2007, de Claude Berri, avec Audrey Tautou, Guillaume Canet, Laurent Stocker (Philibert) et Françoise Bertin. L’histoire est beaucoup moins mièvre qu’il n’y paraît et les « bons sentiments » infiniment plus intéressants qu’on pouvait le craindre. En plus, le film est bien joué, par des comédiens attachants et une vraie découverte, le sociétaire de la Comédie Française, Laurent Stocker. Trois jeunes, chacun avec son wagon de problèmes, emménagent ensemble dans un grand appartement, groupe bien étudié, que va ensuite rejoindre la grand-mère de l’un d’eux, Paulette. La vieille dame est drôle et fragile, trop malheureuse dans sa maison de retraite. Rien que ce regard-là, sur la vieillesse, la dépendance et les maisons mouroir, justifierait déjà le film, tant il est juste, pudique et bouleversant. Mais il y a aussi une belle démonstration qui peut défriser les intellos sartriens : l’enfer, ce n’est pas toujours les autres. L’autre peut même nous faire découvrir qu’un paradis est possible, que le bonheur existe. Je n’ai pas lu Gavalda et ne connaît pas son univers. Mais le film de Berri, tente de nous prouver que malgré les drames familiaux, les problèmes d’argent, d’emploi, le chômage, la dépendance de l’âge, on peut recevoir beaucoup, pourvu que l’on accepte de donner, un peu, de soi, de son temps, de sa petite part, aussi maigrichonne soit-elle. Finalement, c’est un film anti-dépresseur, du Prozac en barre.