A 38 ans, Paul Thomas Anderson atteint enfin le statut de réalisateur majeur. "There will be blood" est un chef d’œuvre, son film le plus abouti, un des meilleurs films de ces dernières années. La mise en scène y est magistrale. Doté d'une ambiance unique, sombre, d'une photographie sublime, "There will be blood" aurait pu être lassant du fait de sa trame narrative audacieuse, si il n'était pas réalisé par Paul Thomas Anderson. Comme à son habitude, scénariste et réalisateur, il livre là un scénario intelligent, toujours aussi poétique, cette fois plus sombre que jamais, en s'attaquant à l'univers des exploiteurs de pétrole. Un univers sali, où les valeurs humaines, et surtout les liens entre un père, Daniel Plainview, et son fils sont remises en cause, deviennent périssables, par la corruption, la volonté de pouvoir... Le pétrole comme source du mal. Film noir, comme sa couleur, qui dépeint cet univers avec brio. Séquences mémorables, musique mémorable (Johny Greenwod, guitariste de Radiohead), acteur mémorable (Daniel Day Lewis), "There will be blood" est un film mémorable, qui me fait affirmer que Paul Thomas Anderson est un génie du cinéma contemporain.