Après un "Clean" semi-réussi,empreint de mélancolie autant que de longueurs,Assayas revient,par rapport à son dernier opus du moins,en beauté.Premièrement,il réussit avec "Boarding gate" à ressusciter un acteur auquel on ne croyait plus : Michael Madsen.Même si le travail vient probablement plus de l'acteur que du réalisateur,le plaisir de le revoir est immense (surtout quand son personnage est celui d'un magouilleur pervers fana de jeux sexuels douteux).Avec sa voix rocailleuse,il joue son rôle à merveille,entre simplicité et amusement.Et comme le personnage lui scie parfaitement,le résultat est grandiose.Ensuite,Asia Argento,décidemment cantonnée au rôle de la putain manipulatrice (pour rester poli),livre sa prestation habituelle : voix rauque,déshabillage obligatoire et sensualité exacerbée,elle réinvente l'interprétation érotique.Au-delà de ces deux acteurs qui se complètent plutôt bien,rien à redire niveau seconds rôles,si ce n'est un Carl Loong Ng qui manque fort de saveur.A partir de la relation totalement floue entre Argento et Madsen,Assayas s'amuse à réaliser deux films.Le premier,tout en flottement,se passe aux portes de Paris,dont la blancheur inopérante fascine les pupilles.Sandra (Argento donc),joue avec Miles (Madsen),psychologiquement et sexuellement.Elle se sert de lui,de sa faiblesse (à savoir l'attirance qu'il a envers elle),et finit par le tuer sans savoir si elle en a envie ou pas.La scène est particulièrement éprouvante car on ne sait plus qui veut quoi et qui désire qui réellement.Assayas brouille les intentions de ses protagonistes pour permettre de décoller plus facilement vers son deuxième film,direction Hong-Kong.Cette suite étonne tout d'abord par son opposition face à la première.Si le problème numéro 1 est que Assayas a bien du mal à trouver des prétextes scénaristiques pour faire semblant que ces deux histoires se relient,son film tout entier en devient deux fois plus déroutant.Et c'est un plaisir.Privilégiant l'action au verbe contrai