Quelle claque! Quel chef d’œuvre! Un film puissant, à la noirceur dérangeante. There Will Be Blood est avant tout l'histoire d'un prospecteur qui va percer dans le monde du pétrole, au début du XXème siècle. Le film nous explique son ascension et son succès, associé à une ambition toujours croissante et un caractère coriace. Mais le film nous raconte aussi et surtout la terrible descente aux enfers de cet Homme, haineux et aigri par la vie. L'histoire, choquante, nous peint donc le portrait d'un véritable pourri, un anti-héros hargneux et extrêmement complexe, rongé par d'incessants remords et une misanthropie profonde. Dans le rôle de ce véritable fou, un Daniel Days-Lewis au sommet de sa forme et de son art, s'identifiant totalement au personnage, trapu, barbu, luisant et le visage marqué par une folie horrifiante. Le film repose en grande partie sur les épaules de notre cher acteur, tout simplement époustouflant dans ce rôle lui étant taillé sur mesure. Le bougre ne se montre que rarement devant la caméra ... mais quand il arrive, on reçoit une véritable claque dans sa face tellement son interprétation est criante de réalisme, hallucinante. Les autres personnages, ayant tous un intérêt crucial au niveau de l'intrigue et du déroulement du film, sont très bien interprétés. Mention spéciale au jeune Eli Sunday, chétif et possédé par la voie divine, et au jeu très juste et humain du jeune H.W., perdu entre l'amour d'un père complétement dérangé et obséder par l'or noir. Outre ce point très positif, le film recèle d'incroyables qualités graphiques. La photographie y est de toute splendeurs: éclairages maitrisés et classieux, caméra méticuleuse, mise en scène majestueuse. Le film a un rythme souvent lent et son histoire prend son temps (les dix premières minutes du film sont sans aucune paroles... mais quel efficacité, quel perfectionnisme). Je ne pourrais aussi que pleurer de bonheur devant des paysages grandioses et enchanteurs. On voit que le film a du budget mine de rien, et cela permet de créer un univers d'époque des plus cohérent, et qui nous apprend finalement un grand nombre de chose à propos du business du pétrole, en ces temps reculés. Rien a redire sur la forme du film, mitonnée aux petits oignons afin d'avoir la gueule d'un véritable classique. A noter l'importance de la musique, composée par un membre du groupe Radiohead, qui prend un place très importante dans les scènes du film, accentuant fortement l'impression de malaise et de mélancolie du film. En fin de compte, une multitudes de petits éléments viennent apporter cohérence et singularité à cette fresque inoubliable et cafardeuse. Au final, que retenir de ce film: Tout simplement qu'il est unique en son genre, réussit en tous points et possédant une allure majestueuse de chef d’œuvre, de hit incontestable du cinéma. Magistral.