Le scénario de ce film na pas bénéficié dun soin particulier. On assiste à des scènes peu captivantes, qui ne servent pas toujours le fond de lhistoire. Ce fond, justement, nest pas inintéressant, mais si mal composé quon est vite ennuyé par les péripéties de ces personnages. Trop niais dans son ensemble, le film pêche par ce côté naïf, servi par des dialogues mous et totalement insipides. On aurait aimé que les personnages soient plus approfondis psychologiquement, au lieu davoir affaire à des stéréotypes du genre, qui ne nous apportent pas grand-chose. On nous promet un fantastique voyage, mais finalement, lhistoire se déroule principalement entre une ferme perdue dans les pâturages, et un château mal famé. Les thèmes abordés dans ce film sont fidèles à lesprit de chez Ghibli, la nature, la ville, la mort, la vie, la dualité de lêtre humain, lespoir... Ici, la jeunesse de Goro se traduit par son empressement à raconter les choses, cest-à-dire un tas didées qui se termine en n'importe quoi, une confusion qui plane sur lensemble du film. Parti pris ou manque de compétence, le montage est un élément que lon peine à croire maîtrisé, tant le récit est haché, et le rythme décousu. Le découpage du film, des séquences et des scènes, laisse entrevoir une construction assez lâche de luvre. Cest complètement désarticulé, et le spectateur perd vite pied dans ce tourbillon, qui peine à laccrocher et le captiver. La musique, rarement agaçante, nous offre de beaux moments, avec quelques morceaux superbes, comme ceux de la ville de Hort par exemple. Au final, "Les Contes de Terremer" oublie la poésie et lonirisme des productions du studio Ghibli, et nous sert au contraire un joli moment dennui. Film inégal, Terremer est fait de sautes d'humeur, de brusques variations esthétiques, dérapant entre mièvrerie et terreur, inspiration et clichés.