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Shiba Otoko
48 abonnés
294 critiques
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4,0
Publiée le 2 juillet 2021
Film sombre, très pessimiste sur la nature humaine, qui ne serait formée que d'hypocrites ou de motivés par le seul appât du gain. Il faut saluer l'interprétation remarquable de l'acteur principal, avec son personnage de cynique provocateur poussant son art très loin; il compose un méchant d'anthologie.
À l'image du pétrole prêt à jaillir de terre, le long métrage est bouillonnant. Et ce en majeure partie par les acteurs, la prestation de Daniel Day Lewis est mémorable. Un homme, un père ignoble mais dont l'histoire nous fascine. Sa dernière réplique, "j'ai fini", traduit un enfant pourri gâté, la dernière scène du film nous présente sa folie au plus haut point. La révélation qu'il fait à son fils en fin de film renforce le dégoût ressenti à son égard. Paul Dano montre qu'il est un excellent acteur à travers un rôle formidable représentant la religion, montrée comme une secte, s'opposant à la logique industrielle et économique du monde du pétrole. Ensuite, le film est doté d'une mise en scène irréprochable dont seuls les grands maîtres réalisent. Le grand angle vient sublimer les plans larges majestueux à couper de souffle. Le film est très lent, que ce soit dans l'avancée du récit ou les mouvements de caméra, cette lenteur peut être un défaut pour le ressenti de longueurs, mais elle est surtout prise comme une force inégalable. À cela s'ajoute aussi la sublime bande originale de Jonny Greenwood, composée de sons de cordes claustrophobiques et angoissants afin d'accentuer sur les malaises provoqués par le film. Pour conclure, je dirai qu'il s'agit donc d'une expérience puissante dirigée par un Paul Thomas Anderson au sommet de son art. Un pilier de cinéma epic, à voir.
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0,5
Publiée le 12 avril 2021
Quel message sommes-nous censés tirer de There Will Be Blood. Que les barons du pétrole et les faux évangélistes ne sont pas des gens sympathiques qui l'aurait donc cru. Les acteurs et les réalisateurs prétentieux d'Hollywood non plus qui pensent que nous donner une morale fictive à la cuillère et crier devant la caméra et ils sont en quelque sorte dignes d'éloges. La plupart des gens n'ont pas lu le roman mais permettez-moi de vous dire ce qui suit. Le fils H.W. connu sous le nom de Bunny dans le livre est le vrai fils de Plainfield et il ne devient jamais sourd. Il n'est pas orphelin et voit sa mère régulièrement. Le père Plainfield ne tue personne de sang-froid. Eli ne joue pas un rôle majeur dans quoi que ce soit et le fils n'est jamais renvoyé. Le père et le fils ne se battent pas dans le livre. Plainfield n'est pas un homme mauvais mais un capitaliste prospère qui se soucie de ses ouvriers de leur vie et de celle de leur famille parce que c'est dans son intérêt. Bunny lui est un sympathisant syndicaliste qui dépense l'argent de son père pour renflouer ses amis socialistes pro-syndicats et qui sèche les cours à l'université privée qu'il fréquente et qui a des relations sexuelles avec des stars de cinéma et d'autres femmes riches. Ce n'est qu'un avant-goût de la façon dont le film s'éloigne du livre. Encore une fois c'est un mauvais film qui a pris des parties très vague d'un grand livre et les a transformées en une chose qui glorifie le mal et la mort et les lie au pétrole dans le but de protester contre les temps modernes. Mais ce film poignant et opportun est-il en quelque sorte digne d'un Oscar. Non car c'est un autre exemple où Hollywood nous dit comment nous devrions penser...
Si la ruée vers l’or a marqué les Etats-Unis du XIXème siècle, ceux du XXème sont sûrement plus influencés par l’exploitation de l’or noir, à savoir le pétrole. C’est cette thématique qui est au cœur de There will be blood. Dans cette œuvre, Paul Thomas Anderson se concentre sur le parcours d’un exploitant qui ne part de rien et qui arrive à devenir riche grâce à cela. Le moins que l’on puisse dire est que le cinéaste n’est pas tendre avec son personnage principal. Celui-ci s’avère effectivement détestable mais on arrive tout de même à se passionner par son évolution notamment grâce à l’excellente interprétation d’un Daniel Day-Lewis dont le jeu fait penser régulièrement au style de Robert De Niro. Cette gageure est d’autant plus grande que ce protagoniste n’est pas le seul être peu appréciable du filmspoiler: : le faux frère Henry ou Eli, le prophète du village, ne sont pas plus spécialement appréciable . Si Anderson réussit malgré tout à accrocher le spectateur, c’est grâce à la qualité de son scénario très sombre et d’une réalisation constituée de plans parfaitement composés et n’hésitant pas à prendre des risques (le premier quart d’heure sans parole). Plongée sans concession dans la face obscure des débuts de l’exploitation pétrolière américaine, There will be blood est une œuvre où la qualité se trouve à tous les niveaux.
Quand je me suis installée pour voir ce film, j'étais certaine que j'allais me retrouver face à un chef d’œuvre. Je n'ai pas été déçue au niveau des plans à couper le souffle, des costumes magnifiques, et du bon jeu (quoique parfois légèrement caricatural) des acteurs. Cela dit, à mon humble opinion, je me suis trouvé devant un film où rien n'était abouti, où l'on ne trouve aucune nuance. On ne comprends pas les personnages, ni leurs choix. Le film est une sorte de sous-entendu qui n'est pas assez clair (pour moi, en tout cas), et tout ça dans une période interminable. Bref, un film qui n'a que la forme,me laisse confuse quant au fond, et qui m'a profondément ennuyée.
Film long dans tous les sens du terme, histoire sans intérêt et peu crédible, les acteurs surjouent, le personnage principal joué par Day-Lewis est odieux et grotesque, la fin est ridicule. Pas grand chose à sauver, en bref...
Et l'oscar de la plus mauvaise musique de film est attribué à Jonny Greenwood, ou comment flinguer un film avec une musique 'hors propos', crispante, superfétatoire. J'imagine ce que aurait pu créer Georges Delerue ou même Ennio Morricone pour ce film qui méritait un grand compositeur...
Je conçois qu’il se dégage une sorte de sombre puissance de « There Will Be Blood » mais elle m’est passée un peu à côté. Alors oui, Daniel Day-Lewis (sur)joue magnifiquement bien les salauds et Paul Dano lui tient hautement la dragée. La réalisation de Paul Thomas Anderson est bonne - le premier quart d’heure notamment, la photographie est belle mais il y a beaucoup de longueurs et la musique se montre souvent irritante. Je ne rejoindrais donc pas ceux qui encensent cette fresque faite du sang noir de la terre et du sang rouge des hommes mais plutôt ceux qui estiment qu’elle aurait largement gagné à être plus courte.
La première scène du film, presque sans paroles pendant 10 à 15min est un pur moment de cinéma. On sent la tension, on sent tout de suite qu'on va voir un bon film. Ensuite le film, j'allais dire, devient plus classique mais porté par D. Day-Lewis et Paul Dano, on continue de passer un bon moment de cinéma, malgré quelques longueurs. C'est une belle histoire sur la conquête du pétrole et comment cela a pur rendre fou certains devenus magnat du pétrole. A noter que le titre français reste le titre original en anglais.
Je n'ai pas apprécié ce soit disant chef d'oeuvre. C'est décousu, lent, inutilement long et soporifique. De plus la musique ne colle pas à l'intrigue et est difficilement supportable. Le scénario ne m'a pas non plus emballé. C'est dommage car j'apprécie habituellement les films de Daniel Day Lewis.
J'ai aimé l'engagement de cet homme qui veut entraîner les autres dans son entreprise. Mais le film raconte davantage que ce cheminement. Il raconte la violence concomitante. C'est tout simplement horrible l'homme qu'il devient. Sa transformation est cataclysmique. Cela devient presque de la terreur. Je rejoins également un autre critique concernant la musique et les bruitages. Il y a un problème de balance. C'est parfois assourdissant. Ou alors c'est justement voulu. Comme si on avait pas besoin d'entendre cette violence.
J'ai failli mettre "Pas mal" voire moins, hier, le jour où je l'ai visionné. J'y repense aujourd'hui. Pour moi c'est souvent un gage de qualité. Le film marque. C'est aussi l'effet que me font les films inutilement choquants et grotesques. Mais ce n'est pas là où je veux en venir.
Il y a vraiment du No Country for Old Men dans ce film. Ou de ce film dans No Country for Old Men ? Sortis la même année, western modernes, belle photographie pour les deux... Et dans chacun, un personnage qui marque. Dans No Country for Old Men c'était le serial killer dont on ne souhaiterais croiser le chemin pour rien au monde. Là, c'est ce mec prêt à tout pour arriver à ses fins, pour pouvoir avoir son gisement de pétrole. Un personnage lugubre, détestable, mais qui a aussi une part d'humanité, d'affection, son ambivalence est très intéressante. Et le film se centre sur lui. A l'inverse, on se surprend à se prendre de compassion pour le jeune prédicateur, qui a tout l'air d'un dingo, d'un mec dangereux et déséquilibré.
La musique est anxiogène au possible. Très bien faite. Si on lui ajoute ce titre "Il y aura du sang", on s'étonne que le film ne soit finalement pas plus violent. Certes il y a un peu de lenteurs, mais il prend aux tripes. Et fait réfléchir sur le fait de "s'affirmer".
Je viens de visionner ce chef-d’œuvre sur Arte. Très particulier, esthétiquement très soigné, une musique étrange, un film long et lent, qui ne plaira pas aux habitués des œuvres faciles qui pullulent. Doit-on considérer pour autant qu'il est parfait ? Selon l'humeur du moment, oui ou non. Oui, il aurait pu être un peu plus ramassé, un peu plus rythmé. Cependant chaque séquence présente un angle intéressant, et même instructif ne serait-ce que sur l'évolution des techniques d'exploitation des premiers champs de pétrole. Alors dans mon état d'esprit actuel je note 5 étoiles en partie pour le jeu hallucinant de Daniel Day-Lewis, celui pas moins halluciné de Paul Dano, et une fin pas spécialement prévisible, spoiler: évoquant d'une certaine façon la descente aux enfers d'un Howard Hughes .
'There Will Be Blood' raconte l'ascension puis la chute de Daniel Plainview, pionnier besogneux devenu magnat du pétrole solitaire. En creux, c'est aussi une évocation de la ruée vers l'Ouest qui, comme le suggère le récit sous forme de parabole biblique des destins contraires des jumeaux Paul et Eli, ne tire pas ses origines dans une quelconque mission civilisatrice ou religieuse ici, mais dans le capitalisme le plus sauvage et destructeur : Plainview s'installe enfin dans un immense manoir au bord de l'océan après avoir semé la mort, la misère et la désolation partout où il est passé. En dépeignant un protagoniste misanthrope, voire sociopathe, PTA tisse aussi un réseau d'images en rapport avec le sang : celui que l'on prélève de la terre, donc, pour s'enrichir au point d'en priver les autres ; mais aussi celui qui, selon Daniel Plainview, ne ment jamais et qui lui permet donc de confondre, croit-il, celui qui n'est pas son frère, ainsi que celui qui n'est pas son fils. Voilà qui donne encore à Daniel Day-Lewis l'occasion de briller en reclus monstrueux à la Citizen Kane - parfois peut-être jusqu'au cabotinage. On regrettera aussi un aspect un peu figé, qui alourdit le propos du film. 'There Will Be Blood' reste tout de même un très bon PTA.