Gu ? C’est moi ! Je suis un truand. Mais voilà, ce truand, cette forte tête à grand caractère est amoureux d’une certaine prénommé Simona…ou Manouche. Pour elle, je donnerais tout, absolument tout. Si j’ai réussi à m’évader de prison, et à surmonter mon vertige, ce n’est pas pour aller pourrir en tôle ! J’ai maintenant tout pour être heureux. Mais voilà, un dernier braquage se prépare, avec en prime une toute petite somme de 100 000 000 Frs. Rien que ça ! Alors, l’Amour ou l’Argent ? Les deux tant qu’à faire. Mais en faisant ce braquage, j’oubliais laisser souffrir Manouche, et laisser derrière elle un passé, si prometteur était-il, disparaître à jamais. Et cependant, j’ai laissé un cœur rempli d’amour se vider petit à petit… Mais sera-t-il se re-remplir ou bien l’ai-je brisé pour toujours ?
Alain Corneau revisite le chef-d’œuvre (indépassable ?) de Jean-Pierre Melville réalisé en 1966. Pour ce faire, il réunit un casting en or massif, tel que Auteuil, Blanc, Dutronc, Melki… Et le résultat est là ! Corneau ne fait pas un remake, mais réadapte le livre. Un rêve qui voit le jour après plus de 30 ans d’attente. Comme quoi, il faut avoir des rêves.
Corneau livre un film noir excellent, jouant sur le clair-obscur, et le rouge et vert intense. On pourra cependant regretter le son, qui, dans un polar doit être une priorité, là, il en est exactement le contraire. C’est dommage. En travaillant de trop près le scénario, et en voulant lui donner beaucoup (trop ?) de sens, Corneau le rend (involontairement ?) parfois difficile à comprendre. Le côté musical est sublime : on est vraiment dans les années 60.
Le réalisateur n’hésite pas à utiliser des longs plans séquences, où il ajoute des scènes parfois à la limite du gore : on voit l’évolution du cinéma des années 60 à aujourd’hui.
Un très beau polar signé Corneau !