Alain Resnais n'est pas un réalisateur, c'est un metteur en scène. Tout, dans ses films, est inspiré du théâtre. C'est un parti pris qui peut être très intéressant, au cinéma. Ces lumières de projecteurs, ces décors simplissimes et tous les exterieurs, seulement suggérés, devinés. Ca, allié aux dialogues simples mais souvent profonds et aux acteurs, excellents, qui travaillent avec lui font souvent du cinéma de Resnais un cinéma de genre, différent et très intriguant.
Malheureusement, cette fois, la sauce ne prend pas. Les fondus-enchaînés-neige-qui-tombe entre chaque scène donnent une impression désagréable de "déjà-vu" (prononcer avec un soupçon d'accent anglais), et toutes ses tentatives de mise en scène théâtrale en font surtout un film très prétentieux dédié à une population parisienne intello et élitiste qui commence sérieusement à nous fatiguer. Et c'est long, mais long... Dommage, parce que la galerie de portraits est, comme toujours, assez réussie. Quant aux acteurs, ils sont souvent excellents (Dussolier, Arditi, Azema, Carré...). Souvent, parce qu'il y a quand même deux catastrophes : Laura Morante, qui semble s'atteler à toujours jouer faux et Lambert Wilson, qui devrait se filmer quand il prend une cuite pour apprendre à jouer correctement le mec bourré sans ressembler à Ronald Mac Donalds après deux Cocas.
Au final, on s'ennuie ferme, et les quelques réussites du films ne suffisent malheureusement pas à le sauver. Ca fait mal aux "coeurs"...