Ce film tourné en état durgence est dune rare intensité, et laisse comme une brûlure, une marque douloureuse. Echo Park, quartier hispanique de Los Angeles est en pleine mutation. Très convoité par les bobos de la classe moyenne américaine, certains dentre eux nhésitent pas à recourir à lexpulsion des « locaux » contre des loyers excessifs. La communauté latinos est donc en état de crise. Dautant plus que les jeunes sont moins ouverts aux traditions et se laissent envahir par la culture des states.
De ce pitch, Richard Glatzer et Wash Westmoreland nous servent un scénario dune rare subtilité à travers le parcours de Carlos, voleur, drogué et gay et Magdalena, 15 ans qui se retrouve enceinte miraculeusement. Ils sont hébergés par loncle Tomas, seul vestige du passé, mais très ouvert au monde. Ce dernier est lélément clé du film. Il aura un rôle déterminant et symbolise ce monde qui se meurt.
Les deux réalisateurs tirent à boulet rouge. Ils dénoncent lhypocrisie, le racisme tout azimut, lintolérance pour mieux nous délivrer un vrai message humaniste.
Pas de grands effets de mise en scène, des gros plans judicieux qui nous font mieux connaître chacun des personnages, et une véritable intimité se créée entre eux et le spectateur. Il faut souligner que cette symbiose est rendue possible grâce aux acteurs à commencer par Jesse Garcia qui nous joue un «dur » fragilisé, Emily Rios toute en retenue et très touchante et surtout Chalo Gonzalez qui dans le rôle titre de loncle Tomas nous embarque par sa bonté et sa liberté revendiquée
Grand Prix et Prix du public à Sundance, Echo Park est une uvre incontournable à découvrir.