C'est la décennie des prequels et autres "origins", donc pourquoi pas une prequel pour raconter comment Mike et Sulli se sont rencontrés et ont contracté cette improbable amitié ?
Le thème est loin d'être enthousiasmant pour être honnête, d'autant que Monsters Inc. était un coup de génie, tant dans la forme que le fond.
Ici on est très loin de la magie du premier, de sa parabole sur la production d'énergie et les moyens fallacieux qui permettaient d'entretenir certains privilèges, et on n'a pas la présence de bouh pour rajouter la touche de tendresse qui achevait le tableau.
Le film recycle beaucoup d'éléments du premier film, mais pas seulement. Difficile ne pas voir, par exemple, une variante de Russel de La-Haut, dans le personnage de Squishy.
Le film laisse un peu l'impression d'être un prétexte pour affiner la maîtrise technique du studio, et de ce point de vue, Pixar est toujours aussi bluffant : la qualité de l'image, les mouvements de camera, tout concourt à nous immerger totalement dans ce monde de synthèse. Sans compter l'excellent casting, Billy Cristal et John Goodman en tête, toujours parfaits dans leurs rôles respectifs.
Coté narration, grande maîtrise aussi, le rythme est impeccable, il y a des tonnes de trouvailles, on ne s'ennuie pas, on est surpris, et le scénario ne fait pas forcément dans la facilité, sans que cela le sauve tout à fait d'une relative vacuité. Comme souvent, il s'agit d'une fable, avec sa morale, et elle est plutôt réussie, mais son ambition est bien moindre que pour celle du premier Monsters Inc.
Reste que même en mode "vacances", Pixar demeure au-dessus de ses confrères, échappant systématiquement à la vulgarité latente des Madagascars, et autres Age de Glace, conservant toujours cette petite touche de poésie et de psychologie qui fait tellement défauts à la plupart des productions concurrentes. Bref, ce n'est pas du niveau de Monsters Inc. ou de La-Haut ou même de Nemo, mais cela reste un divertissement de qualité aux messages rafraichissants.