L'histoire d'une BD massacrée, pour du fric, mais aussi par manque de talent, le résumé d'une telle rature est vraiment superflu.
Quand on est célibataire, on peut faire au moins deux choses, se bourrer la gueule avec les copains à mater les filles au pair dans les pubs anglo-saxons parisiens, ou éventuellement la variante cubaine, mais surtout aller voir des films de daube, qu'aucune copine n'aimerait imaginer salir la rétine de son chevalier servant. Vu que j'avais mis ma moitié dans l'avion pour son pays d'origine, j'étais suffisamment célibataire pendant 15 jours... donc j'ai choisi la deuxième solution, vu que mes copains lâcheurs étaient aussi en vacances ! Sous la flotte, bien fait pour eux !
Seul à Paris, j'ai pu m'adonner à mon vice, les films de série B. Sauf que je n'imaginais pas à quel point c'était une caricature du genre.
D'abord une mise au point, seuls trois super héros ont grâce à mes yeux, à cause du dessin, mais aussi du scénario. Spiderman et son magnifique mélodrame avec Gwendy, le Surfeur d'argent, et Iron Man, qui se battent dans un mouchoir de poche avec Daredevil. J'ai toujours détesté les X-mens, mais les 4 fantastiques étaient géniaux grâce au format des albums, et du dessin évidemment. Les spécialistes savent de quels dessinateurs je parle dans les 4 cas, inutile d'en dire plus.
Le surfeur d'argent est un cas dans le domaine du Marvel's comics, puisqu'il est l'anti-héros par excellence, tout va mal, et tout finit mal à chaque fois. Ce n'est pas un humain, mais c'est pire que Woody Allen en pleine récession américaine. Malgré ses pouvoirs, rien ne s'arrange.
Je m'attendais naïvement à un sursaut de talent de la part d'Hollywood pour adapter un superbe épisode des 4 fantastiques avec ce personnage pépite.
Las, ce fut pire que le premier déjà bien minable.
Il faut dire que ce qui ne m'avait pas choqué dans le premier m'a interloqué dans le deuxième. Les supers héros de BD sont tous WASP, même extra-terrestre, le surfeur tout clair argenté est un exemple du genre. Bref, au royaume des ados blondinets en 70/80, il paraissait improbable de mettre un noir ou un chicano comme sauveur des américains, encore moins du monde. C'est un fait, et je ne vois pas pourquoi en achetant une franchise, les réalisateurs devaient s'en affranchir. A moins de moderniser ou carrément renier les créateurs et faire son bizness en mettant juste le logo d'origine, ce que j'aurais pu comprendre. Mais là, la petitesse des secondes mains n'a pas eu ce courage. Alba est blanchie, avec force lentilles bleues super naturelles, et plaquage blonde platine super réaliste. En tout cas pour une métisse afro-latino-américaine. Dans cet opus, c'est carrément choquant, puisque la série originale avait une héroïne canon et (beaucoup) plus vieille, mais vraie blonde elle. Bref, c'est du délire, et c'est grotesque, d'autant plus que la seule capable d'aimer la « Chose » est bien sûre aveugle, mais toute noire. Comme si c'étaient les seules femmes capables d'aimer les monstres. Dans la BD, elle était, d'autant que je m'en souvienne (c'est loin), entièrement blanche. Bref, à force de faire politiquement correct, on en arrive à des quotas complètement loufoques qui dénaturent toute entreprise intellectuelle, à défaut d'être artistique, sinon divertissante. Je croyais que le syndrome « Les mystères de l'Ouest » Kline/Smith étaient la seule exception ridicule du genre, mais je m'étais trompé. Seul Michaël Jackson a montré jusqu'où on pouvait être assez taré pour faire croire qu'on avait changé de couleur, mais heureusement, Denzel, Wesley, Danny Glover et autres Sidney Poitier n'ont jamais eu honte de leur couleurs et penseront sûrement qu'il est inutile de grimer une bombe comme Jessica pour la faire ressembler à une blanche. Ridicule.
Soit on a le courage de faire figurer tous les habitants des Amériques (pourquoi il n'y a aucun asiatique ?) soit on suit le scénario d'origine pour au moins faire honneur à quelque chose. A moins que le respect des quotas ethniques soit rétribué par quelque organisme outre atlantique et que ce soit le seul moyen pour un navet d'être produit ? Quand je vois le respect des quotas par des grands réalisateurs, Spike Lee ou Ridley Scott, je penche pour cette solution.
Donc, au bout de la 5ème minute de gros plan sur Jessica Alba, on sait déjà que le film ne tient pas debout. Ensuite, viennent les gags à 2 euros, pire que le premier, donc carrément à la ramasse. Puis le pire est pressenti, le surfeur d'argent n'est pas un personnage de chair et de métal, c'est une image de synthèse qui peut se mélanger à la matière et se fondre dans son surf. Là, on arrête tout, c'est simplement grotesque. Chez Marvel, c'était le seul héros cosmique aux pouvoirs incommensurables, mais avec quand même un corps défini, et solide, qui ne traversait pas les trains.
Peut-être que les scénaristes ont confondu avec un T2000 qui peut se transformer en métal liquide ? Et ont essayé de surfer sur la vague ? Ce film est nul.