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Votre avis sur Edouard et Caroline ?
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Sympathique comédie au charme désuet. Je retiendrais la fraîcheur, l'énergie et le charme d'Anne Vérnon, les cheveux du jeune et excellent Jacques François, quelques scenes drôles et des dialogues assez savoureux.
Jacques Becker est sans doute un ( le ?) cinéaste français le plus important de la période d'après-guerre et si sa filmographie comporte plusieurs chefs d'œuvre du septième art ( "casque d'or", " touchez pas au grisbi", " le trou") connus du grand public, certains titres de son travail sont aujourd'hui beaucoup moins vus malgré leurs qualités.
C'est ainsi l'exemple de " Édouard et Caroline", seule véritable comédie de J. Becker qui sous des dehors ténus est doté d'une ambition plus grande. La critique des classes sociales est abordée avec délicatesse et beaucoup de finesse.
Un couple composé de deux membres de classes sociales différentes, est invité à une réception au domicile de l'oncle de la jeune femme membre de la haute bourgeoisie. Il s'agit de lancer la carrière du jeune homme, pianiste talentueux mais sans succès.
Parfois voisin dans le thème abordé de "la règle du jeu " de J.Renoir, Becker démonte par petites touches les travers, les hypocrisies, le vernis culturel et peut-être finalement l'illégitimité d'un milieu dont il était issu.
Les scènes qui se déroulent pendant la réception sont ( à mes yeux) les plus réussies, les dialogues sont formidables, les seconds rôles de premier ordre ( E.Labourdette est merveilleuse).
Le cinéma de Hawks, Mc Carey, Cukor et Lubitsch n'a jamais été aussi proche dans un film français.
On est ici de surcroît dans le pré-nouvelle vague ( le film date de 1951) et donc dans les sommets du cinéma hexagonal du moment.
C'est ainsi l'exemple de " Édouard et Caroline", seule véritable comédie de J. Becker qui sous des dehors ténus est doté d'une ambition plus grande. La critique des classes sociales est abordée avec délicatesse et beaucoup de finesse.
Un couple composé de deux membres de classes sociales différentes, est invité à une réception au domicile de l'oncle de la jeune femme membre de la haute bourgeoisie. Il s'agit de lancer la carrière du jeune homme, pianiste talentueux mais sans succès.
Parfois voisin dans le thème abordé de "la règle du jeu " de J.Renoir, Becker démonte par petites touches les travers, les hypocrisies, le vernis culturel et peut-être finalement l'illégitimité d'un milieu dont il était issu.
Les scènes qui se déroulent pendant la réception sont ( à mes yeux) les plus réussies, les dialogues sont formidables, les seconds rôles de premier ordre ( E.Labourdette est merveilleuse).
Le cinéma de Hawks, Mc Carey, Cukor et Lubitsch n'a jamais été aussi proche dans un film français.
On est ici de surcroît dans le pré-nouvelle vague ( le film date de 1951) et donc dans les sommets du cinéma hexagonal du moment.
Le temps d'une soirée, Edouard et Caroline se chamaillent tendrement, comme à l'ordinaire sans doute, se boudent franchement puis, sans surprise, se réconcilient. Comment en aurait-on douter, d'ailleurs, tant leur brouille-même est amoureuse.
Le salon mondain, où Edouard et Caroline doivent passer leur soirée, et l'appartement du couple, où il s'y prépare, sont les deux décors du film, et Jacques Becker de jouer du contraste entre les deux endroits. Le petit deux-pièces, modeste et sans luxe, typique de jeunes mariés, est un lieu qui suggère, malgré les charmants différends du couple, l'amour et le naturel, la spontanéité. Tout l'oppose au salon doré et guindé de l'oncle Claude où l'on parle volontier l'anglais mais où ne trouve que des postures et pas l'ombre d'un sentiment vrai. La simplicité du couple Daniel Gélin-Anne Vernon, sa jeunesse et son sex-appeal suggéré par Becker, nous le rendent particulièrement attachant; au contraire des bourgeois ridicule du Tout-Paris.
Eléments essentiels du sujet, ces deux décors opposés donnent son apparence théatrale à la mise en scène aucunement à celle d'un quelconque boulevard car les situations sont mesurées, sans effets ouvertement comiques, très simplement fondées sur la fâcherie sentimentale et délicieuse d'un jeune couple plein de vie.
Le salon mondain, où Edouard et Caroline doivent passer leur soirée, et l'appartement du couple, où il s'y prépare, sont les deux décors du film, et Jacques Becker de jouer du contraste entre les deux endroits. Le petit deux-pièces, modeste et sans luxe, typique de jeunes mariés, est un lieu qui suggère, malgré les charmants différends du couple, l'amour et le naturel, la spontanéité. Tout l'oppose au salon doré et guindé de l'oncle Claude où l'on parle volontier l'anglais mais où ne trouve que des postures et pas l'ombre d'un sentiment vrai. La simplicité du couple Daniel Gélin-Anne Vernon, sa jeunesse et son sex-appeal suggéré par Becker, nous le rendent particulièrement attachant; au contraire des bourgeois ridicule du Tout-Paris.
Eléments essentiels du sujet, ces deux décors opposés donnent son apparence théatrale à la mise en scène aucunement à celle d'un quelconque boulevard car les situations sont mesurées, sans effets ouvertement comiques, très simplement fondées sur la fâcherie sentimentale et délicieuse d'un jeune couple plein de vie.
weihnachtsmann
Une comédie qui étonne tant son début est assez laborieux.
On se surprend à s'attacher au personnage du pianiste plutôt mollasson mais pris dans une petite soirée qui ne va pas se passer comme prévu.
Ce n'est pas un simple vaudeville mais une comédie facétieuse je dirais!!!!
On se surprend à s'attacher au personnage du pianiste plutôt mollasson mais pris dans une petite soirée qui ne va pas se passer comme prévu.
Ce n'est pas un simple vaudeville mais une comédie facétieuse je dirais!!!!
Une merveille. Bien sûr on n'est loin des préoccupations d'aujourd'hui mais quelle virtuosité. Le rythme, les acteurs, tout est parfait. La légèreté de cette historiette va bien au delà d'une comédie française des années cinquante.
Alain D.
Une Comédie sympathique au scénario très classique, nous contant la dispute d'un couple,
spoiler:
puis sa réconciliation
. Le film se déroule totalement en huis clos ; après un début plutôt ennuyeux et des dialogues très laborieux, Jacques Becker nous propose ensuite une belle histoire mêlant adroitement séduction et confrontation de classes sociales. Il nous offre de bonnes séquences musicales, et un magnifique jeune premier en la personne de Daniel Gélin dans son rôle de pianiste virtuose.
. Le film se déroule totalement en huis clos ; après un début plutôt ennuyeux et des dialogues très laborieux, Jacques Becker nous propose ensuite une belle histoire mêlant adroitement séduction et confrontation de classes sociales. Il nous offre de bonnes séquences musicales, et un magnifique jeune premier en la personne de Daniel Gélin dans son rôle de pianiste virtuose.
Anne Vernon éclabousse le film de son rayonnement et il faut bien un Gelin ainsi qu'une mauvaise manipulation des mains de pianiste pour lui faire face. On peut soit trouver le film charmant et vieillot ,soit entrer dedans comme nous y invite la fraîcheur du regard et l'aisance dans l'espace de Vernon , et là , la magie opère.
« Edouard et Caroline » rappelle à bien des égards les comédies de boulevard. Tout se déroule au cours d’une même soirée, dans une action continue, mais dans deux décors très différent. La boite à chaussure comme dans « Designing Woman » (« La femme modèle », 1957), résume en un coup d’œil l’exiguïté dans laquelle se débat le couple. A l’opposé, l’appartement somptueux des richissimes grands bourgeois en impose. C’est là que Caroline (Anne Vernon), la nièce de la maison, doit emmené Edouard, son pianiste de mari (Daniel Gélin) pour une exhibition intéressé. Evidemment de ces rails bien tracés, l’histoire va dérailler. Pour notre plus grand plaisir. Bien sur c’est du théâtre filmé, bien sur Jacques Becker n’est pas Jean Renoir et sa critique de la haute bourgeoisie souffre de la comparaison avec « La règle du jeu ». Bien sur le cinéaste n’a ni le génie d’Howard Hawks, ni l’élégance et la grâce nirvanique de Vincente Minnelli. Mais l’ensemble est plus que convainquant, étonnamment moderne dans le cinéma français de l’époque, bénéficiant d’un montage au cordeau de Marguerite Renoir, pour ne rien affaiblir de la prestation épatante des acteurs. Emmenés par une Anne Vernon pleine d’énergie et un Daniel Gélin prix d’un tremblement de terre intérieur pendant les deux tiers du film, comme dans les grandes comédies américaines, il y a le troisième personnage, la séduisante Elina Labourdette et sa robe magnifique (Carven), battue par celle de Caroline (Carven toujours). Bien sur la symbolique est bien appuyée, comme le détestable oncle Paul qui appelle sa nièce Carolaïne. Il y a aussi l’inévitable cuistre-rustre-inculte, puisqu’il y a un américain. Et Becker de nous réserver un beau contre-pied…
gimliamideselfes
Edouard et Caroline est premier film que je vois suite au documentaire de Tavernier sur le cinéma français, c'était celui qui me donnait le plus envie car il était présenté comme dépouillé, quasiment sans intrigue (contrairement à Antoine et Antoinette qui en avait encore une) et il est vrai que c'est très sympathique.
Le film fonctionne vraiment bien, même si la critique de la bourgeoisie est un peu grossière parce que tous les acteurs sont géniaux, notamment la ravissante Anne Vernon qui rayonne pendant tout le film. Lorsque Becker filme ses acteurs il leur laisse le temps de jouer, d'être beaux, d'avoir une expression sur le visage qui dit tout, ce qui rend le tout savoureux.
Le film l'est d'autant plus qu'il est finalement assez réaliste, une dispute dans un couple sous un prétexte assez bidon, une robe trop courte, une pauvre gifle, on ne a va pas chercher des choses trop extraordinaires, trop extravagantes, on raconte des choses qui arrivent à tout le monde. Et finalement c'est ça qui est beau.
Alors bien sûr on sait comment ça va se terminer et la fin est vraiment belle, elle aussi, mais elle met un peu de temps à arriver. Hawks lorsqu'il fait ce genre de comédie il arrive faire durer avec peut-être plus de subtilité, plus de magie, la tension dans le couple et là si on sent bien qu'elle ne lui en veut plus vraiment, qu'elle fait sa princesse avec son négligé, il manque peut-être un petit regard, un petit sourire montrant qu'elle cherche juste à se faire désirer et que l'homme est trop bête pour comprendre.
Après c'est du détail.
Mais ça reste un film vraiment très agréable, plaisant, plus touchant que drôle, ce qui me fait donc préférer certains films américains (L'impossible Monsieur bébé ou la dame du Vendredi pour ne citer que ceux là) qui arrivent à allier les deux (même si on n'est pas forcément sur le même type de cinéma et à la même époque non plus).
Le film fonctionne vraiment bien, même si la critique de la bourgeoisie est un peu grossière parce que tous les acteurs sont géniaux, notamment la ravissante Anne Vernon qui rayonne pendant tout le film. Lorsque Becker filme ses acteurs il leur laisse le temps de jouer, d'être beaux, d'avoir une expression sur le visage qui dit tout, ce qui rend le tout savoureux.
Le film l'est d'autant plus qu'il est finalement assez réaliste, une dispute dans un couple sous un prétexte assez bidon, une robe trop courte, une pauvre gifle, on ne a va pas chercher des choses trop extraordinaires, trop extravagantes, on raconte des choses qui arrivent à tout le monde. Et finalement c'est ça qui est beau.
Alors bien sûr on sait comment ça va se terminer et la fin est vraiment belle, elle aussi, mais elle met un peu de temps à arriver. Hawks lorsqu'il fait ce genre de comédie il arrive faire durer avec peut-être plus de subtilité, plus de magie, la tension dans le couple et là si on sent bien qu'elle ne lui en veut plus vraiment, qu'elle fait sa princesse avec son négligé, il manque peut-être un petit regard, un petit sourire montrant qu'elle cherche juste à se faire désirer et que l'homme est trop bête pour comprendre.
Après c'est du détail.
Mais ça reste un film vraiment très agréable, plaisant, plus touchant que drôle, ce qui me fait donc préférer certains films américains (L'impossible Monsieur bébé ou la dame du Vendredi pour ne citer que ceux là) qui arrivent à allier les deux (même si on n'est pas forcément sur le même type de cinéma et à la même époque non plus).
Un film léger, aérien, charmant, qui épingle avec une joie contagieuse les mondanités et les milieux snobs parisiens de l'après-guerre. Un petit chef-d'oeuvre avec les formidables Anne Vernon et Daniel Gélin !
Divertissement très classique en trois temps : dispute, brouille et réconciliation. C’est gentil, sympathique, un peu vieillot sans être démodé. Les dialogues sont vifs, les acteurs très à l’aise, avec mention spéciale à Jean Galland en snobinard fortuné. Un portrait à peine outré de la bourgeoisie parisienne.
« Edouard et Caroline » est une plaisante comédie sur la gestion de deux espaces, l’un infiniment grand, bourgeois pédant et maniéré, l’autre infiniment petit, en désordre permanent managé par la promiscuité alimentant continuellement la casse, les disputes conjugales et les réconciliations.
En ce début des années cinquante on est possédant ou démuni. La définition de ces deux états complètement à l’opposé détermine la vision d’un intérieur luxueux et garni ou d’un logis en furie constamment sous pression.
Le parcours est drôle. Jacques Becker filme brillament les différences de classes dans un Parisianisme partagé par les répits et les combats d’un jeune couple atypique et fauché perpétuellement en altercations essayant de s’affirmer dans un logis presque microscopique pendant que sur d’autres terres des nantis acerbes et aigris entretiennent leurs vanités par la provocation et le bon mot sur un territoire presque infini.
Un très bon constat amusant jamais vulgaire ni revanchard sur nos deux principaux composants éternels. Une richesse acquise ne nécessitant plus aucun développement opposée à une pauvreté dont les turbulences perpétuelles sont synonymes de vie.
En ce début des années cinquante on est possédant ou démuni. La définition de ces deux états complètement à l’opposé détermine la vision d’un intérieur luxueux et garni ou d’un logis en furie constamment sous pression.
Le parcours est drôle. Jacques Becker filme brillament les différences de classes dans un Parisianisme partagé par les répits et les combats d’un jeune couple atypique et fauché perpétuellement en altercations essayant de s’affirmer dans un logis presque microscopique pendant que sur d’autres terres des nantis acerbes et aigris entretiennent leurs vanités par la provocation et le bon mot sur un territoire presque infini.
Un très bon constat amusant jamais vulgaire ni revanchard sur nos deux principaux composants éternels. Une richesse acquise ne nécessitant plus aucun développement opposée à une pauvreté dont les turbulences perpétuelles sont synonymes de vie.
Un film charmant en apparence (seulement!) simple sur le bonheur conjugal, les petits riens qui font les disputes et les reconciliations, les petits gestes du quotidien sublimés par l'élégance et la fraîcheur habituelles du grand Jacques Becker. Outre une mise en scène fluide et légère et une intrigue délicieuse, avec un petit arrière-fond de critique sociale qui constitue une part importante du charme de l'ensemble, le film bénéficie d'une très grande interprétation que ce soit par le charme bougon de Daniel Gélin et la pétillance d'Anne Vernon que par une brillante galerie de seconds rôles notamment Jean Galland. Un vrai petit bijou de subtilité.
Becker passe avec aisance du film noir à la comédie. Sympathique film qui ressemble a une pièce de boulevard, les dialogues entre le couple principal sont amusants. Becker s'en prend avec gentillesse aux snobismes des aristos de l'époque, je trouve l'actrice Anne Vernon fraîche et enthousiaste.
Un peu trop classique, reste un naturel dans le jeu qui donne une certaine fraicheur au film.
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