Il sera assez difficile, de donner à autrui l'envie de voir un film que je n'ai moi-même que peu apprécié : Little Miss Sunshine. En effet, un seul mot me vient à l'esprit pour décrire cette oeuvre du cinéma américain indépendant : convenu. Sous ses faux-airs de film farfelu, le long-métrage de Jonathan Dayton, et son épouse, Valerie Faris, me laisse avec un goût d'"arnaque" dans la bouche. Acclamé par la critique (regardez donc les notes obtenues sur ce site), Little Miss Sunshine, reconnaissable entre toute oeuvre grâce au minivan jaune de sa pochette, plaira à la "majorité".Il est pourtant de ces irréductibles casse-pieds, qui sont toujours négatifs, là ou le monde encense. Et... Oh ! Enfer et damnation ! JE fais partie de ceux-là. Passons à l'explication : dès la première scène, celle du générique, la musique entêtante et populaire, est synonyme pour moi, de drame. C'est le genre de musique qui veut vous convaincre que vous allez passer un bon moment. Aucun risque pris donc, au niveau de la musique. Et c'est le trait que je reproche à tout le film. C'est "facile".
Entre en scène une famille de classe moyenne américaine, avec ses problèmes et ses quelques joies.
La mère de famille, interprétée par Toni Colette, est le pilier financier de son foyer, lequel se compose de Dwayne, ado en pleine crise existentielle, issu d'un premier mariage, et Olive, la "Little Miss Sunshine". Si c'est là le titre de l'oeuvre, c'est aussi le concours auquel la petite fille veut concourir, après disqualification d'une de ses camarades. Et l'histoire démarre vraiment à ce moment là, où toute la famille (composée donc, de Dwayne, de Sheryl, la mère, de Richard, le père tentant de relancer sa carrière sur une doctrine de "winner" en 9 points, du père de celui-ci, un vétéran toxico un brin obsédé, appelé sobrement "grand-père", et du frère de Sheryl, Frank, un homosexuel autoproclamé "premier spécialiste de Proust au monde", et suicidé raté) se soude autour de la petite dernière et de son rêve de paillettes. Aussi se mettent-ils en route pour la Californie, à bord du minivan jaune sus-évoqué, pour un périple de 1312 kms (800 miles) semé d'embûches : on perd l'embrayage, on pousse le van, on perd un membre de la famille, on embarque le corps dans le van, on perd ses chances de relancer sa carrière et ses rêves de pilote de ligne ; et au final, après tout ça, on
perd le concours !
La morale du long métrage veut que gagner n'est pas primordial, que ce qui est important, c'est la famille, bla, bla, bla ! Cette morale bien-pensante est d'ailleurs, à mon sens, à vomir. Oh ! Pas parce que 'la bienséance, c'est le mal', non, mais parce que tout ça pue l'hypocrisie. Le père de famille clame tout au long du film que "l'important, c'est de gagner", avec ses théories de winner, etc., or, il n'est lui-même, dès le début, pas à la hauteur de son discours, et voir toutes les épreuves que la famille a eu à traverser pour arriver au concours, et les voir perdre au final, ça m'énerve ! Car tout était joué d'avance. La petite Olive ne pouvait juste pas gagner, ça n'allait pas avec l'esprit du film...
Car sinon, pourquoi ces bases posées d'une famille en difficulté, quelque peu éclatée, avec son lot d'"excentriques", et pourtant tellement commune. Les soucis de cette famille sont ceux de la plupart des familles (les ados, les problèmes financiers, de couple,etc.), et cela me donne l'impression que c'est un fait pensé pour correspondre aux masses, tout en étant, bien entendu, une fixion. La scène du grand-père mort (qu'on ne voit d'ailleurs pas), est bien sûr surréaliste, mais aussi convenue que toutes les autres, au final. Parce que cette scène allait de pair avec la logique en "rond point" du scénario de Michael Arndt, qui veut : Une difficulté, une joie, une peine, un echec et une prise de conscience. Prenons en exemple, la situation familiale difficile du début du film, suivie de la joie d'Olive de pouvoir participer au concours, la peine liée à la mort du grand-père, l'echec du père pour sa carrière, et la prise de conscience de tous sur 'à quel point ils s'aiment', qu'ils sont une famille-qui-se-veut-peu-conventionnelle, mais une famille quand même... Au cours de cette odyssée, seront évoqués en toile de fond, et sur les côtés, des thèmes récurrents à notre société moderne : maigreur, beauté, toxicomanie, etc. Je ne trouve que peu de points positifs à aborder pour défendre ce film, somme toute sans surprises. Il en est un majeur cependant : le casting. Celui-ci, en effet, fait mouche ! Entrent en scène des personnes extraordinairement banales, mais pleines de charisme. L'alchimie est presque palpable entre tous, et le "ton" de cette famille est juste (mention spéciale à l'ado que j'ai eu envie de gifler pendant une heure trente trois minutes et treize secondes), et les rôles sont bien campés. chaque personnage est suffisamment étoffé, et aura ses cinq minutes de gloire (ou souffrance, au choix), et j'atteins les 5000 caractères p'u d'place.