Nous nous trouvons ici en présence d'un petit film français tout à fait honnête qui maîtrise son sujet. Avec Claude Brasseur en invité d'honneur pour jouer ce fripon d'avocat, Les Ténors se montre convaincant et entrainant, malgré une intrigue qui peine à démarrer.
Si le concept se veut ingénieux; on patauge parfois. En effet, passé le premier quart qui pose la situation initiale ainsi que l'élément perturbateur, les péripéties tournent un certain temps en rond. Avant de s'extraire de ce travers dans le dernier tiers. Un rythme, en somme, assez inégal qui cause grand tort à ce film qui mérite que l'on s'attarde dessus.
Et pour cause, un duo attachant porté par la prestance et l'éloquence de Claude Brasseur qui donnent un volume fou à ce personnage d'avocat du dimanche. Il donne alors une légèreté bienvenue dans ce cadre juridique pas très chaleureux de prime abord. Ce dernier nous évitant de nous sentir barbés lorsqu'il fait appel aux lois (c'est à dire toutes les cinq minutes).
Le but premier de ce film semble, de toute évidence, tourner en ridicule le cadre législatif français. Il n'en montre pas forcément les abus, mais plutôt à quel point il serait un casse-tête d'appliquer toutes les lois. De l'accroc en voiture, à l'altercation au supermarché en passant par les divorces; Les Ténors dépeint une vie quotidienne bouleversée par le respect rigoureux de la loi et les abus. En somme, à partir du moment où tu connais le code civil sur le bout des doigts, t'es le boss du game. A condition toutefois que tu acceptes de passer pour le relou de service qui prend la tête pour des futilités.
Les Ténors s'envisage comme une petite comédie française sympathique et correcte devant laquelle on passe un bon moment. On remerciera pour cela la performance de Brasseur ainsi que les thèmes abordés originaux.