas affiché sur allocine.fr. Vous affichez 8 salles et dans les détails ils y apparaissent que 3, dont aucune sur Paris. Dommage pour ceux qui vont rater ce film réussi à cause de cette erreur. Très intense, très proche des personnages et avec une fin dramatique...du cinéma allemand indépendant comme il le faut!
4 étoiles pour ce films. Déja pour l'interprétation majesteuse ( ça reste mon avis ) des 2 protagonistes. Je trouve Vogel superbe dans ce role d'homme en proie à des pulsions qui le dépassent, le couple qu'il forme avec sabine timoteo est très touchant. Ok certains diront qu'il ne se passe pas grand chose durant certains passages mais c'est ce qui fait la force du film je trouve : une sensation de solitude plane pendant ces 2h40 et aussi "violent" soit il tant psychologiquement que physiquement dans ses thèmes abordés, ce film est BEAU. On sent des le début une fin tragique, qui est d'ailleurs bouleversante mais dans l'ordre des choses. j'espère qu'il nous pondra un autre très bon film ce petit Glasner.