A certaines critiques: arrêtez avec vos références stupides à l'actualité, ce film vise beaucoup plus large. A travers l'histoire de gens assez banals, il dénonce l'absurdité de la "société de contrôle" qui vient, un système dans lequel chacun est continuellement mis sous contrôle/pression, inséré comme un pion, avec exigence de soumission esclavagiste. La sanction n'est plus réellement celle de l'enfermement (dix-neuvièmiste) mais celle de la transparence totalitaire à l'air libre, qui implique "soin" et stigmatisation/exclusion. Par le biais de l'argent et de la reconnaissance, la machine, terriblement froide, au désir de toute puissance, cherche à se rendre séduisante (l'honneur=s'y soumettre). En fait, la communication soi-disant libre qu'elle implique se réduit à des rapports d'intérêts. Cette société malade du Marché ne tolère pas l'échec, même petit, dans l'humain: celui-ci devant être comme machine, c'est une société inhumaine. Ou bien l'on "marche" et on finit donc machine, avec stress et pétage de plombs en arrière-plan, ou bien l'on se joue des règles du contrôle, en résistance, en se les réappropriant tout en s'en moquant. La seule solution pour ne pas se retrouver exclu du terrible système, c'est donc d'utiliser hypocritement ses méthodes, d'en contourner ironiquement les vices... au prix d'un retour à la normalité/banalité. Le film part d'une bonne idée mais son traitement manque cependant nettement de punch ainsi que d'une certaine crédibilité. Je n'ai pas trouvé très bon le jeu des deux principaux acteurs, peut-être à cause du scénario. Sandrine Kiberlain joue une taxiwoman plutôt tarte mais sa prise de distance sur cette société folle l'aide à tenir ; jeu plat. Gilbert Melki incarne un personnage assez pâlot. L'intérêt se passe pourtant davantage au niveau du regard porté. Reste que, en raison de sa lenteur, d'un aspect peu cinématographique, on patauge et on s'ennuie souvent. L'esprit critique et ironique est LE point intéressant, sinon niveau bof.