Instinct to Kill est un petit thriller sympathique, sans prétention, qui en fait donne le sentiment de passer vraiment très vite.
Le casting présente un Dacascos dans un rôle un poil plus étoffé que de coutume, et l’acteur, sans faire des éclats, n’est pas mal du tout. C’est à mon sens un interprète de qualité, qu’on a trop souvent cantonnés à des rôles sans grand relief, et qui peut sur un coup faire de bonnes choses. Ici il tient honorablement sa place, solidement épaulé par une Melissa Crider qui fait belle impression elle aussi. Sa prestation est à la hauteur, et le film peut encore compter sur un méchant, incarnait par Tim Abell, qui en fait parfois un peu beaucoup en psychopathe timbré, mais qui a le mérite d’être un méchant très méchant, et de prendre son rôle avec volontarisme.
Le scénario est un peu trop basique, et surtout il donne le sentiment d’être sans anicroche. En fait la machine est tellement bien huilé, on sent vraiment le téléfilm rodé, en terme de rythme, de rebondissements, d’éléments nécessaires à tout bons films de psychopathes, que le film passe avec fluidité, mais ne retient pas trop l’attention. En fait Instinct to Kill reprend avec maitrise les éléments des films de psychopathes, et l’on ne s’ennuie pas du tout, mais tout coule de façon trop conventionnelle. C’est dommage. On appréciera quelques originalités, notamment dans la façon de procédé du tueur, mais enfin dans l’ensemble Instinct to Kill ne va pas surprendre.
Pour le reste on évolue sur un téléfilm propret, qui n’ai pas dément visuellement, mais qui reste acceptable. Pour ma part il y a un évident déficit d’ambiance pour un film de serial-killer, ce qui est regrettable, et cela est dû à des décors et à une photographie bien trop neutre. La mise en scène, qui parfois se plait à insister sur le sadisme des meurtres, et n’hésite pas à l’occasion à se montrer un peu racoleuse, compense légèrement, mais Instinct to Kill à quand même un déficit d’atmosphère que le reste ne rattrape pas pleinement. La bande son est elle aussi assez neutre, trop neutre, pour élever franchement le métrage.
Enfin, pour être franc il est quand même difficile de ne pas trouver la machine Instinct to Kill rodée et efficace, en dépit de son manque d’audace général. On sent une bonne équipe d’artisans à la manœuvre, qui a fait un boulot remplissant le cahier des charges d’un téléfilm de ce genre, mais qui n’a pas cherché réellement à se surpasser. Reste que le résultat m’a diverti, que le film passe vite et bien, et je lui accorde donc 3.